Le juste et le vrai. Études sur l’objectivité des valeurs et de la connaissance

BOUDON Raymond, Hachette Littérature, 2009, 575 p.

Comment distinguer le vrai du faux ? C’est à cette question que tente de répondre Raymond Boudon, à travers ce recueil d’articles, de conférences et de contributions à des ouvrages collectifs.  On a l’habitude d’attribuer la croyance erronée ou la conviction en des idées douteuses à des préjugés irrationnels, à des pensées magiques ou à une mentalité primitive, à un quelconque fanatisme, à une aliénation ou à un aveuglement, à la passion ou à la manipulation, voire encore à une résistance au

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Le bêtisier du sociologue

HEINICH Nathalie, Hourvari, 2009, 154 p.

La sociologie a pour fonction de décrire et d’analyser, pas de former un jugement et encore moins un avis. Le sociologue explique ce qu’il ressent de la réalité. Il dérape, quand il affirme ce qu’elle doit être et échoue dans sa mission quand il affirme ce qu’il croit qu’elle doit être. Nathalie Heiniche n’est guère conciliante  avec sa propre discipline, n’hésitant pas à dénoncer les coteries d’un monde universitaire qui stigmatise toute volonté de pluralisme et toute tentative de pensée buissonnière

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Devenir adulte. Sociologie comparée de la jeunesse en Europe

VAN DE VELDE Cécile, Puf, 2008, 278 p.

Les frontières entre l’adolescence et l’âge adulte sont devenues floues. La jeunesse apparaît mouvante et réversible, alors que, dans le même temps, la période où l’on peut pleinement s’assumer, semble de plus en plus retardé et inaccessible. L’imprégnation culturelle complexifie encore cette phase de transition. C’est ce que Cécile Van de Velde nous illustre ici, dans une étude passionnante qui compare les modalités de passage à l’âge adulte, dans quatre pays d’Europe. Première nation étudiée, le

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Avoir un idéal, est-ce bien raisonnable?

Michel LACROIX, Flammarion, 2007, 197 p.

Avoir un idéal est indispensable pour les uns, car rien ne définit plus l’être humain que de donner un sens à sa vie. C’est une attitude à proscrire pour les autres, tant l’excès, la désillusion et la dépendance que cela induit peuvent être destructrices. Et il est vrai que si la mise en œuvre d’idéaux sociaux et politiques a permis de transformer le monde, elle a aussi constitué le plus court chemin vers l’enfer. Peut-on éviter le pire et préserver le meilleur ?  C’est à cette question que répond

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Vies ordinaires, vies précaires

Guillaume LE BLANC, Seuil, 2007, 294 p.

« Amis de la philosophie, bonsoir ». Dans un style dense et parfois complexe, jouant sur les mots et mettant les mots en jeux, Guillaume Le Blanc nous propose une réflexion roborative et décapante qui réjouira le lecteur osant se risquer sur les chemins parfois escarpés qu’il propose. L’expérience de la précarité, explique l’auteur, est avant tout une précarisation de l’expérience. Elle implique un repli progressif vers des sphères toujours plus limitées dans lesquelles la visibilité sociale est

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Les campeurs de la république. 70 ans de vacances utopiques

LEFEUVRE-DÉOTTE Martine, éditions Bourin, 2006, 268 p.

Les débuts du camping remontent à 1865, date à laquelle l’alpiniste anglais Edouard Whymper utilisa pour la première fois une tente dans son ascension du massif du Cervin. Mais c’est la démocratisation des loisirs qui constitue le véritable déclencheur de cette pratique. Pendant longtemps, seules l’aristocratie puis la bourgeoisie purent consacrer leur temps libre à l’évasion et à la détente. L’accès aux vacances des « gens de peu » était limité par le coût des séjours en hôtel. C’est

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Pourquoi la politesse? Le savoir-vivre contre l’incivilité

Dominique PICARD, Seuil, 2007, 238 p.

La politesse a pu être considérée comme désuète, dépassée, poussant à l’artifice et au mensonge. Pourtant, le savoir-vivre est l’un des piliers essentiels de la socialisation. Il appartient à ces rituels institués qui permettent de réduire les incertitudes. Les règles de politesse sont un outil indispensable pour sécuriser face à l’angoisse de l’inconnu, assurer la conciliation entre des exigences contradictoires inhérentes à la vie sociale et assumer une fonction régulatrice au sein de la communauté

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Le temps de victimes

Caroline ELIACHEFF, Daniel SOULEZ LARIVIERE, Albin Michel, 2006, 295 p.

Il existe un lien étroit entre la démocratie et les victimes. Que la compassion éprouvée face à la souffrance d’autrui soit à géométrie variable, versatile ou émoussée, elle nous révèle à quel point, nous nous sentons égaux. L’émotion compassionnelle est devenue, depuis une vingtaine d’années, une qualité première qui semble attester de la validité d’une citoyenneté exemplaire. Elle a pris une dimension telle que « les citoyens peinent à jouir d’être ensemble, au point

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La société des victimes

Guillaume ERNER, La Découverte, 2006, 224 p.

La meilleure façon de comprendre une époque, c’est de s’intéresser à ses obsessions. La nôtre est obnubilée par les victimes qui ont tout envahi. Pourtant, le spectacle de la souffrance n’a pas toujours inspiré les mêmes sentiments. Pendant des siècles, les hommes ont cohabité stoïquement avec elle. Si la démocratie l’a rendue insupportable et scandaleuse, c’est parce l’idéal d’égalité et de fraternité fait percevoir le malheur de l’autre comme si c’était le sien. Même si l’on semble trop souvent

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La mort au quotidien. Contribution à une sociologie de l’imaginaire, de la mort et du deuil

Patrick LEGROS, Carine HERBE, érès, 2006, 154 p.

Toutes les sociétés ont été préoccupées par la mort. Quel que soit l’époque, elles continueront à être hantées par le deuil. Pour autant, la modernité a inauguré un cours nouveau : la volonté d’évacuer ces décès devenus encombrants pour les vivants. Quelle est la raison de cette profonde mutation ? Jusqu’au XVIIIème siècle, la mort est proche, fréquente et familière. La mortalité infantile forte de 250 pour mille ne permet pas de compter sur une espérance de vie supérieure à 28 ans. Quand le

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