État de vigilance. Critique de la banalité sécuritaire

FŒSSEL Mickaël, Editions Les Bords de l’Eau, 2010, 151 p.

Nos sociétés contemporaines se caractérisent par un désir de murs, murs qui ne se contentent pas de défendre contre un extérieur perçu comme menaçant, mais qui façonnent tout autant les identités de l’intérieur. Cet état de vigilance s’avère autant entretenu par des politiciens qui placent la banalité sécuritaire au cœur de leur légitimité, que désiré par des citoyens animés par la peur d’autrui. Dans le même temps, il est paradoxal de vouloir à la fois se protéger des étrangers et

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Pourquoi désobéir en démocratie ?

OGIEN Albert & LANGIER Sandra, La Découverte, 2010, 212 p.

Refuser d’appliquer une loi démocratiquement votée constitue une menace contre le principe même de la démocratie, sauf quand s’opposer au choix de la majorité apparaît comme l’ultime moyen de combattre l’abjection. Face à la multiplication des appels à la désobéissance civile, deux réflexions nous sont proposées ici. La philosophe Sandra Laugier l’affirme d’emblée : la démocratie s’affaiblit, quand elle étouffe les revendications minoritaires et se grandit quand elle garantit

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Les refusants. Comment refuse-t-on de devenir un exécuteur

BRETON Philippe, La découverte, 2009, 250 p.

Il s’appelle Heinz Buchmann. Ce lieutenant de la police allemande refusera en 1943 de participer aux massacres de juifs, en Pologne. Il s’appelle Noël Favrelière. Ce sergent de l’armée française déserte le 26 août 1956, pour ne pas être complice de l’exécution de suspects algériens. Il s’appelle Hugh Thomson. Ce lieutenant de l’armée américaine, pilote d’hélicoptère interviendra pour faire cesser le massacre des habitants du village de My Laï, le 16 mars 1968. Il s’appelle Jean-Baptiste Munyankore

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Le grand truquage, comment le gouvernement manipule les statistiques

DATA Lorraine, La découverte, 2009, 180 p.

Rédigé par un groupe de fonctionnaires, que le devoir de réserve oblige à rester anonymes, cet ouvrage montre comment les statistiques officielles posent autant d’interrogations qu’elles apportent de réponses. Comment expliquer une telle défiance ? Il y a d’abord une société hyper médiatisée qui contraint à livrer son message en vingt secondes. Il y a ensuite cette quantofrénie, maladie contagieuse consistant à croire que les chiffres parlent d’eux-mêmes et donnent le sentiment de maîtriser son

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Le nouveau bonheur français ou le monde selon Disney

BELMESSOUS Hacène, L’Atalante, 2009, 154 p.

L’expérience du val d’Europe constitue une singularité à l’échelle d’un complexe d’urbanisation. Quand Marne la vallée émerge, en 1971, le rêve de la cinquième ville nouvelle de la région parisienne se fracasse contre la crise qui survient dans les années qui suivent. C’est la signature en 1987 de l’accord avec Disney, ses 30.000 emplois et 915 millions d’ € de chiffre d’affaire espérés, qui la sauve. Le marché passé est un modèle de bienfaisance de la puissance publique à l’égard de l’univers

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La prison dans la ville

HERZOG-EVANS Martine (sous la direction), érès, 2009, 134 p.

Les relations entre la prison et la ville sont marquées par des logiques d’opposition, chaque univers se tenant à l’écart de l’espace voisin, mélange d’occultation et d’ignorance réciproques. La stigmatisation des justiciables incarcérés semble coller tant aux bâtiments qu’aux personnels qui y travaillent. Si on a beaucoup écrit sur la prison, aucun urbaniste n’a jamais étudié son impact architectural. Le châtiment privilégié fut longtemps le supplice physique. La peine privative de

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Mais, qu’est-ce qui passe par la tête des méchants?

Michel Fize, Marabout, 2009, 222 p.

La méchanceté est intemporelle et universelle. Aussi loin que s’étend la mémoire humaine, elle a fait partie des comportements de notre espèce. Ruse, manipulation, raillerie, calomnie, démagogie, domination, humiliation… tout est bon pour se montrer malfaisant. Les animaux en sont exempts, car pour se comporter ainsi, il faut se complaire dans le mal. L’intentionnalité et la préméditation seraient donc les conditions d’une perversité qui fait adopter une attitude méchante, véritable intelligence de

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L’art d’être bon. Oser la gentillesse.

EINHORN Stefan, Belfond, 2008, 221 p.

On dit couramment de quelqu’un qu’il est gentil, quand on le trouve un peu niais ou naïf. Pourtant, il semble, à en croire l’auteur, que la prédisposition à la compassion et à l’altruisme fasse partie de notre héritage génétique sélectionné au cours de l’évolution. La bienveillance à l’égard d’autrui, ne serait-ce que parce qu’elle induit la réciprocité, constitue l’une des meilleurs chances de survie pour l’espèce humaine. Nous avons tout à gagner à être bon envers celles et ceux qui nous entourent et

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Démocratie: le devoir d’éducation

LE PENNEC Yann, L’Harmattan, 2008, 123 p.

Pendant longtemps, la société traditionnelle proposa à ses membres un parcours très balisé, avec des rites de passage qui inculquaient la soumission aux règles sociales. Une autorité théocratique s’exerçait de façon verticale, sans délais et sans contestation possible. La modernité a promu un individu singulier, doté d’une grande capacité à l’autonomie, à l’autodétermination et au jugement personnel. Pourtant, il est bien une réalité qui s’impose aujourd’hui comme hier : c’est l’immaturité biologique

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Purifier et détruire. Usages politiques des massacres et génocides

Jacques SEMELIN, Seuil, 2006, 491p.

Comprendre les bourreaux et entrer dans leur logique, c’est prendre le risque de leur trouver des circonstances atténuantes et de finir par pardonner leurs crimes. Mais, refuser de les comprendre, c’est admettre leur triomphe posthume, en présumant que l’intelligence à faire le mal serait plus forte que celle à en percer les mystères. Pour autant, « tout se passe comme si plus les chercheurs s’approchent du noyau fondamental de la cruauté humaine, plus ils se trouvent confrontés à une sorte de ‘trou noir’

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