Politique
Démocratie: le devoir d’éducation
LE PENNEC Yann, L’Harmattan, 2008, 123 p.
Pendant longtemps, la société traditionnelle proposa à ses membres un parcours très balisé, avec des rites de passage qui inculquaient la soumission aux règles sociales. Une autorité théocratique s’exerçait de façon verticale, sans délais et sans contestation possible. La modernité a promu un individu singulier, doté d’une grande capacité à l’autonomie, à l’autodétermination et au jugement personnel. Pourtant, il est bien une réalité qui s’impose aujourd’hui comme hier : c’est l’immaturité biologique
Purifier et détruire. Usages politiques des massacres et génocides
Jacques SEMELIN, Seuil, 2006, 491p.
Comprendre les bourreaux et entrer dans leur logique, c’est prendre le risque de leur trouver des circonstances atténuantes et de finir par pardonner leurs crimes. Mais, refuser de les comprendre, c’est admettre leur triomphe posthume, en présumant que l’intelligence à faire le mal serait plus forte que celle à en percer les mystères. Pour autant, « tout se passe comme si plus les chercheurs s’approchent du noyau fondamental de la cruauté humaine, plus ils se trouvent confrontés à une sorte de ‘trou noir’
La tyrannie de la pénitence. Essai sur le masochisme occidental
Pascal BRUCKNER, Grasset et Fasquelle, 2006, 259 p.
Le « devoir de mémoire » tout comme la « repentance » sont devenus au cours des dernières décennies quasiment incontournables : il ne serait pas concevable de continuer à vivre autrement qu’avec la tête couverte de cendres ! Dans cet essai polémique, Pascal Bruckner revisite ces concepts, sans craindre de faire grincer bien des dents. Chacun y trouvera de quoi s’irriter ou se conforter dans ses convictions. Reste la dénonciation d’une idéologie laïque qui a remis au goût du jour la vieille
Jamel le CRS. Révélations sur la police de Sarkozy
Jamel BOUSETTA, éditions Duboiris, 2007, 178 p.
« Même si nombre de policiers sont des types extraordinaires » affirme Erik Blondin, secrétaire général du Syndicat de la police nationale, « les actes et propos racistes, les violences illégitimes, l’arrogance et les provocations, les insultes et les menaces envers les citoyens » non seulement « sont monnaie courante », mais « ces dérives sont couvertes par l’institution » (P.9). La préface à l’ouvrage de Jamel Bousetta ne fait pas dans la dentelle. Le récit de l’auteur, non plus. L’itinéraire
Police de proximité. Nos politiques de sécurité
Sebastian ROCHE, Seuil 2005, 310 p.
L’insécurité et le sentiment qui l’accompagne a progressivement occupé le devant de la scène depuis le début des années 1970. Sebastian Roché, qui fut le premier à en parler en 1993, à une époque où ces questions étaient rejetées au rang de pur fantasme, nous propose dans son nouvel ouvrage un état des lieux sans concessions : le taux d’élucidation des crimes et délits est aujourd’hui de 26,5% contre 51% en 1950. Pour cent délits commis, cinquante sont portés à la connaissance de la police, douze sont
La prévention: concept, politiques, pratiques en débat
Sous la direction de Brigitte BOUQUET, l’Harmattan, 2005, 181 p.
Qu’est-ce que la prévention ? C’est l’ensemble des mesures prises pour empêcher que ne se produisent des phénomènes pouvant nuire à un individu ou à une collectivité. A l’origine des premières politiques préventives, la conviction selon laquelle la mortalité infantile privant la nation de soldats potentiels, il fallait tout mettre en œuvre pour leur permettre de parvenir à l’âge adulte ! La loi de 1902 fixera à l’Etat la prérogative de lutter contre les grands fléaux
Faut-il brûler le modèle social français ?
Alain LEFEBVRE, Dominique MEDA, Seuil, 2006, 156 p.
La situation sociale de notre pays s’est largement dégradée sous l’effet conjuguée d’un taux et d’une durée du chômage élevés, d’une mobilité professionnelle faible (sauf en ce qui concerne le travail précaire), d’une absence d’anticipation des restructurations qui concernent pourtant près de 900.000 salariés chaque année, d’un déficit d’utilisation de la formation continue pour prévenir les dégradations des compétences et améliorer l’employabilité, de l’incohérence des politiques publiques
Racisme, une histoire
George M. FREDRICKSON, éditions Liana Levi, 2003, 222 p.
Alors même qu’on assiste à un renouveau inquiétant des réflexes racistes, il est important de prendre les moyens de réfléchir aux sources historiques de ce comportement imbécile et criminel. C’est ce que nous propose l’auteur dans un ouvrage passionnant. Il distingue ce qui relève de l’ethnocentrisme (considérer son ethnie comme supérieure aux autres), de la xénophobie (rejeter tout ce qui est étranger), du fanatisme religieux (prétendre posséder la seule foi authentique), de
Penser le racisme. De la responsabilité des scientifiques
Michel GIROD, Calmann Levy, 2004, 158 p.
Les scientifiques n’ont pas un comportement à part : ils sont à l’image de la société dans laquelle ils vivent. Ainsi, au XVIIIème siècle, quand les naturalistes se mettent à nommer, classer, trier et hiérarchiser les organismes vivants, ils opèrent de la même façon pour l’espèce humaine. Très vite ils distinguent une race supérieure (la blanche) et d’autres qu’ils considèrent comme inférieures (noire, jaune ...). Rares seront les intellectuels qui à l’image de Condorcet s’opposeront avec courage à
Tous aux abris!
Mickaël MOORE, La Découverte, 2004, 310 p.
En complément du film « Fahrenheit 9/11 », visible à compter du 21 juillet sur les écrans français, on retrouvera avec beaucoup de plaisir la verve de Mickaël Moore dans ce nouvel ouvrage de commentaires sur une Amérique qui ne donne à voir d’elle, depuis quelques année, que son pire visage. Et pourtant, affirme l’auteur, les USA sont de gauche ! 57% de ses habitants pensent que l’avortement doit rester légal, 86% se déclarent en accord avec le mouvement pour les droits civiques (qui revendiquent