Politique
Etat de violence
Julien DRAY, Editions 1, 1999, 217 p.
Voilà un ouvrage qui affirme un certain nombre de vérités. Pourtant, la pertinence de certains propos, si elle est convaincante, n’en apparaît pas moins superficielle. Cela est dû à la qualité de son auteur : celui-ci est un orateur de valeur. Mais ce n’est pas n’importe quel orateur. C’est un tribun politique. En tant que tel, il a quelque chose à vendre. Les faits qu’il présente et les démonstrations qu’il avance sont là pour justifier un programme de société qui est celui de son courant politique : la
L’adolescence volée - Ghetto de Varsovie
Stanislaw TOMKIEWICZ, Calmann Lévy, 1999, 252 p.
Quiconque a eu l’occasion de croiser Stanislaw Tomkiewicz ne peut l’oublier. Si à chacune de ses interventions publiques, il lui est difficile d’arrêter de parler, il est encore plus frustrant pour l’auditoire d’accepter qu’il se taise. Voilà l’occasion pour le lecteur de retrouver (ou de découvrir) le style inimitable de ce personnage attachant qui s’affirme comme l’un de précurseurs de la protection de l’enfance, à l’image de son maître et contemporain, Janus Korczak, qu’il a largement
Martinique, comportements & mentalité - Créolisation, assimilation, nationalisme
Guy CABORT MASSON, édition La Voix du Peuple, 1998, 241 p
Dans son dernier essai Guy Cabort Masson tente de resituer la problématique actuelle de la Martinique dans une perspective historique, démontrant brillamment qu’on ne peut comprendre la réalité du présent de ce département français, sans se pencher sur les lourdes implications liées au passé.La France est présente dans les caraïbes depuis 1636, date à laquelle elle colonise la Martinique et va la peupler d’esclaves déportés de leur Afrique natale, victimes du sinistre commerce
Mai 68 : l’héritage impossible
Jean-Pierre LE GOFF, La Découverte, 1998, 475 p.
Nous avons eu droit pendant près de six mois aux commémorations d’anciens combattants dont Raymond Marcelin, le très réactionnaire ministre de l’intérieur de De Gaulle avait néanmoins eu la lucidité de prédire la destinée : “ Tous ces jeunes gauchistes finiront dans la peau de députés ou de journalistes modérés ” (p.186).
Jean-Pierre Le Goff ne fait pas ici dans le culte du souvenir. Il nous livre une somme à la fois synthétique et très complète sur une décennie qui a changé notre monde. Tout
Les maoïstes - La folle histoire des gardes rouges français
Christophe Bourseiller: Plon, 1996, 345 p.
Dans le paysage politique français d’extrême-gauche, la mouvance maoïste représente une expérience des plus curieuses. A la différence du mouvement trotskiste qui maintient, bon an mal an une certaine continuité depuis 60 ans (avec notamment la divine surprise du dépassement des 5% d’Arlette Laguiller aux présidentielles de 1995), ou encore de l’anarchisme qui a toujours tenu une place au sein du mouvement ouvrier français, les organisations marxistes-léninistes auront connu une rapide croissance et
Jacques a dit
Jérôme Duhamel, Albin Michel, 1997, 227 p.
L’homme que les français ont porté en 1995, à la plus haute charge de l’Etat, possède parmi ses nombreuses qualités celle d’être d’une grande souplesse de conviction. On peut même affirmer qu’au cours de sa longue carrière il aura dit tout et le contraire de tout. A preuve, ce florilège qui nous est proposé par Jérôme Duhamel et qui serait du haut comique s’il ne concernait celui qui exerce le rôle de Président de la République.
Jacques Chirac a prétendu être social-démocrate («le créneau de la
La nouvelle question sociale - Repenser l’Etat-providence
Pierre ROSONVALLON, Seuil, 1995, 222 p.
La crise de l’Etat-providence qui prend ses racines dans les années 70 a montré la nécessité de concevoir la question sociale selon une logique nouvelle. Les anciennes méthodes de gestion du social ne conviennent plus. Mais, pour y voir plus clair, il est important d’aborder le problème dans sa dynamique historique.
Pendant des millénaires, le lien social apparaissait comme naturel. Hiérarchie, distinctions et équivalences reliant les hommes entre eux étaient alors codifiées de façon organique. Les
La France raciste
Michel WIEVIORKA, Points Actuels-Seuil, 1993, 201p.
La montée du racisme en France est concomitante avec la crise sociale qui voit le déclin de la société industrielle (et par conséquent du mouvement ouvrier) et une véritable dualisation, le fossé se creusant de plus en plus entre le monde du travail et celui de l’exclusion. Face à la chute sociale, au ressentiment, à l’effondrement des pratiques communautaires, le nationalisme populiste et xénophobe a pris une ampleur sans précédent.
Michel Wieviorka et son équipe sont allés enquêter sur le
Petit dictionnaire pour lutter contre l’extrême-droite
Martine Aubry et Olivier Duhamel, seuil, 1995, 267 p.
Le dossier de Philippe Gaberan sur « les travailleurs sociaux à l’épreuve de l’intégration » a fait l’objet de réactions parues dans le « courrier des lecteurs » du n°329. La rubrique LIRE concerne cette semaine un ouvrage qui pourrait bien mettre tout le monde d’accord.
Il est des traités de la haine et de la bêtise ordinaire qu’il convient de recommander. Ce petit dictionnaire en fait partie. Coécrit par un chantre de la gauche socialiste (Martine Aubry), on aurait pu s’attendre à
Quand l’Etat disjoncte
René Lenoir, La Découverte, 1994, 135 p
Cet essai commence très fort par la dénonciation de la montée d’une société productrice d’exclusion. La démonstration est connue mais mérite toujours qu’on la rappelle: entre 1982 et 1992, le Produit Intérieur Brut de notre pays s’est accru d’un quart. Qui s’est enrichi de cette progression non négligeable ? Ce n’est pas le salarié moyen, qui dans la même période s’est vu gratifier d’une augmentation de son salaire de 70 F ! Ce ne sont pas non plus les Rmistes qui ont plus que doublé en cinq ans, ni