Politique
La sécurité sociale. Une institution de la démocratie
BEC Colette, Ed. Gallimard, 2014, 328 p.
La sécurité sociale, telle que nous la connaissons aujourd’hui, est née d’une ambition originelle (assurer une protection à partir non d’une appartenance catégorielle, mais citoyenne) et d’un projet de société (fondé, non sur la seule responsabilité individuelle, mais sur la solidarité). Mais, elle est surtout le produit du constat d’échec du libéralisme triomphant, tout au long du 19ème siècle, dont l’échec a été patent dans sa prétention à laisser les rapports sociaux se réguler spontanément et
La double impasse. L’universel à l’épreuve des fondamentalismes religieux et marchands
BESSIS Sophie, Ed. La découverte, 2014, 230 p.
Sophie Bessis dénonce les deux totalitarismes qui se sont emparés de notre post-modernité : le marché et le fondamentalisme. Notre monde semble coincé entre le Dieu du commerce et un Dieu monothéiste qui veulent imposer leur loi. Contrairement à ce qu’on serait spontanément amené à penser, biens matériels et biens du salut ne sont pas en concurrence, mais usent à égalité de la violence pour maintenir leur domination. Le premier promeut le consommateur individualiste. Le second impose la norme
Député, pour que ça change. Du RMI à l’assemblée nationale
POUZOL Michel, Le Cherche midi éditeur, 2013, 303 p.
En ces temps de défiance à l’égard d’une classe politique flétrie par les scandales et les passe-droits, voilà un ouvrage détonnant. Le personnage qui l’écrit est une âme pure, de celle qui est passée par les pires moments de l’existence et sait de quoi il parle, quand il appelle à combattre la détresse, la misère et l’exclusion. Michel Pouzol, issu de milieux modestes, devient journaliste, réalisateur et scénariste. La précarité de cette profession le précipite dans la chute. Couvert de
Préhistoire de la violence et de la guerre
PATOU-MATHIS Marylène, Ed. Odile Jacob, 2013, 208 p.
La guerre, les massacres ethniques, la violence comme mode de résolution des conflits sont tellement récurrents à travers l’histoire que l’on peut se demander si l’espèce humaine peut s’en passer. Des questions taraudent les historiens, les philosophes et les archéologues : ces comportements ont-ils toujours existé ? La préhistoire montre-t-elle des traces de cette brutalité ? A-t-il existé un temps où les hommes ne s’entretuaient pas ? Marylène Patou-Mathis, docteur en préhistoire
Aurais-je été résistant ou bourreau?
BAYARD Pierre, Éditions de Minuit, 2012, 159 p.
Quand Pierre Bayard se pose la question de l’attitude qu’il aurait adoptée, pendant le second conflit mondial, il ne tombe ni dans l’anachronisme consistant à se projeter soixante dix ans en arrière avec la connaissance postérieure de cette époque, ni dans la stigmatisation ou l’héroïsme facile. Le lecteur pourra lire l’introspection honnête et lucide à laquelle il se livre. Retenons pour notre part, les facteurs qu’il identifie comme susceptibles, encore aujourd’hui, de provoquer l’engagement
L’art de ne pas être égoïste. Pour une éthique responsable
PRECHT Richard David, Ed. Belfond, 2012, 475 p.
Il est fréquent d’identifier comme positives des valeurs tels l’honnêteté, la franchise, l’amitié, la fidélité, la loyauté, la politesse, l’amabilité, l’altruisme, l’empathie, … qualités qui constituent les fondements de la citoyenneté et de l’attention aux autres. Tout au long d’un ouvrage passionnant, car particulièrement cultivé et argumenté, Richard David Precht nous propose d’élucider la dimension universelle et éternelle de telles vertus. Il nous entraîne, à cet effet, dans les réponses
Pour faire société. On est capables de tout
CAPACITATION CITOYENNE, Ed. Couleur livres, 2013, 95 p.
Si le pouvoir d’agir, version francophone de l’empowerment, définit la possibilité pour les individus et les groupes de s’approprier une autonomie d’action, le concept de capacitation fait référence, quant à lui, à la révélation du potentiel que chacun possède en lui, sans forcément en avoir toujours conscience. En fait, ces deux notions s’avèrent plus complémentaires et plus liées l’une à l’autre, que contradictoires. En 1990, se crée à Fortalezza, dans le nord-est du Brésil, l’école
La violence des riches. Chronique d’une immense casse sociale
PINÇON Michel et PINÇON-CHARLET Monique, Ed. Zones, 2013, 252 p.
Il n’est pas de faits divers mettant en scène la délinquance des plus pauvres qui ne soient médiatisés, donnant lieu aux appels à plus de répression. Il n’y a pas de mesures qui soient suffisamment sévères pour répondre aux incivilités, aux nuisances et au sentiment d’insécurité. Il n’est pas de réflexe de survie des plus démunis qui ne soient stigmatisé comme un affront à la citoyenneté. Mais, pour ce qui est de l’insécurité sociale, celle qui brise des milliers de vies
Attentifs ensemble! L’injonction au bonheur sécuritaire
THOREL Jérôme, Ed. La découverte, 2013, 324 p.
L’ordre sécuritaire se targue de réussir à impliquer tous les citoyens dans la protection de leur environnement. A cet effet, il déploie toute une technologie destinée à une protection pro-active visant la recherche d’intentions coupables, avant même que l’acte ne soit commis et que les faits avérés ne soient établis. Jérôme Thorel décrypte ces mécanismes qui ne peuvent que nous inquiéter sur ce qu’on est prétend d’élaborer en notre nom et pour notre soi-disant bonheur. C’est d’abord
L’individu qui vient après le libéralisme
DUFOUR Dany-Robert, Denoël, 2011, 385 p.
Si notre époque est effectivement égoïste, en aucun cas elle est individualiste : telle est la thèse centrale de Dany-Robert Dufour. Pour comprendre cette affirmation, au demeurant étonnante, il faut suivre le fil de son raisonnement. Toutes les civilisations humaines, affirme-t-il, ont toujours bâti leur existence sur des principes inspirés de discours fondateurs. Pendant deux milles ans, l’Homme a vécu dans la promesse d’un salut inspiré par le récit monothéiste. Puis, sont advenus d’autres