Politique
La citoyenneté à la française. Valeurs et réalités
BERTOSSI Christophe, CNRS Editions, 2016, 270 p.
La tradition républicaine est évoquée à tout propos dans le débat public. La distinction entre le privé et le public, la séparation entre l’État et la religion ou encore l’universalisme semblent des principes, étalon de la citoyenneté française, dont l’horizon ne peut que difficilement être dépassé. Pourtant, démontre Christophe Bertossi, ces catégories imposées par la sémantique du modèle dominant ne permettent pas de rendre compte de toute la réalité. Il en veut pour preuve les trente huit
Agir en démocratie
BALAZARD Hélène, Ed. de l’Atelier, 2015, 155 p.
La démocratie est à la fois un idéal et un problème. Idéal parce qu’elle promeut l’égalité entre tous les citoyens. Problème, parce que son dessein ne peut jamais être atteint, tant les échanges humains sont inscrits dans un processus sans fin et une invention permanente. Son ambition de développer le pouvoir des plus démunis se heurte à celui de l’argent. Son objectif de partager justement les responsabilités se confronte à l’absence de toute obligation à rendre des comptes de ceux qui en sont
Notre France. Dire et aimer ce que nous sommes
GLUCKSMANN Raphaël, Ed. Allary, 2016, 269 p.
Les prophètes de la décadence française n’ont rien inventé. Le refrain du « tout fout le camp » a commencé dès le Moyen-Âge et n’a depuis jamais cessé, désignant successivement comme bouc émissaire de ce déclin : les sorcières médiévales, les protestants, les juifs, les libres penseurs, les Polacks, les syndicalistes, les ritals, les arabes, les Roms, les pédés, les syndicalistes, les cosmopolites, l’américanisation, le multiculturalisme, sans oublier … Angela Merkel ! Plongeant dans l’histoire de
La guerre des civilisations n’aura pas lieu. Coexistence et violence au XXIème siècle
LIOGER Raphaël, CNRS Editions, 2015, 238 p.
Cet essai dense et d’une grande richesse conceptuelle renvoie dos à dos tous les différentialismes partisans d’un soi-disant choc de civilisations que l’auteur conteste. Ce qui compte, explique-t-il, ce n’est pas tant la confession, la spécificité culturelle ou la tradition historique naturalisées et essentialisées qui opposeraient l’occident à l’islam, comme blocs identitaires inconciliables, mais la géographie de la frustration et de la colère issue d’un passé remontant au processus de
L’idéal et la cruauté. Subjectivité et politique de la radicalité
BENSLAMA Fehti et all, Ed. Lignes, 2015, 200 p.
Quels sont les ressorts subjectifs du processus de radicalisation et du passage à l’acte violent ? Fehti Benslama et douze autres contributeurs nous proposent ici une matière à penser tout à fait passionnante. La chute, en 1924, du dernier empire islamiste, remplacé par la république laïque turque a provoqué une onde mélancolique et vengeresse qui alimente encore aujourd’hui la nostalgie d’un califat qui vécut 624 ans. L’effet de souffle réel et symbolique ainsi produit se retrouve dans l’appel
La pensée extrême. Comment des hommes ordinaires deviennent des fanatiques
BONNER Gérald, Ed. Puf, 2015, 368 p.
Il faut se méfier des explications mono causales réduisant le profil polycéphale du fanatique aux seuls facteurs économiques ou sociaux, psychiatriques ou éducatifs. Ceux qui s’abandonnent à la pensée extrême ne sont ni fous, ni incultes, ni désocialisés, ni idiots. Le croire revient à ériger une zone d’étanchéité nous permettant d’ignorer les croyances tout aussi naïves que nous véhiculons et de refuser d’identifier l’irrationalité d’autrui en miroir avec la part la plus obscure de notre propre
La solidarité, ça existe… et en plus, ça rapporte
GUÉRIN Serge, Ed. Michelon, 2013, 219 p.
Alors, que rien ne peut garantir de façon absolue contre les risques, la maladie ou la perte physique, nos contemporains paniquent face au moindre imprévu, incapables de gérer les aléas. Si la conscience de notre vulnérabilité et de notre fragilité est essentielle à rétablir, il est une autre réalité tout aussi nécessaire à rappeler : notre société est travaillée en permanence par de multiples formes d'échange, de partage, de services mutuels et de réciprocité. Nous fonctionnons toutes et tous sur la
La promesse de l'autre. Parce qu'une société désunie est une société désarmée
SANCHEZ Jean-Louis, Ed. Les Liens qui Libèrent, 2013, 153 p.
Ce que nous démontre la crise de civilisation à laquelle nous sommes confrontés depuis quelques décennies, c'est bien que le déficit de liens peut autant nuire au vivre ensemble que le déficit de biens. Les conséquences se font sentir dans l'ébranlement de nos repères, de notre identité collective et de nos perspectives. Ce qui réunit n'est plus le futur, mais le passé, le projet, mais l'appartenance à une communauté religieuse et ethnique, nous explique Jean-Louis Sanchez qui
La liberté sans expression. Jusqu'où peut-on tout dire, écrire, dessiner ?
PIERRAT Emmanuel, Ed. Flammarion, 2015, 151 p.
Longtemps inconcevable, en des temps où la tyrannie dominait, la liberté d'expression est née avec les lumières et les droits de l'homme. Ce principe, pourtant corollaire incontournable à toute démocratie, en ce qu'il garantit le pluralisme des opinions, est devenu de plus en plus illisible sous le flot des centaines de textes de lois imposant sa limitation. Emmanuel Pierrat, avocat spécialiste de la propriété intellectuelle, nous propose une énumération non exhaustive de ces exceptions légales
Théories du complot. On nous cache tout, on nous dit rien
CHEVASSUS-AU-LOUIS Nicolas, First Ed., 2014, 283 p.
Les attentats de septembre 2012 ont eu pour effets inattendus, de répandre à travers le monde une épidémie de complotite aigüe. L’élément déclencheur aura été le livre de Thierry Meyssan niant la responsabilité d’Al-khaida et accusant une conspiration de la CIA. Depuis, il n’est quasiment plus un évènement traumatique qui ne fasse l’objet, sur internet, des interprétations les plus farfelues. Les « Thruters » veillent, prêts à identifier la moindre anomalie ou invraisemblance et démasquer