Livres
Des hommes et des murs
PUEYO Joaquim, Ed. du Cherche Midi, 2013, 223 p.
Après avoir rendu toute une vie de bons et loyaux services à l’administration pénitentiaire, l’un de ses plus hauts fonctionnaires a décidé de témoigner. Longtemps laissé à l’état d’ébauche, il s’est enfin décidé à publier son livre. C’est qu’ayant fait valoir ses droits à une retraite particulièrement active -puisqu’il a été élu député en juin 2012- Joaquim Pueyo s’est trouvé libéré de son obligation de réserve. C’est avec de multiples détails qu’il décrit la longue carrière qui l’a amené à
Les rencontres détenus-victimes. L’humanité retrouvée
CARIO Robert (sous la direction), Ed. L’Harmattan, 2012, 164 p.
Ce petit ouvrage plus que réjouissant redonne foi en l’humanité. Longtemps absente du procès pénal, la victime a eu tendance ces dernières années à devenir envahissante, menaçant le système judiciaire d’une forme larvée de confiscation au profit de la vengeance privatisée. Sortir du face à face exclusivement rétributif (à une transgression correspond une peine) relève d’un défi et d’un enjeu d’humanisation : démontrer que la société est dans la capacité à la fois de réparer la
Travailler en SESSAD. Service d’éducation spéciale et de soins à domicile
JUMEAU Brigitte, Ed. Dunod, 2012, 202 p.
Tout ce que vous avez voulu savoir sur les SESSAD a de grande chance d’être dans cet ouvrage particulièrement limpide et fort bien écrit. L’auteur présente leur évolution et détaille leur activité, à partir de nombreuses vignettes cliniques. Depuis l’apparition de la première structure, créée à l’initiative de l’APF et officialisée dans un décret de 1970, bien du chemin a été parcouru. Au nombre de 279, en 1987, ils étaient 1.466, en 2010. Fonctionnant seuls ou comme partie prenante d’un plateau
Concevoir le professionnalisme en SESSAD. Interdisciplinarité et éducation
DUBREUIL Bertrand, Ed. ESF, 2012, 207 p.
Bertrand Dubreuil se lance ici dans une entreprise tout autant risquée que féconde : tenter d’unifier les pratiques en SESSAD. Le piège de sa démarche serait d’élaborer des « bonnes pratiques ». Rappelant l’influence du contexte sociohistorique et l’impérative nécessité de prendre en compte la singularité de chaque situation, il l’évite d’emblée, lui préférant la notion de « références », qu’il définit comme ce qui semble le plus pertinent, en l’état actuel des pratiques. Autre dérive possible, la
Mirauds d’accord, mais pilotes d’abord!
RADIGUET Patrice, Volez éditions, 2012, 282 p.
L’envie de voler a longtemps été une utopie pour l’être humain. Elle le reste pour les malvoyants, tant la perception du repère horizon est indispensable au maintien du vol à l’horizontal. Sauf à solliciter des professionnels de l’aviation acceptant de prêter leurs yeux ou d’avoir recours à des suppléances auditives, tactiles et visuelles, cette ambition continue à être un rêve fou et inaccessible. Certains s’y sont parfois essayés. Mais, rien n’est vraiment comparable au travail accompli par
Bonjour jeune beauté!
AUBER Jeanne et Tristan, Ed. Bayard, 2013, 195 p.
Les témoignages de parents d’enfant avec handicap se suivent et ne se ressemblent pas. Ce que nous rapportent ici Jeanne et Tristan Auber, c’est à travers leur vécu, leur ressenti et leur expérience, ce que l’on peut retrouver à chaque fois et nulle part ailleurs. Car, si l’on constate dans ce récit toujours la même souffrance, le même dévouement et la même humanité de ces familles frappées par le sort différent de l’un de leurs enfants, il y a là un cheminement unique et propre dans
Contre histoire du libéralisme
LOSURDO Domenico, Ed. La Découverte, 2013, 390 p.
On est parfois surpris par le cynisme et la brutalité avec lesquels le libéralisme traite les êtres humains, justifiant par exemple les licenciements boursiers par la libre concurrence, sans s’inquiéter vraiment du sort des centaines de milliers de salariés et de leurs familles jetés à la rue. Rien d’étonnant, finalement, après la lecture de cette édifiante étude sur les débuts historiques de cette école de pensée. Qu’on en juge, plutôt. Les trois nations, à l’origine de la révolution
L’économie qu’on aime!
BARTHÉLÉMY Amandine, KELLER Sophie, SLITINE Romain, Ed. Rue de l’échiquier, 2013, 108 p.
L’économie va mal ? La croissance est en panne ? Le chômage s’accroît ? Ce petit livre a de quoi redonner de l’espoir à tout lecteur pensant qu’il y aurait là une fatalité. Il démontre avec brio que les théories néolibérales n’ont rien d’intangibles, ni d’immuables. Un entrepreneur ne peut être qu’un autocrate dominant ses salariés ou un dirigeant instrumentalisé par les actionnaires ? Faux. Il existe des patrons réinventant leur pouvoir d’agir et
L’accueil familial dans tous ses états
WEIL Claire (coordonné par), Ed. L’Harmattan, 2013, 180 p.
Voilà un petit livre tout à fait jubilatoire. Même si toutes les contributions ne prêtent pas forcément à rire ou à se détendre, Claire Weil a su alterner des témoignages concrets, émouvants même parfois et des articles de fond tout à fait sérieux, avec des bouffées d’humour qui ne se limitent pas au trait d’esprit, mais apportent un angle de réflexion à la fois précieux et différent. Ce second ouvrage prolonge avec bonheur son premier publié en 2010 (« Les assistants familiaux. De la
Le travail social ou l’ "art de l’ordinaire"
PUAUD David, Ed. Fabert, 2012, 60 p.
La profession d’éducateur spécialisé subit, sous l’effet de la rationalisation économique et des logiques managériales, des remaniements importants : fragmentation des services, précarisation des postes, déqualification des fonctions. L’exigence des résultats comptables liée à la marchandisation rampante crée un malaise récurrent, l’un des effets pervers étant la relégation au second plan de la dimension relationnelle, pourtant au cœur de ces métiers. Ce qui mine les travailleurs sociaux, témoigne David