Livres
Le rire du travailleur social. Pratiques de l’humour. Humour de la pratique
MOREL Didier (coordination), Le Sociographe n°33 ; septembre 2010, 128 p.
L’exercice du métier de travailleur social exige de ne pas tout prendre au sérieux, ni au pied de la lettre. Aussi, la question qui traverse le numéro 33 du Sociographe n’est-elle pas « y a-t-il une place pour l’humour dans le travail social ? », mais bien plutôt : « peut-on concevoir une approche relationnelle, sans humour ? ». Encore faut-il savoir de quel rire on parle, tant celui-ci peut être autant salvateur que destructeur. Si l’humour est finesse et esprit, il
Pourquoi nous n’aimons pas la démocratie
REVAULT D’ALLONNES Myriam, Seuil, 2010, 148 p.
Si la fonction de la philosophie consiste bien à nous faire réfléchir, en nous aidant à opérer un pas de côté, l’ouvrage de Myriam Revault d’Allonnes atteint pleinement son objectif. Il ne faut guère de temps pour que les peuples se lassent de la démocratie, après s’être battu pour l’obtenir : désaffection lors des élections, sentiment d’avoir été trompé, impression que tous les élus sont pourris... L’auteur nous propose une explication des plus pertinente à ce mécanisme récurrent. Tout pouvoir
État de vigilance. Critique de la banalité sécuritaire
FŒSSEL Mickaël, Editions Les Bords de l’Eau, 2010, 151 p.
Nos sociétés contemporaines se caractérisent par un désir de murs, murs qui ne se contentent pas de défendre contre un extérieur perçu comme menaçant, mais qui façonnent tout autant les identités de l’intérieur. Cet état de vigilance s’avère autant entretenu par des politiciens qui placent la banalité sécuritaire au cœur de leur légitimité, que désiré par des citoyens animés par la peur d’autrui. Dans le même temps, il est paradoxal de vouloir à la fois se protéger des étrangers et
Les refusants. Comment refuse-t-on de devenir un exécuteur
BRETON Philippe, La découverte, 2009, 250 p.
Il s’appelle Heinz Buchmann. Ce lieutenant de la police allemande refusera en 1943 de participer aux massacres de juifs, en Pologne. Il s’appelle Noël Favrelière. Ce sergent de l’armée française déserte le 26 août 1956, pour ne pas être complice de l’exécution de suspects algériens. Il s’appelle Hugh Thomson. Ce lieutenant de l’armée américaine, pilote d’hélicoptère interviendra pour faire cesser le massacre des habitants du village de My Laï, le 16 mars 1968. Il s’appelle Jean-Baptiste Munyankore
Pourquoi désobéir en démocratie ?
OGIEN Albert & LANGIER Sandra, La Découverte, 2010, 212 p.
Refuser d’appliquer une loi démocratiquement votée constitue une menace contre le principe même de la démocratie, sauf quand s’opposer au choix de la majorité apparaît comme l’ultime moyen de combattre l’abjection. Face à la multiplication des appels à la désobéissance civile, deux réflexions nous sont proposées ici. La philosophe Sandra Laugier l’affirme d’emblée : la démocratie s’affaiblit, quand elle étouffe les revendications minoritaires et se grandit quand elle garantit
Désenchantements. Paroles d’enfants placés en collectivités de l’Aide sociale à l’enfance
MAHÉ Jean-Louis et GARCIA BALLESTER Emilie, Champ Social, 2010, 227 p.
Et si l’on demandait aux mineurs accueillis en foyer, ce qu’il pense de leur placement ? C’est vrai, après tout, que tout le monde parle sur eux et pour eux. Eux n’ont guère la possibilité de prendre la parole par eux-mêmes. Et c’est justement ce que leur a proposé Jean-Louis Mahé. Chaque enfant ou adolescent s’est investi, un peu surpris par la démarche mais ravis qu’on les laisse s’exprimer, à l’écart de leurs encadrants. L’anonymat leur étant garanti, chacun a choisi un
Loin des yeux, loin du cœur? Maintenir les liens parents-enfants dans la séparation
SELLENET Catherine, Belin, 2010, 427 p.
État des lieux, réflexion théorique, manuel d’application, outil de travail, le dernier ouvrage de Catherine Sellenet est un peu tout cela à la fois. L’auteur jongle habilement avec les questions et les doutes, mettant en scène la polyphonie des différents points de vue. Le maintien des liens entre les enfants et leurs parents dont ils sont séparés constitue une problématique centrale que ce soit dans le conflit conjugal, dans la protection de l’enfance, dans la maladie psychiatrique ou l’incarcération
Les ados expliqués à leurs parents
MORO Marie Rose & AMBLART Odile, Bayard, 2010, 239 p.
Les cinq chapitres qui constituent l’ouvrage se présentent sur le même modèle : parole est d’abord donnée à soixante adolescent(e)s à chaque fois sur un thème précis (les apparences, les sentiments, les études…) ; puis, c’est au tour de Marie-Rose Moro, Directrice de La Maison de Solenn, maison des adolescents de Cochin, d’apporter ses commentaires. Avec tact et précision, elle propose à ses lecteurs une synthèse de ce que l’on sait de cette classe d’âge, championne des publications
Menaces religieuses sur l’hôpital
LÉVY Isabelle, Presse de la Renaissance, 2011, 274 p.
Peut-on encore s’élever contre les débordements religieux à l’hôpital, sans être accusé de faire preuve d’islamo phobie primaire ? L’ouvrage d’Isabelle Lévy le démontre avec brio. Parce qu’elle s’attaque non aux religions, mais bien aux outrances de certains de leurs pratiquants. Parce qu’elle utilise sa profonde connaissance des différents rites, pour démontrer qu’aucun culte ne place le moindre précepte avant la sauvegarde de la vie humaine. Parce qu’elle revendique la présence
Ados. Crise? Quelle crise?
DHÔTEL Gérard, Édition Thierry Magnier, 2010, 197 p.
S’il est bien une classe d’âge qui cumule les poncifs et les idées reçues, c’est l’adolescence. Gérard Dhôtel a conçu son ouvrage comme un véritable contrepoint aux vingt préjugés les plus courants qui stigmatisent cette période de l’existence. S’appuyant sur l’avis de neuf spécialistes psychologues et pédagogues, il fournit une riche argumentation qui, sans tomber dans l’angélisme, rétablit la juste mesure. Tout commence par un constat : entre les adonaissants qui piaffent de grandir et