Livres
La médecine et le travail social à la recherche des inadaptés et des débiles mentaux
MORISSET Hervé, Publibook, 2010, 381 p.
C’est la conjonction de trois facteurs qui vont présider, à compter des années 1950, à la sortie progressive des enfants handicapés des asiles d’aliénés. Il y a d’abord ces progrès de la médecine qui permettent de sauver beaucoup plus de bébés à la naissance, avec pour corollaire, l’accroissement parmi les survivants du taux de handicap mental. C’est ensuite l’organisation des familles en mouvement de parents agissant activement auprès des pouvoirs publics. C’est, enfin, la montée en puissance des
Les psychanalyses. Des mythologies du XXème siècle
GAUVRIT Nicolas & VAN RILLAER Jacques, Book-e-book, 2010, 70 p.
Quand Joseph Breuer invente le concept de psychanalyse, il le définit comme une thérapie psychologique consistant à décharger des émotions coincées, liées à des évènements oubliés. S’inscrivant dans la continuité de cette approche, Sigmund Freud cherche à découvrir ce qui pourrait être le sens inconscient des comportements, les significations refoulées des actes conscients. Sa théorie, il la dénomme tout d’abord « psychoanalyse », avant de rallier l’appellation de Breuer
Pourquoi défendre aujourd’hui la clinique dans le travail médico-social
AVET Romuald, éd. Champ Social, 2010, 108 p.
Quand Romuald Avet parle du travail social, il le fait avec précision et excellence. Qu’on en juge. Les professionnels s’appuient sur une exigence imprescriptible : ne pas laisser autrui à son sort et consentir l’effort de lui rendre la possibilité d’une vie meilleure. Ils sont ces passeurs qui accompagnent les personnes en souffrance, sur des chemins non balisés, avec des risques d’impasse et de zones d’ombre. Ils croisent des réalités fugaces, mouvantes, déconcertantes et ambiguës qui ne se
L’État démantelé. Enquête sur une révolution silencieuse
BONELLI Laurent, PELLETIER Willy et all, La Découverte, 2010, 313 p.
Un peu partout en Europe, il n’est question que de coupe sombre dans les budgets sociaux et de projet de limitation dans le remplacement des fonctionnaires. C’est le triomphe de ce néo-libéralisme né dans les années 1930 et adopté par une Communauté européenne qui multiplie les directives contre tout dirigisme d’un État, à qui elle ne reconnaît qu’un rôle de régulateur, exigeant qu’il soit avant tout garant de la libre concurrence. Les gouvernements de notre pays, qu’ils
Qui veut la peau des services publics ?
COTTA Jacques, Éd. Jean-Claude Gawsewitch, 2011, 348 p.
Les gouvernements successifs qui n’ont eu de cesse de proclamer leur intention de préserver le modèle social français, sont les mêmes qui n’ont pas arrêté de tenter de le détruire. Se ralliant tant au traité de Maastricht, qu’aux directives européennes successives qui prévoient la dérégulation des services publics, ils ont soumis ces institutions au dogme libéral de la concurrence libre et non faussée. La performance, la rentabilité et le commercial sont devenus la pierre angulaire de
Le quai de Ouistreham
AUBENAS Florence, Éd. de l’Olivier, 2010, 270 p.
On se rappelle d’elle, comme otage cinq mois durant, en Irak, en 2005. A peine libérée, elle publie le reportage sur l’affaire d’Outreau qu’elle avait presque terminé avant d’être kidnappée (« La méprise » cf. LS n°776). Et puis, la voilà qui informe son entourage de son absence, pour quelques mois, explication peu étonnante, pour un grand reporter. On connaissait Günter Wallraff, ce journaliste allemand qui avait vécu, en 1985, deux ans durant dans la peau d’un travailleur turc (« Tête de Turc
Le travail, non merci !
DORIVAL Camille, Ed. Alternatives Economiques, 2011, 210 p.
Voilà un ouvrage bien écrit et fort bien documenté qui permet au lecteur d’entrer dans toute la complexité du malaise qui affecte notre rapport au travail. Il présente avec concision et précision les différentes thèses et donne la parole à plusieurs témoins qui refusent le paradigme dominant. Il pose d’emblée les termes du débat de façon contradictoire. D’un côté, il y a l’effritement, depuis quarante ans, d’une norme qui a longtemps privilégié la stabilité, le temps plein et les
L’empathie au cœur du jeu social
TISSERON Serge, Albin Michel, 2010, 226 p.
La capacité d’empathie est inhérente à l’espèce humaine, même si ses membres gardent le contrôle de son utilisation. L’individu acquière progressivement l’aptitude à se préoccuper d’autrui : c’est vers quatre ans, que l’enfant réussit vraiment à se faire une idée de ce que l’autre pense ou ressent et qu’il arrive à se mettre à sa place. Mais, s’il ne s’agit que de percevoir un ressenti, on ne dépasse pas alors le stade de la contagion émotive. Celle-ci peut être partiellement inhibée, à l’image du
L’âge de l’empathie. Leçons de la nature pour une société solidaire
DE WAAL Franz, Editions Les liens qui libèrent, 2010, 391 p.
L’espèce humaine constitue un groupe d’animaux coopérants, sensibles à l’injustice, parfois bellicistes, mais essentiellement pacifistes. Elle est composée d’individus pouvant être décrits soit comme des êtres dépendant les uns des autres, mais devant combattre leurs pulsions agressives égocentriques ; soit comme des sujets en compétition, mais dotés de grandes capacités de compassion. C’est ce double visage, à la fois social et égoïste, que nous décrit ici Franz de Waal
De l’humour et du rire dans le travail social
BOUQUET Brigitte & RIFFAULT Jacques (coordonné par), Vie Sociale n°2/2010 117 p.
Face à l’accroissement de la précarité, à la pression de la demande sociale, à l’exigence managériale, à l’allongement des lignes hiérarchiques et aux injonctions paradoxales, les travailleurs sociaux auraient toutes les raisons de s’enfermer dans le registre triste et mortifère de la doléance et de la plainte. Pour se protéger de l’usure et affronter aux mieux toutes ces difficultés qui s’accumulent, ils disposent d’un certain nombre de ressources. L’une