Livres
Des maux indicibles, sociologie des lieux d’écoute
Didier FASSIN, La découverte, 2004, 198 p.
On a vu se développer depuis quelques années de multiples lieux destinés à écouter et à prendre en charge la souffrance psychique. Quoi de plus légitime que cette approche qui propose aux victimes d’une précarité élevée au niveau de mode de régulation du travail et du marché, de pouvoir faire reconnaître le bien-fondé de leur plainte et reconstruire leur identité ? C’est sans compter sur une sociologie qui n’épargne rien et passe au papier de verre de son regard critique tout ce qui peut apparaître
Penser le racisme. De la responsabilité des scientifiques
Michel GIROD, Calmann Levy, 2004, 158 p.
Les scientifiques n’ont pas un comportement à part : ils sont à l’image de la société dans laquelle ils vivent. Ainsi, au XVIIIème siècle, quand les naturalistes se mettent à nommer, classer, trier et hiérarchiser les organismes vivants, ils opèrent de la même façon pour l’espèce humaine. Très vite ils distinguent une race supérieure (la blanche) et d’autres qu’ils considèrent comme inférieures (noire, jaune ...). Rares seront les intellectuels qui à l’image de Condorcet s’opposeront avec courage à
Racisme, une histoire
George M. FREDRICKSON, éditions Liana Levi, 2003, 222 p.
Alors même qu’on assiste à un renouveau inquiétant des réflexes racistes, il est important de prendre les moyens de réfléchir aux sources historiques de ce comportement imbécile et criminel. C’est ce que nous propose l’auteur dans un ouvrage passionnant. Il distingue ce qui relève de l’ethnocentrisme (considérer son ethnie comme supérieure aux autres), de la xénophobie (rejeter tout ce qui est étranger), du fanatisme religieux (prétendre posséder la seule foi authentique), de
L’enfant à l’épreuve de la famille
Sous la direction de Jeannine ABECASSIS, érès, 2004, 192 p.
Souvent décriée et pourtant largement plébiscitée, la famille continue à faire couler beaucoup d’encre. Universitaires, psychologues, philosophes, cliniciens, psychiatres et psychanalystes ont uni leur plume pour essayer de mieux comprendre la place qu’y tient l’enfant ainsi que le rôle qu’elle joue pour lui permettre de se structurer et de construire son avenir d’adulte. Quelle est donc alors la fonction de cette famille ? Cette institution extrait les individus de la biomasse
Le corps adolescent
Annie BIRAUX, Bayard, 2004, 176 p.
La modernité a été marquée par la levée des tabous sur la sexualité, l’allègement des contraintes sociales, la disparition des pressions morales et religieuses, ainsi que par l’évanouissement de la tradition. La conséquence la plus spectaculaire de ces évolutions majeures s’est manifestée du côté du corps qui s’est émancipé et a été investi comme jamais il ne l’avait été jusqu’alors. Mais le souci généralisé d’esthétisation qui s’en est suivi, est devenu culte de l’illusion, au point de faire de l’apparence
Travailler en réseau. Méthodes et pratiques en intervention sociale
Philippe DUMOULIN et all, Dunod, 2003, 270 p.
Voilà un ouvrage qui fera date. Le lecteur qui s’intéresse au travail en réseau se le procurera sans tarder et pourra consulter avec satisfaction un véritable manuel que l’on peut lire dans tous les sens. En commençant par les principes et concepts ou en préférant lire directement les études de cas. Le responsable de service pourra, tout autant, se plonger dans la méthodologie de management qui lui est proposée et qui lui indique comment concevoir et initier un réseau professionnel. La notion de
Travail en réseau et territoires d’action
Cahiers de l’Actif, n°324/325, 2003, 230 p.
Qu’est-ce qu’un réseau ? Pour l’étymologie, c’est un piège, un ouvrage formé d’entrelacements destiné à capturer certains animaux ! Curieuse origine pour un terme que le monde moderne a utilisé pour désigner des circuits électriques ou téléphoniques qui permettent de relier les Hommes entre eux. En travail social, c’est une nouvelle méthodologie de travail issue de la confrontation aux nouvelles pathologies comme le Sida ou au développement de la grande pauvreté. Ces nouvelles problématiques ont
Punir: pour quoi faire?
Judith LAZAR, Flammarion, 2004, 184 p.
Tout avait bien commencé. L’affirmation de l’inacceptable de toute sanction corporelle dont l’éradication fut un progrès indéniable. Le rappel que la demande de l’enfant tient dans une recherche de limites et d’interdits qui lui permettent d’identifier les chemins praticables et ceux qui ne le sont pas. L’explication que l’hésitation de l’adulte à lui servir de guide dans un monde complexe et embrouillé pour lui ne peut que miner sa confiance dans l’avenir. Le regret que la punition apparaisse comme
Centre fermé, prison ouverte. Luttes sociales et pratiques éducatives spécialisées
Yann LE PENNEC, L’Harmattan, 2004, 112 p.
Il est toujours intéressant de resituer le moment présent dans une perspective historique. Cela permet soit de relativiser l’innovation de certaines mesures soit d’éclairer l’échec probable d’autres décisions à partir des fiascos passés. C’est ce que nous propose Yann Le Pennec qui rappèle que la filiation de l’éducation spéciale pour les mineurs coupables ne se remonte pas à l’ordonnance de 1945 mais au Code criminel révolutionnaire de 1791 qui instaura les principes du discernement, de l’excuse de
Tous aux abris!
Mickaël MOORE, La Découverte, 2004, 310 p.
En complément du film « Fahrenheit 9/11 », visible à compter du 21 juillet sur les écrans français, on retrouvera avec beaucoup de plaisir la verve de Mickaël Moore dans ce nouvel ouvrage de commentaires sur une Amérique qui ne donne à voir d’elle, depuis quelques année, que son pire visage. Et pourtant, affirme l’auteur, les USA sont de gauche ! 57% de ses habitants pensent que l’avortement doit rester légal, 86% se déclarent en accord avec le mouvement pour les droits civiques (qui revendiquent