Livres
Eduquons! Eduquons! Fragments du discours éducatif
Bernard VRECH, Editions de la Garonne (20 rue Danton 47000 Agen), 2002, 242 p.
Les éducateurs sont des taiseux. Ce qu’ils vivent, ils en parlent en petit comité. Mais dans les colloques, ils sont tout le temps dans la salle, rarement à la tribune. Dans les librairies, ils n’encombrent pas les rayons. La déforestation ne leur doit rien. Bernard Vrech est l’une des rares exceptions qui confirme la règle. Il jette un regard acide parfois, plein d’humour souvent, lucide toujours sur son itinéraire d’éducateur. Attention les dents : derrière la
Accompagner les jeunes handicapés ou en difficulté. Education spécialisée et intégration
Bertrand DUBREUIL, Dunod, 2002, 171 p.
Le secteur médico-éducatif est plus habitué aux donneurs de leçons qu’aux auteurs qui nous aident à être plus intelligents. Se plaçant dans cette deuxième catégorie, l’ouvrage de Bertrand Dubreuil est, de ce point de vue, un vrai régal. Son approche passionnante est à la fois dérangeante et innovante. Première démonstration de l’auteur : le concept d’a-normalité n’a rien de scientifique. C’est une construction sociale basée sur une distinction arbitraire. Au-delà de leur handicap, de leur trouble
Prendre en, charge à domicile l’enfant handicapé. Les services d’éducation spéciale et de soin à domicile (SESSAD)
Sous la direction de Daniel TERRAL, Dunod, 2002, 178 p.
Toute action sociale doit faire l’objet d’une réflexion permanente sur la pertinence de ses buts et des moyens qu’elle utilise. C’est la manière la plus efficace de vérifier sa validité, sa légitimité ainsi que de l’existence et la qualité de son efficience. C’est justement ce que nous propose cet ouvrage qui nous offre un regard remarquable sur l’une des prestations les moins connues du secteur médico-social : les Sessad. Jusque dans les années 50, la prise en charge des enfants et des
Des maternités impAnsables. Accompagnement des parentalités blessées
Sylvie Babin, L’Harmattan, 2001, 284 p.
On retrouvera dans l’ouvrage de Sylvie Babin une description passionnante et une réflexion pertinente sur l’expérience de la consultation des femmes enceintes en difficulté. L’auteure, assistante sociale depuis 15 ans à la maternité pédiatrie du CHU de Nantes et intervenante au sein de la consultation depuis sa création, rend compte avec force de l’action engagée auprès de ces mères et de ces bébés, travail qui n’est facilité ni par la législation, ni par les pratiques sociales. Trop souvent, la loi
Sexualité, intimité et société sous le regard de l’histoire
Michel ROUCHE, CLD, 2002, 236 p.
Si les ethnologues et les psychanalystes ont fait de la prohibition de l’inceste et du partage des femmes le fondement de toute civilisation, la grande variété des fonctionnements humains ne vérifie absolument pas cette généralisation hâtive. Entre culture et nature, explique l’auteur, les frontières apparaissent bien plus floues et bien plus complexes qu’on ne l’imagine. C’est le matriarcat qui a dominé jusqu’à environ 900 avant notre ère. Tout part alors du ventre de la mère qui est largement divinisée dans
Ne m’appelez plus jamais crise
Michel FIZE, érès, 2003, 160 p.
Michel Fize dénonce dans ce petit ouvrage fort bien documenté, le concept de crise d’adolescence, auquel il dénie toute légitimité. On doit reconnaître à l’auteur la pertinence de sa critique concernant la dérive qui a consisté à identifier toute une classe d’âge à ses seuls membres socialement en difficultés ou mentalement perturbés. Effectivement, Anna Freud avait sans doute tort d’affirmer que l’équilibre serait non seulement impossible à l’adolescence, mais que la tranquillité à cet âge serait pour le moins
Le murmure des fantômes
Boris Cyrulnik, Odile Jacob, 2003, 259 p.
Boris Cyrulnik continue sa quête autour du concept de résilience en nous proposant de tricoter page après page les implications de cette théorie. Ainsi, nous explique-t-il, il n’y a pas pour l’enfant d’évènement en soi que l’on puisse identifier comme provoquant à coup sûr le traumatisme, tout morceau de réel pouvant prendre une valeur saillante dans un contexte et banale dans un autre. Après un incident en apparence anodin, d’étonnantes variations psychiques peuvent advenir. Comme le montre l’étude
Miser sur la compétence parentale. Approche systémique dans le champ social et judiciaire
Sous la direction de Claude SERON, érès/ Jeunesse et droit, 2002, 214 p.
Pour les uns, comme Stefano Cirillo en Italie, il faut donner aux enfants fracassés par les sévices physiques la chance de pouvoir investir une famille de substitution. Pour les autres, comme Catherine Marneffe, en Belgique, il est de la responsabilité des intervenants de tout mettre en œuvre pour restaurer au sein même des familles maltraitantes, les conditions d’éducation compromises. Il n’est guère évident de construire une théorie cohérente à propos des compétences
Enfermez-les tous ! Internements : le scandale de l’abus et de l’arbitraire en psychiatrie
Catherine DERIVERY et Philippe BERNARDET, Robert Laffont, 2002, 318 p.
Voilà un livre à lire de toute urgence. Il dénonce un de ces scandales dont la France a le secret. Héritage de l’ancien régime, un temps supprimé par la Révolution, puis rétabli par la loi de 1838, enfin confirmé par la loi de 1990, l’internement psychiatrique est, dans notre hexagone, du ressort de l’administration. La Cour européenne des droits de l’homme a condamné notre pays 33 fois entre juillet et décembre 2000, stigmatisant des conditions attentatoires aux libertés
Si on parlait… de la violence
Jean Marie PETICLERC, Presses de la Renaissance, 2002, 112 p.
Jean Marie Petitclerc, éducateur et directeur d’un service de prévention, est régulièrement sollicité pour des interventions auprès des jeunes. Ce sont leurs questions et ses propres réponses qui constituent la trame de cet ouvrage. Bien sûr, il faut éviter l’amalgame entre une minorité qui peut parfois faire régner la terreur et une majorité qui aspire à vivre dans une certaine sérénité. Mais, la violence est devenu un sujet trop récurrent, pour qu’on ne tente pas de la traiter