Livres
La prévention de la maltraitance des enfants
Laurence MOUSSET-LIBEAU, L’Harmattan, 2004, 213 p.
Beaucoup d’études ont été consacrées tant à la question de la maltraitance qu’à celle de la prévention. Il en existe bien peu sur la prévention de la maltraitance. Laurence Mousset-Libeau explique cette situation par le sort généralement réservé à la prévention dans notre pays. Dans le domaine médical, c’est bien le modèle organiciste et curatif se centrant sur le symptôme de la maladie qui a toujours pris le pas sur la dimension bien plus globale de la santé intégrant en plus de la personne
Sexualités adolescentes
Marta MAIA, éditions Pepper, 2004, 252 p.
Le recul du rigorisme moral, la progression de l’hédonisme, la généralisation de l’utilisation des méthodes contraceptives, la libération de la sexualité dans les média ont marqué les trente dernières années, modifiant largement les représentations, les normes et les pratiques sexuelles. Il était intéressant de connaître le vécu des adolescents d’aujourd’hui face à cette évolution. C’est ce que nous propose l’auteur, qui a passé plus de deux ans à effectuer un patient travail d’ethnologie auprès d’un
Le scandale des tournantes. Dérives médiatiques, contre-enquête sociologique
Laurent MUCCHIELLI, La Découverte, 2005, 124p.
Au cours de l’année 2001, la presse s’est fait l’écho de l’ampleur inégalée du nombre de viols collectifs commis par des jeunes de banlieue, sans valeurs et sans repères, soucieux avant tout de punir les jeunes filles maghrébines qui refusent de vivre soumises. Ce scénario serait terrible autant qu’inquiétant s’il n’était totalement fictif. Laurent Mucchielli en fait la brillante démonstration dans une contre-enquête minutieuse et fort bien documentée. L’auteur commence par déminer un terrain
En finir avec le placement ou "j’habite chez mes parents"
Gilles CHENET, éditions Jeunesse et droit, 2004, 134 p.
Voilà un ouvrage passionnant qui fourmille d’une réflexion qui démontre la vivacité et la créativité du milieu éducatif … du moins quand celui-ci s’autorise à penser, plutôt que de confier cette tâche à des experts dûment attitrés, chargés de nous expliquer comment nous devons raisonner. Même si le cheminement de Gilles Chenet prête à polémique, ce que nous ferons dans les lignes qui suivent, ce responsable de MECS pose de vraies questions. Il y a d’abord ce titre, provocateur s’il en
Et si les sdf n’étaient pas des exclus? Essai ethnologique pour une définition positive
Stéphane RULLAC, L’Harmattan, 2005, 148 p.
L’affaire est entendue, ces sans logis qui peuplent nos centre villes sont désocialisés, désaffiliés, acculturés, déculturés, anomiques, malades mentaux, délinquants et pour tout dire victimes. Mais, voilà que Stéphane Rullac vient bousculer nos certitudes et nous semer le doute : et si ces catégorisations marquaient avant tout la réaction d’une majorité de la population déstabilisée face à une minorité qui défie les règles de vie, tout en questionnant les représentations communément admises en terme
Sdf, l’obscénité du malheur
Pierre BABIN, érès, 2004, 122 p.
Quoi de plus sympathique qu’un psychanalyste qui ne se contente pas d’attendre dans son cabinet la demande d’éventuels clients, mais qui offre bénévolement ses services à Médecin du monde, pour proposer une offre d’écoute aux sans logis ? Quoi de plus crédible qu’un psychanalyste qui reconnaît qu’« il a fallu largement plus d’un siècle pour accepter de reconnaître que Freud a lu Sophocle avec les lunettes du désaveu » (p.44). Rappelons que le père de la psychanalyse n’a repris du mythe d’Œdipe que ce qui lui
Autonomie et handicap moteur. Représentations et accompagnements
Arlette LOTHER-GOUPIL, Chronique Sociale, 2004, 148 p.
La notion d’autonomie est devenue centrale dans la démarche éducative, au point que tout le monde en parle sans savoir toujours ce qu’elle peut recouvrir. La première définition qui vient à l’esprit concerne la capacité à pourvoir à ses besoins, sans dépendre de quiconque. Et, effectivement, « l’individualisme de notre société fait percevoir le fait d’être dépendant des autres comme une régression vers un état de faiblesse et d’anxiété que l’individu a intériorisé de façon négative »
Handicap et cinéma
Gérard BONNEFON, Chronique Sociale, 2004, 112 p
Le cinéma transforme la réalité, embellissant ou enlaidissant les personnages, explore les plis et les replis de la société, ne laissant rien ignorer ou si peu des comportements humains. Le handicap n’a pas échappé à son regard. Son apparition à l’écran provoque un malaise qui renvoie au théâtre intime du spectateur. Rien d’étonnant à cela tant il peut faire peur, quand il symbolise la souffrance, la difformité, l’amorce de la mort ou la menace contre l’intégrité vitale. Dès l’époque du muet, le
Monoparentalité précaire et femme sujet
Gérard NEYRAND et Paztricia ROSSI, érès, 2004, 238 p.
L’une des évolutions majeures des dernières décennies aura été la transformation radicale du statut de la monoparentalité, avec un accroissement notable du nombre de familles concernées, passé entre 1975 et 1999, de 776.000 à 1.750.000. La montée du démariage a contraint une modification notable du regard porté par la société à son sujet. L’accession à la parentalité déclenche une réorganisation des relations à l’intérieur de la famille : aux liens de couple s’articule les relations
La demande de justice en protection de l’enfance
Jean LAVOUE, L’Harmattan, 2004, 218 p.
Le risque de tout ouvrage compilant des articles et des interventions de colloque, c’est la dispersion et le manque de cohérence. Jean Lavoué compense cet écueil par la finesse de ses analyses et la pertinence de sa compréhension des enjeux tant sociétaux que professionnels. La démocratisation du lien social nécessite, explique-t-il, une intériorisation des règles relationnelles et une autorégulation permanente, autant dire un seuil de responsabilisation élevé qui est bien loin d’avoir été atteint. Avec