Livres
Conflit. Comprendre et pouvoir agir
Robert MICHIT, Thierry COMON, Chroniques Sociales, 2005, 173 p.
Pour la sociologie, le conflit est inhérent à l’organisation sociale. Pour la psychologie, il est lié aux pulsions agressives qui sont au cœur de tout être humain. Les psychosociologues y voient une interaction entre les variables de l’individu et celles du système social. Les conventionnalistes invoquent des logiques différentes de communication. La morale, quant à elle, va chercher des motivations individuelles malveillantes. Les auteurs nourrissent l’ambition de proposer un
La sociologie au service du travail social
Patrick DUBECHOT, La Découverte, 2005, 98 p.
Sociologie et travail social ont tout pour s’entendre et pourtant « ils s’observent à distance et ne parviennent pas à se rencontrer véritablement » (p.5) A cela, plusieurs raisons. La sociologie appartient aux sciences humaines. En posséder la maîtrise nécessite une longue formation universitaire et « réclame du temps et une certaine concentration, pour en saisir toutes les subtilités. Il faut intérioriser l’appareil conceptuel de cette discipline jusqu’à un point de ’’ saturation ’’ qui fait que
L’enfant maltraité ou l’enfant oublié
Dominique BRUNET, L’Harmattan, 2005, 315 p.
Dominique Brunet reçoit, en tant que psychologue, beaucoup d’enfants victimes de la séparation conflictuelle de leurs parents. Quand ont sait l’instrumentalisation qui est faite de l’argument de la maltraitance et de l’agression sexuelle dans le contentieux familial, on ne peut qu’être pris de méfiance face aux vignettes cliniques exposées ici qui mettent en scène des pères ou des mères chez qui l’enfant ne veut plus se rendre. Pourtant, l’argumentaire porte ses fruits. Les enfants ne savent pas
Questions d’inceste
Ginette RAIMBAULT, Patrick AYOUN, Luc MASSARDIER, Odile Jacob, 2005, 310 p.
Illustrant le fonctionnement de la Maison d’accueil Jean-Bru à Agen, l’ouvrage écrit par trois psychiatres nous propose un regard sur l’inceste, à distance d’une opinion publique prompte aujourd’hui à réclamer vengeance pour des innocents qu’elle accusait hier encore d’affabulation. Replaçant en perspective la complexité de la problématique, les auteurs expliquent qu’il y a mille façons d’aimer ou de mal aimer son enfant, d’établir un lien incestueux avec lui ou
Fragments sur le handicap et la vulnérabilité. Pour une révolution de la pensée et de l’action
Charles GARDOU, érès, 2005, 261 p.
Une société se définit essentiellement par la façon dont elle institue l’idée de normalité et par la considération qu’elle accorde aux plus fragiles. Notre époque, en imposant comme valeurs dominantes la performance, la réussite individuelle, la rentabilité et la productivité ne pouvait que distinguer les bien-portants des handicapés considérés comme un groupe en soi, un genre, une humanité spécifique. C’est cette pensée dualiste qui voit dans la diversité l’opposition des contraires qu’il faut remettre en
Penser le handicap mental
Sous la direction de Gérard ZRIBI et Jean-Louis CHAPELLIER, éditions ENSP, 2005, 264 p.
Les personnes atteintes de handicap sont capables d’aimer, d’apprendre, de ressentir des émotions, d’évoluer, de régresser et de vieillir. Elles ne doivent pas être réduites à l’impact réel ou supposé de leurs déficiences. Cette noble et juste profession de foi se heurte toutefois à des représentations tellement intolérables qu’elles peuvent faire effraction dans le psychisme et pulvériser les systèmes de pensée. Cette question serait-elle donc du domaine
Le placement de l’enfant victime. Une mesure irrespectueuse
Marcelle BONGRAIN, L’Harmattan, 2004, 140 p.
L’avantage avec le livre de Marcelle Bongrain, c’est qu’on en a deux pour le prix d’un ! L’auteur nous fait, tout d’abord une brillante démonstration de ce que peut donner l’idéologie familialiste, avant de laminer ensuite l’essentiel de son argumentation. Commençons donc par cette défense et illustration du droit inconditionnel des parents. « L’enfant mineur n’a qu’une place, celle d’être dans sa famille. L’enfant habite chez ses parents. Il ne peut avoir une autre place » (p.15)
L’atelier du juge, à propos de la justice des mineurs
Laurence BELLON, érès, 2005, 246 p.
Notre société laisse peu de place entre le démon en liberté et l’ange déchu, entre la victime et le bourreau. Il revient pourtant à la justice des mineurs d’avoir à gérer l’un et l’autre, souvent confondu, en confiant à un même magistrat intervenant à la fois au civil et au pénal, les charges de juge d’instruction, de juge de tribunal correctionnel, de juge d’application des peines, de juge des mesures éducatives et de juge de tutelle aux prestations familiales : le ci-devant juge pour enfants. L’auteure
L’intervention éducative en milieu ouvert. Pour une rencontre entre théories et pratiques
Sous la direction de Martine BEISTEGUI, L’Harmattan, 2004, 202 p.
L’action éducative engagée au sein des familles se situe à la frontière de l’autorité parentale et du devoir de protection de l’enfance, de l’aide et du contrôle, du respect du droit des familles et de l’ingérence dans leur sphère intime. Cette définition qui nous ouvre à la complexité nous est livrée par Martine Beistegui, directrice du service d’éducation en milieu ouvert de l’association Buzenval qui a eu la bonne idée de réaliser cet ouvrage mêlant avec bonheur, témoignages
Les théories métisses des éducateurs: savoirs professionnels et représentations
Jean-Paul LASSAIRE, 2004, L’Harmattan, 290 p.
Le métier d’éducateur spécialisé connaît depuis son origine un processus de recomposition permanent ou conjoncturel. Il a d’abord été fondé sur une dynamique charismatique : l’essentiel était de dispenser suffisamment d’amour. Avec la professionnalisation, est venu le temps du technicien de la relation. Mais, malgré la pénétration des sciences humaines au cœur des pratiques, il n’existe toujours pas de corpus de connaissances théoriques spécifique. En fait, l’apport scientifique s’est fondu dans