Les publications en sciences humaines sont nombreuses et d’une richesse impressionnante.La lecture de centaines d’ouvrages a constitué, à chaque fois, un moment de plaisir et de grande satisfaction intellectuelle. J'espère que l’internaute trouve dans ces critiques l’envie de se plonger, à son tour, dans ces livres

Le placement de l’enfant victime. Une mesure irrespectueuse

Marcelle BONGRAIN, L’Harmattan, 2004, 140 p.

L’avantage avec le livre de Marcelle Bongrain, c’est qu’on en a deux pour le prix d’un ! L’auteur nous fait, tout d’abord une brillante démonstration de ce que peut donner l’idéologie familialiste, avant de laminer ensuite l’essentiel de son argumentation. Commençons donc par cette défense et illustration du droit inconditionnel des parents. « L’enfant mineur n’a qu’une place, celle d’être dans sa famille. L’enfant habite chez ses parents. Il ne peut avoir  une autre place » (p.15)

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L’atelier du juge, à propos de la justice des mineurs

Laurence BELLON, érès, 2005, 246 p.

Notre société laisse peu de place entre le démon en liberté et l’ange déchu, entre la victime et le bourreau. Il revient pourtant à la justice des mineurs d’avoir à gérer l’un et l’autre, souvent confondu, en confiant à un même magistrat intervenant à la fois au civil et au pénal, les charges de juge d’instruction, de juge de tribunal correctionnel, de juge d’application des peines, de juge des mesures éducatives et de juge de tutelle aux prestations familiales : le ci-devant juge pour enfants. L’auteure

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L’intervention éducative en milieu ouvert. Pour une rencontre entre théories et pratiques

Sous la direction de Martine BEISTEGUI, L’Harmattan, 2004, 202 p.

L’action éducative engagée au sein des familles se situe à la frontière de l’autorité parentale et du devoir de protection de l’enfance, de l’aide et du contrôle, du respect du droit des familles et de l’ingérence dans leur sphère intime. Cette définition qui nous ouvre à la complexité nous est livrée par Martine Beistegui, directrice du service d’éducation en milieu ouvert de l’association Buzenval qui a eu la bonne idée de réaliser cet ouvrage mêlant avec bonheur, témoignages

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Les théories métisses des éducateurs: savoirs professionnels et représentations

Jean-Paul LASSAIRE, 2004, L’Harmattan, 290 p.

Le métier d’éducateur spécialisé connaît depuis son origine un processus de recomposition permanent ou conjoncturel. Il a d’abord été fondé sur une dynamique charismatique : l’essentiel était de dispenser suffisamment d’amour. Avec la professionnalisation, est venu le temps du technicien de la relation. Mais, malgré la pénétration des sciences humaines au cœur des pratiques, il n’existe toujours pas de corpus de connaissances théoriques spécifique. En fait, l’apport scientifique s’est fondu dans

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Comment être père aujourd’hui?

Jean LE CAMUS, Odile Jacob, 2005, 219 p.

Il fut longtemps titulaire d’une autorité quasi despotique, fonctionnant sur un mode empreint de sévérité, de distance affective et de présence lointaine. Jacques Lacan lui fixait comme mission de mettre un terme à la relation fusionnelle entretenue depuis la naissance, par la mère avec son nourrisson. Pour tous, il incarnait l’éducateur juste, mais impitoyable dans le respect de la loi. Et puis, voilà que la statue du commandeur s’est mise à osciller : adieu à la paternité subie, place à la paternité

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Mère et fils

Alain BRACONNIER, Odile Facob, 2005, 328 p.

S’il est bien une culpabilité mal placée, c’est celle dont on a, pendant longtemps, chargé les mères, accusées de nuire à leur fils par le trop plein d’amour et de tendresse qu’elles leur accordaient. L’auteur le proclame haut et fort, bien décidé à pourfendre cette idée reçue : l’amour d’une mère est avant tout et surtout source de bienfaits pour son fils. Bien sûr, il y a cette étrangeté qui s’empare de la femme face au sexe de son enfant mâle : avec une fille, elle s’identifie aux sensations

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Mauvais objet, mauvais sujet

Claude MARTIN, éditions Jeunesse et droit, 2004, 176 p.

La compagne de Stanislas Tomkiewicz présenta sa thèse il y a 25 ans, peu de temps avant de disparaître. On y trouve des propos d’une grande actualité, redonnant ses lettres de noblesse à des comportements éducatifs qui, sous l’effet de la vague à technicienne et psychologisante, n’osaient plus, déjà à l’époque, s’afficher. On ne peut s’aimer soi-même si on n’a jamais vraiment été ni aimé, ni accepté. Et pourtant, c’est cette auto acceptation qui conditionne ensuite l’amour envers les

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ASSEDIC, Notre aimable clientèle

Emmanuelle HEIDSIECK, Denoël, 2005, 114 p.

« J’ai vingt ans de métier aux ASSEDIC de Paris. Autrefois, quand un allocataire venait de se faire couper son électricité, on lui faisait un chèque immédiatement. Pareil pour le loyer, France Télécom ou la carte Orange. Et puis, tout a changé : le fonds social a vu son budget divisé par deux. Les salariés de l’agence sont tombés sous le contrôle permanent d’Aladin. C’est le système informatique mis en place en 1999, dans le cadre « zéro défaut ». La gestion électronique de l’accueil permet de

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Kiffe kiffe demain

Faïza GUENE, Hachette, 2004, 194 p.

Maman, quand elle vivait au pays, elle avait réussi à capter les chaînes françaises, grâce à une antenne expérimentale fabriquée avec une couscoussière en inox. Quand elle est arrivée avec mon père  à Livry Gargan, en février 1984, elle a cru qu’elle avait pris le mauvais bateau et qu’ils s’étaient trompés de pays. Elle m’a dit que la première chose qu’elle avait fait en arrivant dans ce minuscule F2, ça avait été de vomir. Je me demande si c’était les effets du mal de mer ou l’idée qu’elle venait juste de

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Récits d’éduc. Des vies qui font des histoires, des histoires qui fondent des vies

Jacques LOUBET, érès, 2005, 142 p.

Jacques Loubet nous propose ici un ouvrage inspiré tant par le jeu d’écriture qu’il pratiqua longtemps que par la psychanalyse lacanienne. La première source ne le rend pas toujours simple à suivre. Quant à la seconde, elle nous confronte parfois à l’hermétisme. Ainsi, de cette fulgurance totalisante : « il n’existe qu’un seul handicap, celui de ne pouvoir dire son malheur à être au monde et dans le langage. La naissance du handicap est de ne pouvoir nommer son corps et de ne pouvoir dire les fantasmes qui

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