Livres
La Laïcité
Claude DURAND-PRINBORGNE, Dalloz, 2004, 203 p.
Ce que la loi de 1905 définit, c’est bien le cantonnement des croyances à la seule sphère privée. Deux principes complémentaires en charpentent l’application : l’Etat n’exerce aucun pouvoir religieux et la religion aucun pouvoir politique. « La préservation d’une sphère publique échappant à toute emprise confessionnelle valorise ce qui est commun à tous, mais en même temps elle protège l’espace privé de chacun » explique l’auteur (p.14) continuant, en expliquant que « l’enseignement est laïc
La laïcité 1905-2005 entre passion et raison
Jean BAUBEROT, Seuil, 2004, 280 p.
La laïcité reste un débat permanent qui attise les passions, même si l’on ne sait pas toujours ce qu’elle recouvre. Pendant longtemps, le pouvoir religieux et le pouvoir civil ont été sinon confondus, au moins très liés. Timidement esquissée par une royauté désireuse d’autonomiser son rôle, la sécularisation prend une ampleur inégalée avec la Révolution. Si, avant 1789, l’Etat tout comme l’individu étaient tenus à des obligations envers l’Eglise, les révolutionnaires, en établissant le principe de liberté de
Combattre les exclusions. Aux sources de nos engagements
Michel FALISE, Chronique Sociale, 2004, 167 p
« L’exclusion n’est ni fatale, ni définitive (…) la société peut faire plus et mieux pour la prévenir, la réduire, l’éliminer » (p.19) C’est sur cette proposition de principe que l’auteur, universitaire, économiste et ancien Président du mouvement « Habitat & Humanisme » nous propose une réflexion pleine de sensibilité et d’intelligence. Il commence par un constat roboratif porté sur la montée d’une culture stérile de protestation-résignation qui se contente de mettre en accusation la
Oser réussir l’insertion
Catherine BERNATET, éditions de l’Atelier, 2005, 187 p.
La succession des dispositifs et des lois d’insertion à laquelle nous assistons depuis trente ans n’a réussi à enrayer ni le chômage, ni la paupérisation. Au point de s’interroger sur le but recherché : ne s’agirait-il pas finalement de gérer un volant de chômeurs réputés incompressibles, tel un cautère destiné à panser sans jamais soigner ? Pour les uns, les demandeurs d’emploi souffriraient d’un déficit d’« employabilité », leurs compétences étant trop décalées par rapport aux
Le bonheur d’être adolescent
Marie CRISPI-CRAUSTRE et Michel FIZE, érès, 2005, 270 p.
Michel Fize rapporte qu’au cours d’une interview sur Rfi, le journaliste présenta son ouvrage, en qualifiant son titre d’« ironique ». Comme si, parler du bonheur d’être adolescent ne pouvait être pris qu’au second degré et que, pour être crédible, il fallait surtout évoquer la crise et l’opposition. Certes, les tensions ne sont pas niables à cet âge qui peut voir apparaître des difficultés. Ce qui est contestable, c’est l’idée d’une crise biologique nécessairement inéluctable. De fait
De l’âge de raison à l’adolescence : quelle turbulences à découvrir?
Catherine BERGERET-AMSELEK, érès, 2004, 270 p.
La vie humaine a été divisée au gré de l’histoire en quatre, sept ou douze périodes afin de faire correspondre le destin individuel aux quatre points cardinaux (ou quatre éléments fondamentaux), aux sept jours de la semaine (ou aux sept planètes du système solaire alors connues) et aux douze mois de l’année… La première césure semble être intervenue à 7 ans : c’est à ce moment que l’enfant quitte ses parents pour être placé comme valet dans d’autres familles ou est chargé de surveiller les
Le dispositif français de protection de l’enfance
Jean-Pierre ROSENCZVEIG, éditions Jeunesse et Droit, 2005, 1484 p
Jean-Pierre Rosenczveig ne se prend pas pour Dieu et ce qu’il vient de publier n’est pas une bible. Mais quand même, avec près de 1.500 pages, le médiatique président du tribunal pour enfant de Bobigny nous livre une somme tout à fait considérable. Bien sûr, ce n’est pas là le genre d’ouvrage qu’on emmène sur la plage (à moins de l’utiliser comme haltère : il fait deux kilos). Mais, on peut le garder à portée de main, comme référence, comme document ressource. L’auteur propose
L’enfant proie. Dysfonctionnements et dérives de la protection de l’enfance
Pascal VIVET, Samuel LURET, Seuil, 2005, 238p
Le livre que signent Pascal Vivet et Samuel Luret est un curieux mélange. S’y côtoient des analyses d’une grande pertinence montrant une connaissance approfondie de la problématique de la protection de l’enfance et des descriptifs dont le souci du détail et l’analyse approximative peuvent être interprétés comme une forme de compromission face à l’émotion qui s’empare trop souvent de l’opinion publique dans les affaires de maltraitance. Illustration de cette contradiction que l’on retrouve tout au
Sociologie des "quartiers sensibles"
Cyprien AVENEL, Armand Colin, 2004, 128 p.
Les quartiers sensibles semblent concentrer l’archétype de l’exclusion et du mal-vivre. Pour autant, traiter des problèmes des banlieues revient le plus souvent à parler de bien d’autre chose. C’est justement ce que nous propose ce petit opuscule qui synthétise excellemment les thématiques de la ségrégation, de l’immigration, du racisme, de la violence, de la culture, de la question de la ville … qui s’y rattachent. L’auteur ne se contente pas de nous livrer une analyse rapide et réductrice. Il
Construire le sens de sa vie. Une anthropologie des valeurs
Gérard MENDEL, La Découverte, 2004, 204 p.
La morale d’une société, avec les règles et les lois qui s’y rapportent n’intéresse pas seulement le fonctionnement social. Elle constitue aussi un repère essentiel de l’identité individuelle. Ainsi, de cette éthique capitaliste qui privilégie la production à moindre coût, la maximalisation du profit, la conquête des marché, l’immédiateté des échanges, la marchandisation généralisée, tant celles des biens naturels, que des relations interpersonnelles. Le sentiment d’impuissance face à la volonté de