Livres
Le dispositif français de protection de l’enfance
Jean-Pierre ROSENCZVEIG, éditions Jeunesse et Droit, 2005, 1484 p
Jean-Pierre Rosenczveig ne se prend pas pour Dieu et ce qu’il vient de publier n’est pas une bible. Mais quand même, avec près de 1.500 pages, le médiatique président du tribunal pour enfant de Bobigny nous livre une somme tout à fait considérable. Bien sûr, ce n’est pas là le genre d’ouvrage qu’on emmène sur la plage (à moins de l’utiliser comme haltère : il fait deux kilos). Mais, on peut le garder à portée de main, comme référence, comme document ressource. L’auteur propose
L’enfant proie. Dysfonctionnements et dérives de la protection de l’enfance
Pascal VIVET, Samuel LURET, Seuil, 2005, 238p
Le livre que signent Pascal Vivet et Samuel Luret est un curieux mélange. S’y côtoient des analyses d’une grande pertinence montrant une connaissance approfondie de la problématique de la protection de l’enfance et des descriptifs dont le souci du détail et l’analyse approximative peuvent être interprétés comme une forme de compromission face à l’émotion qui s’empare trop souvent de l’opinion publique dans les affaires de maltraitance. Illustration de cette contradiction que l’on retrouve tout au
Sociologie des "quartiers sensibles"
Cyprien AVENEL, Armand Colin, 2004, 128 p.
Les quartiers sensibles semblent concentrer l’archétype de l’exclusion et du mal-vivre. Pour autant, traiter des problèmes des banlieues revient le plus souvent à parler de bien d’autre chose. C’est justement ce que nous propose ce petit opuscule qui synthétise excellemment les thématiques de la ségrégation, de l’immigration, du racisme, de la violence, de la culture, de la question de la ville … qui s’y rattachent. L’auteur ne se contente pas de nous livrer une analyse rapide et réductrice. Il
Construire le sens de sa vie. Une anthropologie des valeurs
Gérard MENDEL, La Découverte, 2004, 204 p.
La morale d’une société, avec les règles et les lois qui s’y rapportent n’intéresse pas seulement le fonctionnement social. Elle constitue aussi un repère essentiel de l’identité individuelle. Ainsi, de cette éthique capitaliste qui privilégie la production à moindre coût, la maximalisation du profit, la conquête des marché, l’immédiateté des échanges, la marchandisation généralisée, tant celles des biens naturels, que des relations interpersonnelles. Le sentiment d’impuissance face à la volonté de
Penser avec Arendt et Levinas. Du mal politique au respect de l’autre
Fred POCHE, Chronique Sociale, 2004, 128 p.
Les fondements de l’engagement envers autruiLe livre que Fred Poché consacre à la pensée de Hanna Arendt et à Emmanuel Levinas est fécond en réponses possibles. L’auteur rejette d’emblée toute référence exclusive soit à des valeurs objectives valables en tous temps et en tous lieux, soit à un relativisme moral qui limiterait l’horizon éthique aux choix individuel de chacun. Il propose au contraire d’articuler la dimension de l’universel (nous appartenons toutes et tous à la même espèce humaine), à
Guérir de son enfance
Jacques LECOMTE, Odile Jacob, 2004, 382 p.
La résilience est devenue, ces dernières années, un concept très à la mode. Pour les uns, il rend compte de ce processus multidimensionnel qui transforme le métal de la souffrance en or du lien interpersonnel. Pour les autres, il reproduirait la thèse darwinienne de la survivance des mieux adaptés. Jacques Lecomte consacre une étude passionnante et détaillée à cette question, fourmillant de témoignages et de résultats de recherche. Contrairement à ce que l’on pense souvent, l’immense majorité des
Les relations durables amoureuses, amicales et professionnelles
Gérard APFELDORFER, Odile Jacob, 2004, 280 p
Quand elles sont basées sur de fausses convictions, les relations humaines peuvent parfois être gâchées. L’auteur en fait ici la démonstration, encourageant à se comporter sur des registres plus sains. Ce qui est en cause dans les mauvais rapports que tissent les personnes entre elles, ce n’est pas tant leur personnalité respective que la qualité du système relationnel qui les relie. Ainsi, le mode de fonctionnement marchand qui est basé sur le souci de ne rien devoir à personne et de régler au
Dessine-moi un parent. Animer un groupe de parents
Arnaud DEROO, Chroniques Sociales, 2004, 152 p.
Comment favoriser chez les parents, et au-delà chez tout adulte confronté à un enfant, la prise de conscience des excès, des errances et des défaillances dans lesquelles ils tombent, tout en renforçant leurs compétences et leurs habiletés ? Arnaud Deroo, responsable d’un service petite enfance dans la région lilloise, a construit des ateliers dont il nous présente ici le déroulement, séance après séance. Les postulats de départ tentent d’éclairer les comportements humains : chaque acte commis
Co-éduquer. Pour un développement social durable
Frédéric Jésu, Dunod, 2004, 190 p.
« Si l’on accepte l’idée que l’éducation est au cœur du processus d’humanisation de l’homme, il faut que soient solidairement assumées, par et entre tous les adultes concernés les tensions de fond qui lui sont inhérentes » (p.176) Frédéric Jésu nous propose ici une réflexion des plus pertinentes portant sur la cohérence des adultes autour de l’enfant. Les certitudes d’autrefois se sont évanouies. L’enfant d’aujourd’hui n’est plus celui d’hier : il est passé d’un statut de soumission et de passivité à celui
Introduction au travail social. Méthodologie et pratiques nord-américaines
Sous la direction d’Yves HURTUBISE, Chronique Sociale, 2004, 256 p.
Nous sommes tellement occupés dans l’hexagone à sauvegarder la spécificité de nos professions respectives, provoquant ainsi leur éclatement et leur morcellement, que nous en arrivons à ignorer la forme prise par le travail social dans les autres pays. Cet ouvrage permet de constater ce qui nous unit et ce qui nous distingue de nos collègues d’Amérique du Nord. Les professionnels se trouvent, là comme ici, confrontés à une double préoccupation : satisfaire aux exigences du