Livres
15 millions d’enfants à défendre. Ils sont la prunelle de nos yeux
Claire BRISSET, Albin Michel, 2005, 290 p.
Longtemps négligé, l’enfant est aujourd’hui parfois transformé en produit d’une impulsion, en compagnon de vie ou en prétexte au raccommodage du couple. Investi comme signe ostentatoire d’épanouissement personnel, d’équilibre familial ou de réussite, il doit répondre aux désirs très précis de ses parents. Malheur à lui, s’il déçoit en n’étant pas conforme à leurs attentes. La prise en compte de l’enfant pour lui-même constitue une mutation culturelle. Une poignée d’idéalistes se sont battus pendant
Cœur de femmes. De l’inexistence à l’existence. Mon engagement aux côtés des femmes de la rue
Mona CHASSERIO, Audibert, 2005, 224 p.
L’ouvrage que nous propose ici Mona Chasserio s’impose par son humanisme, sa sensibilité et son intensité. Une fois commencé, il est difficile au lecteur de le refermer, avant d’en avoir lu la dernière page. L’auteur nous décrit d’abord son curieux itinéraire d’épouse, de mère de famille et de salariée qui abandonne tout pour, à quarante ans, aller à la rencontre des sans domicile fixes. Si elle se fait très vite accepter, c’est parce qu’elle les regarde « comme des hommes et des femmes à part entière »
L’enfant des rues. Contribution à une socio anthropologie de l’enfant en grande difficulté dans l’espace urbain
Sous la direction de Stéphane TESSIER, L’Harmattan, 2005, 471 p.
Il existe peu d’études qui tentent de décrire le fonctionnement interne des groupes d’enfants que l’urbanisation, la démographie, la crise économique ou familiale ont contraint à vivre dans la rue. Pourtant, cette réalité, même si elle est parfois niée ou sous-estimée, se retrouve aux quatre coins du monde. L’ouvrage coordonné par Stéphane Tessier apporte une réflexion tout à fait passionnante, pour quiconque veut tenter de comprendre cette question. Il y a les enfants de la
Travail de rue et personnes à la marge. Les rencontres des "acteurs" de la rue
Sous la direction de Serge ESCOTS, érès, 2005, 192 p.
Ils sont un certain nombre à Toulouse, à intervenir auprès des personnes vivant dans la rue : professionnels et bénévoles, lieux d’accueil pour sans domicile fixe et intervenants choisissant d’aller à la rencontre du public là où il vit, intervention plutôt sanitaire ou plutôt sociale etc… De septembre 2000 à juin 2001, ils ont croisé leurs regards, confronté leurs expériences, comparé leurs motivations et interrogé leurs éthiques, au cours de neuf rencontres qui ont trouvé leur
La Laïcité
Claude DURAND-PRINBORGNE, Dalloz, 2004, 203 p.
Ce que la loi de 1905 définit, c’est bien le cantonnement des croyances à la seule sphère privée. Deux principes complémentaires en charpentent l’application : l’Etat n’exerce aucun pouvoir religieux et la religion aucun pouvoir politique. « La préservation d’une sphère publique échappant à toute emprise confessionnelle valorise ce qui est commun à tous, mais en même temps elle protège l’espace privé de chacun » explique l’auteur (p.14) continuant, en expliquant que « l’enseignement est laïc
La laïcité 1905-2005 entre passion et raison
Jean BAUBEROT, Seuil, 2004, 280 p.
La laïcité reste un débat permanent qui attise les passions, même si l’on ne sait pas toujours ce qu’elle recouvre. Pendant longtemps, le pouvoir religieux et le pouvoir civil ont été sinon confondus, au moins très liés. Timidement esquissée par une royauté désireuse d’autonomiser son rôle, la sécularisation prend une ampleur inégalée avec la Révolution. Si, avant 1789, l’Etat tout comme l’individu étaient tenus à des obligations envers l’Eglise, les révolutionnaires, en établissant le principe de liberté de
Combattre les exclusions. Aux sources de nos engagements
Michel FALISE, Chronique Sociale, 2004, 167 p
« L’exclusion n’est ni fatale, ni définitive (…) la société peut faire plus et mieux pour la prévenir, la réduire, l’éliminer » (p.19) C’est sur cette proposition de principe que l’auteur, universitaire, économiste et ancien Président du mouvement « Habitat & Humanisme » nous propose une réflexion pleine de sensibilité et d’intelligence. Il commence par un constat roboratif porté sur la montée d’une culture stérile de protestation-résignation qui se contente de mettre en accusation la
Oser réussir l’insertion
Catherine BERNATET, éditions de l’Atelier, 2005, 187 p.
La succession des dispositifs et des lois d’insertion à laquelle nous assistons depuis trente ans n’a réussi à enrayer ni le chômage, ni la paupérisation. Au point de s’interroger sur le but recherché : ne s’agirait-il pas finalement de gérer un volant de chômeurs réputés incompressibles, tel un cautère destiné à panser sans jamais soigner ? Pour les uns, les demandeurs d’emploi souffriraient d’un déficit d’« employabilité », leurs compétences étant trop décalées par rapport aux
Le bonheur d’être adolescent
Marie CRISPI-CRAUSTRE et Michel FIZE, érès, 2005, 270 p.
Michel Fize rapporte qu’au cours d’une interview sur Rfi, le journaliste présenta son ouvrage, en qualifiant son titre d’« ironique ». Comme si, parler du bonheur d’être adolescent ne pouvait être pris qu’au second degré et que, pour être crédible, il fallait surtout évoquer la crise et l’opposition. Certes, les tensions ne sont pas niables à cet âge qui peut voir apparaître des difficultés. Ce qui est contestable, c’est l’idée d’une crise biologique nécessairement inéluctable. De fait
De l’âge de raison à l’adolescence : quelle turbulences à découvrir?
Catherine BERGERET-AMSELEK, érès, 2004, 270 p.
La vie humaine a été divisée au gré de l’histoire en quatre, sept ou douze périodes afin de faire correspondre le destin individuel aux quatre points cardinaux (ou quatre éléments fondamentaux), aux sept jours de la semaine (ou aux sept planètes du système solaire alors connues) et aux douze mois de l’année… La première césure semble être intervenue à 7 ans : c’est à ce moment que l’enfant quitte ses parents pour être placé comme valet dans d’autres familles ou est chargé de surveiller les