Livres
La psychanalyse peut-elle guérir?
Sous la direction d’Alain HOUZIAUX, éditions de l’atelier, 2005, 120 p.
« La guérison advient par surcroît » affirmait Jacques Lacan. La psychanalyse se désintéresserait-elle donc de la résolution des souffrances de ses patients ? Ce petit opuscule vient répondre avec pertinence à ce questionnement, en commençant par distinguer ce qui relève des angoisses consubstantielles de notre nature humaine et ce qui peut être soigné. Peut-on vraiment en finir avec son incomplétude, son manque et son désir? Ce n’est pas vivre que de vivre sans
Les profs, l’école et la sexualité
Claude LELIEVRE, Francis LEC, éditions Odile Jacob, 2005, 350 p.
L’église catholique a toujours tenté de réduire la sexualité, en la confinant à la stricte nécessité de la reproduction biologique. C’est très naturellement qu’elle a appliqué cette doctrine à l’enseignement qu’elle a longtemps gardée sous sa coupe. L’école laïque a emprunté à sa rivale ces convictions : il lui fallait démontrer qu’elle pouvait éduquer moralement les enfants sans le secours des religions révélées. La seule conduite acceptable relevait du célibat, du sacrifice
L’école du soupçon. Les dérives de la lutte contre la pédophilie
Marie-Monique ROBIN, La Découverte, 2006, 335 p.
L’affaire est entendue : pendant des décennies, des enseignants ont pu se livrer sur leurs élèves à des agressions sexuelles, sans avoir grand-chose à craindre ni de la justice, acquise à l’idée de l’enfant affabulateur, ni de leur hiérarchie, qui se contentait de les muter. Quand, le 26 août 1997, Ségolène Royale signe une circulaire ministérielle faisant injonction, sous peine de sanction, d’aviser « immédiatement et directement » le procureur de la République, face à toute révélation d’un
Les mots sont des fenêtres: introduction à la communication non-violente
Marshall B. ROSENBERG, La découverte, 2005, 260 p.
Convenons-en, il est quand même assez fréquent pour chacun d’entre nous de porter un jugement de valeur sur autrui et de le cataloguer, en le rendant responsable de nos heurts et malheurs. C’est l’une des façons de nous défendre et de réagir face à l’agressivité qui se déploie le plus souvent dans tout conflit. Marshall B. Rosenberg nous propose ici une autre manière d’agir et de réagir qui tourne résolument le dos aux modes relationnels traditionnels de cette « communication aliénante (qui)
Développer des relations de coopération en milieu professionnel pour sortir des rapports de force
Michel BERNARD, Chronique Sociale, 2005, 112 p.
Comment gérer des relations de travail, en sortant du seul rapport de force et d’autorité : telle est l’ambition de l’ouvrage. Un petit cadeau à ne pas hésiter à faire à certains cadres, y compris au sein du secteur social, qui conjuguent parfois incompétence et autoritarisme. Mais, au-delà de ce lectorat spécifique, ce livre peut être lu pour les principes fort intéressants exposés en matière d’intelligence émotionnelle. L’écoute de soi et des autres, le choix d’une stratégie d’action qui
Handicap: silence, on discrimine
Anne KERLOC’H, Le Cherche midi/A.P.F., 2005, 180 p.
Il existe mille façons d’exclure les personnes en situation de handicap. Cela peut d’abord prendre une forme ouverte et brutale. Mais ce peut tout autant se faite imperceptiblement, sans en avoir l’air. Dans un cas comme dans l’autre, l’infantilisation et l’infériorisation qui en résultent réduisent le sujet à l’assistance et à la dépendance. On savait la France en retard et pour tout dire peu habile dans la reconnaissance de l’être humain derrière les déficiences dont il est atteint. Ce
Salaud de pauvres
Jacques DEROO, éditions Gutemberg, 2006, 213 p.
Il est de coutume de penser qu’un intervenant social qui aurait vécu les mêmes galères que celles et ceux qu’il prétend aider serait en difficulté pour adopter la sacro-sainte distance professionnelle qu’il se doit de tenir. Une telle généralisation apparaît abusive, tout autant d’ailleurs que l’affirmation inverse qui prétend que pour mieux comprendre un exclu de la vie, il faudrait avoir connu le même sort que lui. Avec son itinéraire atypique, Jacques Deroo montre surtout la diversité des
Le sang nouveau est arrivé. L’horreur sdf
Patrick DECLERCK, Gallimard, 2005, 94 p.
La charge de Patrick Declerck est féroce, mais salutaire. L’auteur n’épargne pas grand monde. Et comme on le comprend. Le 24 décembre au journal télévisé de 20h00, il y aura du clodo. Victime certifiée à 100%. Fauché certes, mais digne. Cherchant comme il se doit du travail, mais, hélas, trois fois hélas, n’en trouvant pas (çà, c’est pour les journalistes). Ils sont jusqu’au mois de mars moins dérisoires et moins seuls. Ils se réchauffent au malheur des autres : prostates et ménopauses s’évanouiront le
L’élève humilié. L’école, un espace de non-droit?
Pierre MERLE, puf, 2005, 214 p.
L’école ne pourra survivre indéfiniment à la dimension formelle que gardent tant l’égalité des chances qui ne débouche jamais sur une égalité effective, que la citoyenneté scolaire qui s’avère plus que défaillante : telle est la conviction de l’auteur, sociologue et enseignant en IUFM. Jusqu’aux années 1950, explique-t-il, l’école assignait à chacun une place et un avenir professionnel. Avec la mutation qui accoucha du collège unique, aucun élève ne peut plus s’émanciper d’une lutte de chacun contre tous, de
La revanche scolaire des élèves multiredoublants, relégués, devenus surdiplômés
Bertrand BERGIER, Ginette FRANCEQUIN, érès, 2005, 288p.
Certes, les élèves issus de l’enseignement professionnel ne sont que 0,3% à accéder au troisième cycle de l’enseignement supérieur. Pour autant, le parcours atypique de cette poignée de jeunes qui ont connu soit une relégation dans un circuit court, soit de multiples redoublements et qui, pourtant, atteignent les sommets du système scolaire est intéressant à étudier, en ce qu’il peut être porteur d’espoir. C’est ce que nous proposent les auteurs dans un ouvrage passionnant réalisé à