Livres
Plus jamais seul. Le phénomène du portable
Miguel BENASAYAG, Angélique DEL REY, Bayard, 2006, 112 p.
Nous sommes à ce point habitués au spectacle mi-affligeant, mi-amusant de ces voyageurs qui, à peine sortis de l’avion ou du train, se précipitent d’une manière compulsive sur leur portable pour consulter leur écran, qu’on ne réfléchit plus aux conséquences anthropologiques de l’utilisation de cet appareil. C’est justement ce que nous proposent ici les auteurs dans un essai dans lequel l’intelligence le dispute à la pertinence. Qu’il est utile pourtant de pouvoir rester en lien
Accompagner le projet des parents en éducation spécialisée
Bertrand DUBREUIL, Dunod, 2006, 173 p.
La perspective dans laquelle nous entraîne l’auteur est roborative. Le processus d’éducation spécialisée induit des risques de concurrence face aux familles. Partager l’éducation d’un enfant dont le développement s’avère problématique est source de conflictualité. Face au mal-être et à la souffrance dont il est témoin, le professionnel éprouve des sentiments de compassion. Confronté aux régressions, aux blocages et aux refus, il sera tenté de se retourner vers les parents qu’il rendra responsable
Echec scolaire : le travail avec les familles
Daniel VERBA, Dunod, 2006, 156 p.
Le face à face entre l’école et les familles a longtemps été conflictuel. L’histoire de cette institution est indissociable d’une coupure structurelle entre l’espace scolaire et l’espace familial. L’instruction doit « libérer les enfants de l’amour de leurs parents » affirmait le philosophe Alain. Toutefois, après deux siècles de mise à l’écart et de désappropriation, les familles suscitent un regain d’intérêt. D’abord parce que l’Education nationale a progressivement abandonné son fonctionnement autarciqueEnfants dans le commerce du sexe. Etat des lieux, état d’urgence
Florence HODAN, L’Harmattan, 2005, 168 p.
Selon l’Unicef, trois millions d’enfants sont exploités sexuellement à travers le monde, dans la prostitution, la pornographie et le trafic d’êtres humains. Tous les continents sont touchés. Si le Mexique compte près de 16.000 enfants victimes et les Philippines 100.000, les USA en comportent 325.000 en risque. La première cause de cette situation, c’est l’extrême pauvreté. C’est la seule manière parfois de survivre (600 millions d’enfants sont contraints de vivre avec moins d’un $ par jour). Cela
L’ultime tabou, femmes pédophiles, femmes incestueuses
Anne POIRET, édition Patrick Robin, 2006, 189 p.
On aurait rêvé d’un autre symbole pour la parité entre les sexes. Pourtant, ce qui a été longtemps dénié s’impose progressivement : les femmes, comme les hommes, sont capables de cette tentation, de cette violence, de cette perversion-là. On a cru longtemps que l’agression sexuelle contre un mineur était le triste monopole de la puissance mâle : l’agression ne pouvait être que phallique. Pourquoi notre civilisation a-t-elle tant tardé à penser et à reconnaître l’agressivité sexuelle féminine
Les minorisés de la République. La discrimination au logement des jeunes générations d’origine immigrée
Fatiha et Hacène BELMESSOUS, Laure CHEBBAH-MALICET, Franck CHIGNIER-RIBOULON, La Dispute, 2006, 180 p.
Si l’on s’en tient à notre modèle républicain d’intégration, l’insertion dans la société relève d’une bonne volonté individuelle facilitée en cela par une école qui socialise et favorise l’assimilation aux normes sociétales et culturelles collectives. Or, si l’on assiste effectivement à un processus de fusion sociologique qui voit se multiplier les mariages mixtes, s’accroître l’évolution anthroponymique des prénoms, se développer
Ecoliers, vos papiers
Anne GINTZBURGER avec le Réseau Education Sans Frontières, Flammarion, 2006, 272 p.
Le lecteur qui lira ces pages ne pourra qu’éprouver successivement de la honte et de la fierté. Honte tout d’abord d’appartenir à une nation qui se proclame depuis longtemps patrie des droits de l’homme et qui traite avec une incroyable inhumanité une poignée de gosses dont le seul tort est d’avoir vu leur famille massacrée ou d’avoir voulu fuir la misère. Mais fier aussi d’appartenir à une nation où un certain nombre de citoyens n’accepte pas ce traitement
Travail social et sociologue de la modernité
Gérard Moussu & all, éditions Seli Arslan, 2005, 190 p.
La modernisation s’est accompagnée d’un mouvement jubilatoire de libération des individus. Mais, elle a aussi été marquée par une fragilisation et une précarisation croissantes : bien que les société actuelles soient plus prospères que toutes celles qui ont existé, jamais le sentiment d’échec relatif et d’insatisfaction n’a été aussi fort. La perte d’adhésion à tout projet collectif s’est traduite par l’insécurité et l’effondrement de la confiance dans les valeurs fondatrices. La
Le nouveau paysage de l’action sociale et médico-sociale
L’année de l’action sociale, Dunod, 2006, 200 p.
Initié en 2005, ce rendez-vous annuel, véritable état des lieux de notre secteur, est honoré avec bonheur par vingt auteurs qui font le point sur des derniers développements de l’année écoulée. Il y est d’abord question de l’acte II de la décentralisation qui a laissé l’Etat maître de la définition, de l’aménagement et de la modification de l’action sociale, mais qui a désigné les conseils généraux comme chef de file de son organisation concrète. Les autres collectivités sont positionnées bien
Educatrice auprès des populations défavorisées. La part des choses
Claire PINON, l’Harmattan, 2005, 144 p.
La situation de précarité se définit par l’absence d’une ou plusieurs sécurités et de la mobilisation de toutes les énergies pour tenter de préserver ou rétablir un minimum d’équilibre, nous explique d’emblée Claire Pinon. Cet état de fait peut confronter la personne à des ruptures en matière d’hébergement (avec ce que cela implique en terme de remise en cause de l’attachement à un lieu géographique et de la permanence à des repères spatiaux-temporels, mais aussi de l’intimité et de l’hygiène), en