Livres
Les nouvelles sorcières de Salem. Leçons d’Outreau
GARAPON Antoine et SALAS Denis, Seuil, 2006, 168 p.
Le désastre d’Outreau a été largement commenté comme le symptôme de la faillite de la justice. Mais au-delà, il pose un problème plus vaste : il démontre la difficulté pour les institutions de réussir à métaboliser les conflits et à apaiser les passions. Le désir sans limites d’un adulte pour un enfant renvoie à la peur d’un effondrement des principes fondateurs et des structures fondamentales à toute société humaine : la parenté et la filiation. Des mécanismes de panique morale
Plaidoyer pour un mensonge
LEGUEVAQUE Laurent, Denoël, 2006, 133 p.
Tout enfant vous le dira : dire la vérité, c’est bien, mentir, c’est mal. Pourtant, s’il est bien une institution où cette dichotomie ne s’applique pas, c’est celle de la justice. Pour exercer le métier de juge, il faut chérir le mensonge, car le mensonge est une parole à entendre, préférable au silence. Il garantit un nouveau droit de l’homme : le droit à l’opacité. Personne ne souhaite vivre dans une maison de verre. Voilà des déclarations bien subversives. Son auteur n’est autre qu’un ancien juge
L’errance des jeunes adultes. Causes, effets, perspectives
Pascal LE REST, L’Harmattan, 2006, 224 p.
Pascal Le Rest nous livre ici une analyse fort pertinente des conditions de l’errance. Mais avant de nous en proposer les éléments principaux, il nous présente l’action d’un groupe de professionnels de l’agglomération de Chelles qui a tenté de trouver des réponses efficientes à cette problématique, dans le cadre d’un travail de partenariat. Le lecteur pourra trouver dans cet ouvrage outre l’interview de huit jeunes confrontés directement à l’errance, le témoignage d’intervenants concernés par cette
Des rues et des hommes. Les SDF : une question de société
André LACROIX, Dunod, 2006, 146 p.
André Lacroix, Directeur de l’association Emmaüs pendant quinze ans, en parle en connaissance de cause : aucune structure, aucune association n’ont réussi à permettre aux SDF d’amorcer un retour à la vie ordinaire. A cela de multiples raisons. Il y a d’abord, ce blocage du logement durable qui contribue à l’engorgement de l’habitat temporaire que seules les constructions massives pourront contrecarrer. Il y a ensuite un phénomène en pleine expansion qui a débordé un dispositif très vite contraint à ne gérer
LQR. La propagande du quotidien
Eric HAZAN, Raisons d’agir, 2006, 124 p.
Le régime nazi s’insinua dans les esprits à travers des expressions isolées, des tournures, des formes syntaxiques qui s’imposèrent à des millions d’exemplaires et qui furent adoptées de manière mécanique et inconsciente. Telle est l’analyse réalisée par Victor Klemperer qui étudia la naissance et le développement de cette nouvelle langue qu’il baptisa Lingua Tertii Imperii. Par comparaison, Eric Hazan nous décrit l’émergence d’une novlangue issue de la brutale modernisation du capitalisme français
L’enfant face à la mort d’un proche. En parler, l’écouter, le soutenir
Patrick BEN SOUSSAN, Isabelle GRAVILLON, Albin Michel, 2006, 131 p.
Notre société épris de jeunesse et de beauté veut à tout prix cacher la mort aux yeux des plus jeunes. Il est vrai que la confrontation à cette épreuve est plus facile quand la maturité donne des capacités psychiques pour y faire face. Mais on a trop pris l’habitude de protéger nos enfants, en leur proposant un monde sans frustration, sans solitude, sans absence, sans malheur, sans perte, sans séparation. C’est là, une grave erreur : le risque est grand alors de ne pas les
La mort au quotidien. Contribution à une sociologie de l’imaginaire, de la mort et du deuil
Patrick LEGROS, Carine HERBE, érès, 2006, 154 p.
Toutes les sociétés ont été préoccupées par la mort. Quel que soit l’époque, elles continueront à être hantées par le deuil. Pour autant, la modernité a inauguré un cours nouveau : la volonté d’évacuer ces décès devenus encombrants pour les vivants. Quelle est la raison de cette profonde mutation ? Jusqu’au XVIIIème siècle, la mort est proche, fréquente et familière. La mortalité infantile forte de 250 pour mille ne permet pas de compter sur une espérance de vie supérieure à 28 ans. Quand le
Les pères vont bien! Comment les hommes affirment et assument aujourd’hui leur paternité
Catherine SELLENET, Flammarion, 2005, 256 p.
On nous le serine depuis quelques temps déjà : les pères ne seraient plus ce qu’ils étaient. L’image de leur carence hante les discours ambiants. Leur démission serait même à l’origine des actes d’incivilité d’enfants devenus incapables de structurer convenablement leur personnalité. Nous sommes entrés dans une ère de suspicion généralisée face à une fonction paternelle en déréliction. Contre toutes ces sirènes de mauvaise augure, l’ouvrage de Catherine Sellenet constitue un contrepoison bien venu
Homoparentalités, état des lieux
Sous la direction de Martine GROSS, érès, 2005, 443 p.
Les relations sexuelles entre personnes de même sexe ont des fonctions sociales et des significations personnelles différentes selon les sociétés. Dans la majorité d’entre elles, le genre masculin ou féminin doit se calquer sur le sexe mâle ou femelle. Il a pourtant existé d’autres manières de concevoir cette relation en donnant priorité au genre sur le sexe. Chez de nombreuses populations amérindiennes, on était reconnu non en fonction de son apparence charnelle, mais de la façon dont on
Petit lexique pour l’usage du travailleur social. Conseils aux travailleurs sociaux et aux bénéficiaires du travail social
Thierry DARNAUD et Guy HARDY, Chronique Sociale, 2006, 113 p.
Le travailleur social est une espèce dont il faut bien connaître les mœurs, si on veut l’utiliser à bon escient. Aux usagers qui le côtoient, ce petit guide rempli de conseils utiles et pertinents. Le travailleur social est mandaté pour vous amener à accepter ce qu’il va vous proposer. Ses longues études de sciences humaines l’ont convaincu qu’il pouvait scientifiquement établir ce qui est bien pour vous, ce qui vous permettra de vous en sortir. Vous êtes en face de quelqu’un qui