Livres
Pourquoi l’interdit? Regards psychologiques, culturels et interculturels
Odile REVEYRAND-COULON et Zohra GUERRAOUI, érès, 2006, 238 p.
Les sociétés humaines ont toujours oscillé entre l’imposition et la levée des interdits. Là où les structures sociales traditionnelles sont tentées de les multiplier, l’accession à la démocratie devient synonyme de l’aspiration et de la réalisation de leur bannissement. Bien que l’on préfère le plus souvent leur substituer les notions de prescription, d’injonction ou de permis, le vivre ensemble s’est de tous temps édifié sur ces interdits formels ou implicites. C’est même la
Les tout-petits ont-ils des préjugés? Education interculturelle et antidiscriminatoire dans le lieus d’accueil
Sous la direction de Christa PREISSING et Petra WAGNER, érès, 2006, 128 p.
Dès l’âge de quatre ou cinq ans, les enfants s’identifient à leur groupe de référence et établissent une différence avec les cultures distinctes de la sienne. D’où l’importance d’assurer très tôt une éducation qui peut s’avérer déterminante sur ce qu’ils feront une fois devenus adultes. « Apprendre à être sans préjugés est un chemin riche d’évènements sur lequel chacun peut découvrir beaucoup sur soi et sur les autres. » (p.14). Au contraire de la tolérance qui induit
Jamel le CRS. Révélations sur la police de Sarkozy
Jamel BOUSETTA, éditions Duboiris, 2007, 178 p.
« Même si nombre de policiers sont des types extraordinaires » affirme Erik Blondin, secrétaire général du Syndicat de la police nationale, « les actes et propos racistes, les violences illégitimes, l’arrogance et les provocations, les insultes et les menaces envers les citoyens » non seulement « sont monnaie courante », mais « ces dérives sont couvertes par l’institution » (P.9). La préface à l’ouvrage de Jamel Bousetta ne fait pas dans la dentelle. Le récit de l’auteur, non plus. L’itinéraire
Prévenir la délinquance dès la petite enfance
Sous la direction de Catherine BLATIER, L’Harmattan, 2006, 240 p.
La majorité des délinquants cesse ses transgressions avec le temps, suite à un évènement à forte valeur émotionnelle, à une rencontre affective ou à la naissance de leur enfant. Cette extinction naturelle justifie que l’on déploie à leur égard une tolérance d’autant plus grande que 90% de leurs passages à actes relève de conduites d’occasion ou transitoires. Quant à la délinquance persistante ou de condition, l’arsenal répressif a pour effet d’atténuer ni son importance ni sa
Le temps de victimes
Caroline ELIACHEFF, Daniel SOULEZ LARIVIERE, Albin Michel, 2006, 295 p.
Il existe un lien étroit entre la démocratie et les victimes. Que la compassion éprouvée face à la souffrance d’autrui soit à géométrie variable, versatile ou émoussée, elle nous révèle à quel point, nous nous sentons égaux. L’émotion compassionnelle est devenue, depuis une vingtaine d’années, une qualité première qui semble attester de la validité d’une citoyenneté exemplaire. Elle a pris une dimension telle que « les citoyens peinent à jouir d’être ensemble, au point
La société des victimes
Guillaume ERNER, La Découverte, 2006, 224 p.
La meilleure façon de comprendre une époque, c’est de s’intéresser à ses obsessions. La nôtre est obnubilée par les victimes qui ont tout envahi. Pourtant, le spectacle de la souffrance n’a pas toujours inspiré les mêmes sentiments. Pendant des siècles, les hommes ont cohabité stoïquement avec elle. Si la démocratie l’a rendue insupportable et scandaleuse, c’est parce l’idéal d’égalité et de fraternité fait percevoir le malheur de l’autre comme si c’était le sien. Même si l’on semble trop souvent
Les ados et leurs croyances. Comprendre leur quête de sens et déceler leur mal-être
Philippe LE VALLOIS, Christine AULENBACHER, éditions de l’Atelier, 2006, 160 p.
Depuis quelques d’années, l’attirance de certains adolescents pour le paranormal et les croyances parallèles déstabilise et inquiète les adultes. Voilà un ouvrage fort intéressant qui permet d’éclairer cette fascination. Première explication, des traits de personnalité propres à favoriser l’attirance pour les pratiques occultes : une pensée magico irrationnelle ou une prédominance pour l’attribution externe de la destinée (conviction d’être influencé et déterminé
N’ayons pas peur des ados
Jacques ARENES, Desclée de Brouwer, 2006, 164 p.
On décrit souvent l’adolescence comme une période de grands remaniements identitaires. Le jeune est en recherche d’identification, s’adressant aux adultes disponibles, y compris hors de sa famille, lui qui n’hésite pas à aller voir ailleurs et à se lancer à la recherche d’un autre monde. On met moins souvent l’accent sur la véritable expertise qui se déploie à cet âge, à détecter la moindre faille dans la cohérence parentale, à pousser chacun des parents dans ses retranchements et à
Pourquoi l’amour ne suffit pas. Aider l’enfant à se construire
Claude HALMOS, Nil éditions, 2006, 256 p.
S’il est bien une idée reçue chevillée au corps tant des professionnels que du citoyen moyen, c’est que non seulement l’amour filial viendrait aux parents en même temps que l’enfant, mais encore qu’il serait toujours et par essence bon et profitable. Claude Halmos interroge ces évidences avec talent et perspicacité. L’enjeu est d’importance. Trop souvent, on se contente de maintenir ou rétablir des liens familiaux, en étant persuadé que les sentiments sont l’essentiel de la relation parents/enfants
Plaidoyer pour l’enfant-roi
Simone KORFF-SAUSSE, Hachette, 2006, 240 p.
A en croire nombre de professionnels et d’observateurs de notre société, l’enfant moderne serait surinvesti, gâté et choyé. Tel un petit roi tyrannique et capricieux, il serait tout-puissant et n’admettrait aucune limite. Simone Korff Sausse nous démontre ici le contraire : pour elle, le sort de l’enfant moderne n’est pas celui que l’on croit, ne faisant en outre que refléter l’adulte dans son évolution contemporaine. L’enfant est désiré ? Il est surtout tenu de ne pas décevoir les espoirs mis en