Livres
Analyser et faire évoluer les pratiques éducatives
Jacques DANANCIER, Dunod, 2006, 186 p.
Le besoin de construire un regard réflexif sur ses pratiques s’inscrit dans un processus de professionnalisation croissante. Il apparaît essentiel de commencer par replacer les modes opératoires des équipes dans une hiérarchisation qui restitue les fondations au niveau des valeurs initiales de l’institution. Car, ce qui constitue la raison d’être, la place et le faire ensemble des professionnels s’abreuve à des convictions morales, humanistes et altruistes de portée générale. Puis viennent les missions
Vies ordinaires, vies précaires
Guillaume LE BLANC, Seuil, 2007, 294 p.
« Amis de la philosophie, bonsoir ». Dans un style dense et parfois complexe, jouant sur les mots et mettant les mots en jeux, Guillaume Le Blanc nous propose une réflexion roborative et décapante qui réjouira le lecteur osant se risquer sur les chemins parfois escarpés qu’il propose. L’expérience de la précarité, explique l’auteur, est avant tout une précarisation de l’expérience. Elle implique un repli progressif vers des sphères toujours plus limitées dans lesquelles la visibilité sociale est
Scolariser l’enfant handicapé
Jean- Marc LOUIS et Fabienne RAMOND, Dunod, 2006, 256 p.
En matière de handicap, notre société est passée du déni à la discrimination positive, de l’intégration à l’inclusion, de la prise en charge à l’accompagnement. La loi de 2005 est venue poser comme principe l’intégration scolaire, dont la légitimité se fonde sur la conviction selon laquelle « toute personne, quelle que soit la déficience dont elle est atteinte, est capable de progrès et d’évolution » (p.25) Pour autant, beaucoup de choses restent à faire : un gouffre sépare les droits
Quelle école pour les élèves handicapés ?
Joël ZAFFRAN, La Découverte, 2007, 182 p.
La France a connu ces dernières années une évolution qui l’a amenée à choisir une solution moyenne entre l’inclusion radicale (que l’on trouve par exemple en Italie où 98% des élèves porteurs de handicap fréquentent l’école ordinaire) et la dimension ségrégative pure (prévoyant comme dans certains Lands allemands un accueil systématique en institution spécialisée pour tous les enfants ne pouvant suivre le programme scolaire). Notre pays a fait le choix de privilégier l’accès au dispositif ordinaire
Le métier d’éducateur de la PJJ
Véronique FREUND, La Découverte, 2004, 192 p.
Les 3.730 éducateurs PJJ sont les héritiers de cette Direction de l’éducation surveillée qui s’est détachée, en 1945, de sa marraine d’avant guerre, l’administration pénitentiaire, pour mettre en application l’ordonnance datant de la même année, qui privilégie la réponse éducative sur la démarche exclusivement répressive, en intégrant comme pré-requis l’éducabilité du mineur délinquant. Véronique Freund consacre un ouvrage tout à fait intéressant à ce corps de professionnels mi-anges, mi-gardiens
Le féminisme et ses dérives. Du mâle dominant au, père contesté
Jean GABARD, édition de Paris Max Chaleil, 2006, 156 p.
Est-il possible d’apporter une critique au féminisme, sans prendre le risque d’être traité de phallocrate réactionnaire ? C’est dans cette tentative que se lance Jean Gabard, avec habileté. On trouvera toujours ici et là une affirmation qui, sortie de son contexte, pourra déclencher l’ire des bonnes consciences (comme, par exemple, la présentation comme « comparable » de la violence physique dont se rendent trop souvent coupables les hommes dans le couple et la violence psychique dont
Transformer la violence des élèves. Cerveau, motivations et apprentissage
Daniel FAURE, Dunod, 2007, 312 p.
Daniel Faure signe ici un ouvrage d’une grande pertinence. Sa démonstration ouvre une perspective passionnante sur une question qui ne peut être traitée qu’en préservant sa complexité et en favorisant à son propos les approches complémentaires et multidimensionnelles. La dimension qu’il a choisie de traiter concerne l’acquisition des compétences interpersonnelles. L’école, explique-t-il, a deux fonctions essentielles : transmettre des savoirs et former des citoyens. Si elle doit aider l’enfant à acquérir des
Histoires vraies des violences à l’école
Francis LEC et Claude LELIEVRE, Fayard, 2007, 322 p.
Ce livre le démontre avec brio : la violence a toujours existé à l’école et il est illusoire de vouloir l’éradiquer. Lorsqu’en 1990, Lionel Jospin, alors ministre de l’éducation nationale, adresse la première circulaire sur cette question, il entame une longue série de dispositions surtout inspirées par l’émotion du moment et la compassion face à un fait divers : pas moins de huit plans et dispositifs vont voire le jour, autant d’effets d’annonce qui ses ont avérés autant impuissants
Le choc des préjugés. L’impasse des postures sécuritaires et victimaires
Caroline FOUREST, Calmann-Levy, 2007, 241 p.
S’il est une question propice aux caricatures, anathèmes et mauvaise foi de toutes sortes, c’est bien celle des banlieues et de l’immigration. L’ambition de Caroline Fourest consiste justement dans ce livre, à réagir à cette montagne de préjugés, en apportant des réponses qui se veulent sereines tout autant que documentées. Les sujets qu’elle aborde sont récurrents. Les émeutes de 2005 étaient-elles liées à la misère ? Le fait qu’elles soient sporadiques confirme que l’exclusion économique et
J’ai mal à ma France. Témoignage d’un grand frère
Amad LY – entretien avec Marion GAY, Chronique Sociale, 2007, 188 p.
Une armée de spécialistes s’est penchée sur les évènements de novembre 2005. Leurs analyses sont tout à fait essentielles. Pour autant, le point de vue des acteurs directs constitue une contribution tout aussi précieuse. Amad Ly est de ceux-là. Arrivé en France, en 1983, pour rejoindre son père, venu quelques années plus tôt pour répondre à la demande de main d’œuvres immigrée, il porte un regard rempli de tendresse sur son enfance. Rencontre marquante avec un instituteur