Livres
L’enfant maltraité ou l’enfant oublié
Dominique BRUNET, L’Harmattan, 2005, 315 p.
Dominique Brunet reçoit, en tant que psychologue, beaucoup d’enfants victimes de la séparation conflictuelle de leurs parents. Quand ont sait l’instrumentalisation qui est faite de l’argument de la maltraitance et de l’agression sexuelle dans le contentieux familial, on ne peut qu’être pris de méfiance face aux vignettes cliniques exposées ici qui mettent en scène des pères ou des mères chez qui l’enfant ne veut plus se rendre. Pourtant, l’argumentaire porte ses fruits. Les enfants ne savent pas
Questions d’inceste
Ginette RAIMBAULT, Patrick AYOUN, Luc MASSARDIER, Odile Jacob, 2005, 310 p.
Illustrant le fonctionnement de la Maison d’accueil Jean-Bru à Agen, l’ouvrage écrit par trois psychiatres nous propose un regard sur l’inceste, à distance d’une opinion publique prompte aujourd’hui à réclamer vengeance pour des innocents qu’elle accusait hier encore d’affabulation. Replaçant en perspective la complexité de la problématique, les auteurs expliquent qu’il y a mille façons d’aimer ou de mal aimer son enfant, d’établir un lien incestueux avec lui ou
Fragments sur le handicap et la vulnérabilité. Pour une révolution de la pensée et de l’action
Charles GARDOU, érès, 2005, 261 p.
Une société se définit essentiellement par la façon dont elle institue l’idée de normalité et par la considération qu’elle accorde aux plus fragiles. Notre époque, en imposant comme valeurs dominantes la performance, la réussite individuelle, la rentabilité et la productivité ne pouvait que distinguer les bien-portants des handicapés considérés comme un groupe en soi, un genre, une humanité spécifique. C’est cette pensée dualiste qui voit dans la diversité l’opposition des contraires qu’il faut remettre en
Penser le handicap mental
Sous la direction de Gérard ZRIBI et Jean-Louis CHAPELLIER, éditions ENSP, 2005, 264 p.
Les personnes atteintes de handicap sont capables d’aimer, d’apprendre, de ressentir des émotions, d’évoluer, de régresser et de vieillir. Elles ne doivent pas être réduites à l’impact réel ou supposé de leurs déficiences. Cette noble et juste profession de foi se heurte toutefois à des représentations tellement intolérables qu’elles peuvent faire effraction dans le psychisme et pulvériser les systèmes de pensée. Cette question serait-elle donc du domaine
Le placement de l’enfant victime. Une mesure irrespectueuse
Marcelle BONGRAIN, L’Harmattan, 2004, 140 p.
L’avantage avec le livre de Marcelle Bongrain, c’est qu’on en a deux pour le prix d’un ! L’auteur nous fait, tout d’abord une brillante démonstration de ce que peut donner l’idéologie familialiste, avant de laminer ensuite l’essentiel de son argumentation. Commençons donc par cette défense et illustration du droit inconditionnel des parents. « L’enfant mineur n’a qu’une place, celle d’être dans sa famille. L’enfant habite chez ses parents. Il ne peut avoir une autre place » (p.15)
L’atelier du juge, à propos de la justice des mineurs
Laurence BELLON, érès, 2005, 246 p.
Notre société laisse peu de place entre le démon en liberté et l’ange déchu, entre la victime et le bourreau. Il revient pourtant à la justice des mineurs d’avoir à gérer l’un et l’autre, souvent confondu, en confiant à un même magistrat intervenant à la fois au civil et au pénal, les charges de juge d’instruction, de juge de tribunal correctionnel, de juge d’application des peines, de juge des mesures éducatives et de juge de tutelle aux prestations familiales : le ci-devant juge pour enfants. L’auteure
L’intervention éducative en milieu ouvert. Pour une rencontre entre théories et pratiques
Sous la direction de Martine BEISTEGUI, L’Harmattan, 2004, 202 p.
L’action éducative engagée au sein des familles se situe à la frontière de l’autorité parentale et du devoir de protection de l’enfance, de l’aide et du contrôle, du respect du droit des familles et de l’ingérence dans leur sphère intime. Cette définition qui nous ouvre à la complexité nous est livrée par Martine Beistegui, directrice du service d’éducation en milieu ouvert de l’association Buzenval qui a eu la bonne idée de réaliser cet ouvrage mêlant avec bonheur, témoignages
Les théories métisses des éducateurs: savoirs professionnels et représentations
Jean-Paul LASSAIRE, 2004, L’Harmattan, 290 p.
Le métier d’éducateur spécialisé connaît depuis son origine un processus de recomposition permanent ou conjoncturel. Il a d’abord été fondé sur une dynamique charismatique : l’essentiel était de dispenser suffisamment d’amour. Avec la professionnalisation, est venu le temps du technicien de la relation. Mais, malgré la pénétration des sciences humaines au cœur des pratiques, il n’existe toujours pas de corpus de connaissances théoriques spécifique. En fait, l’apport scientifique s’est fondu dans
Comment être père aujourd’hui?
Jean LE CAMUS, Odile Jacob, 2005, 219 p.
Il fut longtemps titulaire d’une autorité quasi despotique, fonctionnant sur un mode empreint de sévérité, de distance affective et de présence lointaine. Jacques Lacan lui fixait comme mission de mettre un terme à la relation fusionnelle entretenue depuis la naissance, par la mère avec son nourrisson. Pour tous, il incarnait l’éducateur juste, mais impitoyable dans le respect de la loi. Et puis, voilà que la statue du commandeur s’est mise à osciller : adieu à la paternité subie, place à la paternité
Mère et fils
Alain BRACONNIER, Odile Facob, 2005, 328 p.
S’il est bien une culpabilité mal placée, c’est celle dont on a, pendant longtemps, chargé les mères, accusées de nuire à leur fils par le trop plein d’amour et de tendresse qu’elles leur accordaient. L’auteur le proclame haut et fort, bien décidé à pourfendre cette idée reçue : l’amour d’une mère est avant tout et surtout source de bienfaits pour son fils. Bien sûr, il y a cette étrangeté qui s’empare de la femme face au sexe de son enfant mâle : avec une fille, elle s’identifie aux sensations