Livres
Au-delà du noir et du blanc
Gaston KELMAN, 2005, éditions Mad Max Milo, 256 p.
L’auteur de « Je suis noir et je n’aime pas le manioc » (cf Je suis noir et je n’aime pas le manioc) , persiste et signe dans ce nouvel ouvrage qui, en répondant au passage à certains de ses détracteurs, approfondit sa pensée : « il y a simultanément à l’œuvre dans les sociétés humaines des forces travaillant dans des directions opposées : les unes tendant au maintien et même à l’accentuation des particularismes ; les autres agissant dans le sens de la convergence et de l’affinité » (p. 135)
Entre les murs du collège
François BEGAUDEAU, éditions Verticales, 2006, 272 p.
On ne se représente pas toujours très bien le quotidien d’une classe de collège dans ce qu’il peut avoir tant de prometteur que d’affligeant. Le roman de François Bégaudeau a la profonde honnêteté de « montrer comment c’est, comment ça se passe, comment ça marche, comment ça ne marche pas ». Ce qui frappe au premier abord, c’est bien le profond décalage qui sépare les détenteurs du savoir, de leurs élèves. Bien sûr, il y a ces collégiens qui s’enflamment et s’énervent d’un seul coup
La présence à l’autre. Accompagner les personnes en situation de grande dépendance
Marcel NUSS, Dunod, 2005, 154 p.
Combien d’accompagnateurs de personnes atteintes de grande dépendance savent ce que pense l’usager qu’ils baignent, habillent, nourrissent ? Ils le soupçonnent, le supputent. Parfois, ils l’ignorent et s’en désintéressent. En lisant le livre de Marcel Nuss, ils vont le savoir. L’auteur est dans une situation de totale dépendance depuis 50 ans. Il sait donc de quoi il parle : « j’ai tant de fois été lavé habillé, expédié telle une chose, un bout de chair. J’ai tant de fois eu le sentiment d’être infantilisé, de
Les enjeux de l’adoption internationale
Sous la direction de Pascal Roman, éditions Jeunesse et droit, 2005, 167 p.
Les pupilles de l’Etat étaient 100.000 en 1950. Ils ne sont plus que 3.000 aujourd’hui. Les adoptions plénières internationales constituent 80% des 5.000 enfants accueillis dans une nouvelle famille, chaque année. Ce qui était encore dans les années 1980, un acte humanitaire (si ce n’est charitable) et devenu dans la décennie suivante une solution à la stérilité des couples. Bien sûr et heureusement, il existe de nombreuses histoires d’adoption à l’étranger qui sont
Adoption. D’une fracture à une renaissance
Anne DECERF, Chronique Sociale, 2005, 181 p.
Derrière l’image idyllique d’un enfant sans famille accueilli dans une famille sans enfants, l’adoption implique tout un remaniement psychique. On ne mesure pas suffisamment ce que peut représenter, à l’aube de l’existence, l’une des plus grandes détresses qu’on puisse connaître : l’abandon. C’est un lent et difficile travail d’intégration que doit assumer l’enfant qui, au terme d’un long cheminement affectif, cherche à se réconcilier avec son existence fracturée. L’adoption internationale comporteL’œdipe: le concept le plus crucial de la psychanalyse
J.D. NASIO, Payot, 230 p, 2006.
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le complexe d’œdipe, sans jamais oser le demander, se trouve sûrement dans cet ouvrage. L’auteur fait œuvre de pédagogie, détaillant d’une façon très didactique le concept central de Freud. Il nous présente tout d’abord le scénario du petit garçon. J’ai 4 ans. Je sens des excitations au niveau de mon pénis. Je me crois omni-puissant. Je désire à la fois posséder sexuellement mes parents, être possédé par eux et supprimer mon père. J’ai plaisir à fantasmer mes
La psychanalyse peut-elle guérir?
Sous la direction d’Alain HOUZIAUX, éditions de l’atelier, 2005, 120 p.
« La guérison advient par surcroît » affirmait Jacques Lacan. La psychanalyse se désintéresserait-elle donc de la résolution des souffrances de ses patients ? Ce petit opuscule vient répondre avec pertinence à ce questionnement, en commençant par distinguer ce qui relève des angoisses consubstantielles de notre nature humaine et ce qui peut être soigné. Peut-on vraiment en finir avec son incomplétude, son manque et son désir? Ce n’est pas vivre que de vivre sans
Les profs, l’école et la sexualité
Claude LELIEVRE, Francis LEC, éditions Odile Jacob, 2005, 350 p.
L’église catholique a toujours tenté de réduire la sexualité, en la confinant à la stricte nécessité de la reproduction biologique. C’est très naturellement qu’elle a appliqué cette doctrine à l’enseignement qu’elle a longtemps gardée sous sa coupe. L’école laïque a emprunté à sa rivale ces convictions : il lui fallait démontrer qu’elle pouvait éduquer moralement les enfants sans le secours des religions révélées. La seule conduite acceptable relevait du célibat, du sacrifice
L’école du soupçon. Les dérives de la lutte contre la pédophilie
Marie-Monique ROBIN, La Découverte, 2006, 335 p.
L’affaire est entendue : pendant des décennies, des enseignants ont pu se livrer sur leurs élèves à des agressions sexuelles, sans avoir grand-chose à craindre ni de la justice, acquise à l’idée de l’enfant affabulateur, ni de leur hiérarchie, qui se contentait de les muter. Quand, le 26 août 1997, Ségolène Royale signe une circulaire ministérielle faisant injonction, sous peine de sanction, d’aviser « immédiatement et directement » le procureur de la République, face à toute révélation d’un
Les mots sont des fenêtres: introduction à la communication non-violente
Marshall B. ROSENBERG, La découverte, 2005, 260 p.
Convenons-en, il est quand même assez fréquent pour chacun d’entre nous de porter un jugement de valeur sur autrui et de le cataloguer, en le rendant responsable de nos heurts et malheurs. C’est l’une des façons de nous défendre et de réagir face à l’agressivité qui se déploie le plus souvent dans tout conflit. Marshall B. Rosenberg nous propose ici une autre manière d’agir et de réagir qui tourne résolument le dos aux modes relationnels traditionnels de cette « communication aliénante (qui)