Les publications en sciences humaines sont nombreuses et d’une richesse impressionnante.La lecture de centaines d’ouvrages a constitué, à chaque fois, un moment de plaisir et de grande satisfaction intellectuelle. J'espère que l’internaute trouve dans ces critiques l’envie de se plonger, à son tour, dans ces livres

L’insécurité sociale. Qu’est-ce qu’être protégé?

Robert CASTEL, Seuil, 2003, 96 p.

Nous vivons dans l’une des sociétés de l’histoire qui aura été la plus sûre : de la naissance à la mort, nos existences ne se déroulent plus sans filet de protection. Cette sécurité intervient tant au niveau civil (l’Etat de droit garantissant les libertés fondamentales) que social (les principaux aléas de la vie étant couverts). Mais, cette situation ne s’est pas posée historiquement, d’emblée. Pendant longtemps, ce qui a régné, c’était un état d’insécurité permanent qui ne permettait ni de maîtriser le

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Sans visages. L’impossible regard sur le pauvre

Arlette FARGE, Jean-François LAE, Patrick CINGOLANI, Franck MAGLOIRE, Bayard, 2004, 272 p

Cet ouvrage est écrit à plusieurs voix. Une historienne, deux sociologues et un écrivain ont réuni leurs plumes autour de la même conviction : le pauvre, le démuni, celui qui n’a pas ou qui n’a plus, vit dans une non-représentation. S’il est de droit dans la société, il n’est plus de la société. Qu’on en juge : qu’ils s’appellent mendiants ou indigents, défavorisés ou précaires, sdf ou sans-abri, les mots pour les nommer ne servent qu’à les stigmatiser à

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Enfants tyrans, parents souffrants

Diane PURPER-OUAKIL, Aubier, 2004, 295 p.

Il ne faut pas confondre un enfant impulsif ou hyperactif avec ces petits tyrans domestiques qui ont inversé la hiérarchie familiale, imposant une relation autoritaire et maltraitante à leurs parents, en utilisant tous les moyens de pression psychologiques, voire même physiques, pour les faire céder aux moindre de leurs désirs. Il y a plusieurs trajectoires comportementales qui permettent d’expliquer l’émergence de telles situations. Le premier facteur qu’on évoque spontanément est celui des parents

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L’invention de l’autorité

Alain VULBEAU, Jacques PAIN, Matrice, 2003, 236 p.

De l’autorité, on en a beaucoup parlé d’un point de vue longitudinal (ce qu’elle était hier, ce qu’elle n’est plus aujourd’hui). On a décrit ce qu’on met en œuvre quand elle vient à manquer : séduire pour prévenir ou menacer pour contenir, alors même qu’elle doit pouvoir convaincre sans persuader et s’imposer sans contraindre. Les auteurs ont choisi d’aborder ce sujet d’un point de vue transversal, en essayant d’explorer ce concept à partir des différentes façons dont il se décline sur le

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Les assistantes sociales dans la tourmente 1939-1946

Cyril LE TALLEC, L’Harmattan, 2003, 218 p.

On savait déjà que parmi les fées qui s’étaient penché sur le berceau de la profession d’éducateur spécialisé, il y avait eu le sinistre « Etat français » de la période vichyssoise. Ce troublant parrainage a aussi concerné les assistantes sociales. Bien sûr, ces dernières avaient fait l’objet d’une reconnaissance officielle bien antérieure, puisque la création de leur diplôme d’Etat date de 1932. Combat de longue haleine, tant leur professionnalisation se heurtera longtemps au présupposé qu’il

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Dire son métier. Les écrits des animateurs

Sous la direction d’Olivier DOUARD, L’Harmattan, 2003, 236 p.

Est-il possible de connaître l’évolution d’une profession à partir des écrits qu’elle produit notamment à l’occasion du diplôme qui détermine sa qualification ? Convaincu de pouvoir répondre positivement à cette question, l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire a organisé un séminaire dont on trouvera ici les travaux et contributions. Interviews de professionnels en activité, dépouillement d’intitulés de petites annonces d’offres d’emploi, décorticage de

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Vivre avec elle. Mère et fille racontent

Maryse VAILLANT, Judith LEROY, La Martinière, 2004, 190 p.

S’il est bien un exercice difficile, c’est celui qui consiste à parler de ce qu’il y a de plus profond et de plus intime en soi, tout en réussissant à éviter tant l’impudeur dans ses propos que la provocation au voyeurisme chez le lecteur. Maryse Vaillant s’y était essayé avec un grand bonheur, quand elle nous avait conviés, dans un précédent ouvrage (« Il m’a tuée » cf LS n°), à un voyage plein de tendresse et de lucidité au cœur de son enfance. La voilà qui récidive, en nous livrant

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Travailler avec les familles. Parents-professionnels: un nouveau partage de la relation éducative

Laurent OTT, érès, 2003, 128 p.

Il est parfois bien difficile, quand on aborde la question de la famille d’échapper aux banalités et auxlieux communs. L’ouvrage de Laurent Ott fourmille d’éléments pertinents et décapants qui renouvellent le genre. S’inscrivant délibérément dans une approche qui ne se veut ni contemptrice, ni parricide (« la famille n’est ni la pire, ni la meilleure des choses ; surtout, elle n’est pas l’horizon obligatoire et unique des hommes et des enfants » p.22), l’auteur aborde son thème avec d’autant plus de confort. On

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Enfermer ou éduquer? Les jeunes et la violence

Jean-Marie PETITCLERC, Dunod, 2004, 152 p.

Face à la vague sécuritaire qui monte, il ne faut pas bouder notre plaisir quand un livre vient s’inscrire à contre-courant. Celui de Jean Marie Petitclerc fait partie de ceux-là. A chaque fois que la société se fait déborder par des fractions de sa jeunesse, explique-t-il d’emblée, on voit fleurir des propositions d’enfermement des adolescents les plus turbulents. C’est là une solution d’apparence facile et séduisante qui trouve un large écho. L’expérience nous a montré que cela ne provoquait que

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Le chaos du vieillissement

Sous la direction de Michel PERSONNE, érès, 2003, 184 p.

Il n’y a pas d’organisation vivante sans processus de destruction. L’être humain n’échappe pas à cette règle. Le vieillissement extrême peut même s’identifier à une forme de chaos.  Physique tout d’abord, du fait de l’altération physiologique de chacune de nos cellules ainsi que de nos capacités sensorielles. Au niveau des sentiments, ensuite : n’arrivant plus à faire connaître ses désirs, le sujet âgé finit par ne plus désirer. Ne désirant plus, il se néglige. Se négligeant, il ne

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