Les publications en sciences humaines sont nombreuses et d’une richesse impressionnante.La lecture de centaines d’ouvrages a constitué, à chaque fois, un moment de plaisir et de grande satisfaction intellectuelle. J'espère que l’internaute trouve dans ces critiques l’envie de se plonger, à son tour, dans ces livres

Sexualité et sida en milieu spécialisé. Du tabou aux stratégies éducatives

Nicole DIEDERICH, Tim GREACEN, érès, 2002, 256 p.

Il existe peu de recherches en France, concernant la prévalence et la prévention du sida dans le public atteint de handicap mental. L’ouvrage présenté ici constitue donc une première. Mais, il va bien au-delà de la seule question de la pandémie, abordant un sujet fondamental : le libre accès à la sexualité pour des personnes qui, pour être intellectuellement diminuées, n’en ressentent pas moins, même chez les plus gravement handicapées, le besoin d’être aimé et d’aimer soi-même. Les auteurs se

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Comprendre la sexualité de la personne handicapée mentale

Denis VAGINAY, Chronique Sociale, 2002,  206 p.

Nos sociétés naïves semblent découvrir que les personnes handicapées mentales ont une sexualité. Pourtant, dès 1897, le médecin Bonneville considérait que les rapports sexuels des arriérés offraient une bonne alternative à l’onanisme ! Mais jusqu’aux années 1960, on est resté dans le déni. Puis, progressivement on a accepté de reconnaître droit au plaisir et à la sexualité, en passant toutefois par une double représentation : l’ange (être asexué)  et le démon (sexualité bestiale). Aujourd’hui

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Intervenir en milieu ouvert

Gabrielle et Johanne LAROCQUE, Chronique Sociale, 2003, 124 p.

Le principal outil de l’intervenant en milieu ouvert, c’est sa personnalité, affirme d’emblée les auteures de cet ouvrage qui nous vient du Québec. L’amour des enfants constitue la pierre angulaire de toute intervention de qualité, récidivent-elles : se sentant aimés, ceux-ci accepteront d’autant mieux l’action du professionnel. Sans le savoir-être, le savoir et le savoir-faire sont inutiles, continuent-elles ! Tenir de tels propos à des travailleurs sociaux à qui on a seriné, des

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La relation à l’autre - L’implication distanciée

Myriam GERMAIN-THIAUT et Martine GREMILLET-PARENT, Chronique Sociale, 2002, 128 p.

L’enjeu de toute communication consiste à créer du lien avec l’autre, en gérant une relation avec lui. L’ensemble des participants à la rencontre partage la responsabilité de sa réussite ou de son échec. Mais le professionnel a une place toute privilégiée à tenir. Pour arriver au mieux, il lui faut de chercher en permanence la distance appropriée. Or, cette distance ne peut jamais être définie à l’avance. Elle n’est jamais ni bonne ni mauvaise d’emblée, elle

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Où commence la violence? Pour une prévention chez le tout petit

Danielle DALLOZ, Albin Michel, 2003, 170 p.

Il est courant d’entendre dire que la violence est un mode relationnel qui s’est à la fois rajeuni et banalisé. On trouvera dans le dernier livre de Danielle Dalloz une réponse tout à fait passionnante. L’auteur, en effet, n’hésite pas à situer l’origine de cette situation dans la violence de plus en plus précoce que subit l’enfant. Cela commence par l’entrée à l’école maternelle, dès les 2 ans. Proposer un accueil collectif à un âge où l’enfant a encore besoin de l’intimité et de la sécurisation du

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Vivre en crèche. Remédier aux douces violences

Christine SCHUHL, Chronique Sociale, 2003, 80 p.

Aujourd’hui, un enfant sur trois connaît la crèche collective, familiale ou parentale ou la halte-garderie. Son éveil et sa stimulation sont au centre des préoccupations des adultes qui y travaillent. Mais, insidieusement, une dérive s’est installée, faite de routine et de gestes rapides, de commentaires négatifs et de mots blessants. Ce n’est pas de la maltraitance ni encore moins de la négligence, juste des instants éphémères où le professionnel n’est plus dans la relation à l’enfant, où il

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Où es-tu, Maman?

Roberte COLONEL, édition Michel de Maule, 2003, 170 p.

Récit terrible et bouleversant que celui de Roberte, enfant placée à l’assistance publique, catégorie A (comme abandon), matricule n°260.290. Elle grandira privée d’amour, mais gavée de souffrance. « Je compris très vite qu’il fallait que j’apprenne à ne pas trop demander de tendresse et de baisers ». Sa mère nourricière, mariée à un agriculteur pauvre, lui reprochera toute son enfance de manger trop et de coûter plus cher qu’elle ne rapportait : privations, humiliations, insultes seront

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Le placement familial, une vieille histoire à réinventer

Denise BASS et Arlette PELE, érès, 2002, 168 p.

Le placement familial est encore trop souvent vécu comme un échec pour le professionnel, un rapt pour l’enfant et une sanction pour les parents. La séparation est fréquemment retardée, par peur qu’elle intervienne trop tôt, au risque d’intervenir dans l’urgence, quand il est trop tard. Or, s’il faut rappeler que cette décision est toujours prise sur la trame d’une violence familiale qui compromet gravement le devenir psychoaffectif de l’enfant, il faut aussi renoncer à la croyance en la

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La relation éducative. Un outil professionnel pour un projet humaniste

Philippe GABERAN, érès, 2003, 150 p.

On assiste depuis quelques années à une véritable perte du sens du métier d’éducateur spécialisé. De la fonction centrale occupée par la question philosophique (quelle est la place de l’être humain dans le monde ? ) on est arrivé à une étroite conception de technicien (l’avoir et le statut de l’individu dans la société). Les valeurs humanistes fondatrices de l’engagement initial ont été troquées pour la recherche de résultats rapides et immédiats, l’utile étant préféré à l’indispensable dans une logique de

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Le transfert dans la relation éducative. Psychanalyse et travail social

Joseph ROUZEL, 2002, Dunod, 231 p.

« L’approche analytique, contrairement à ce que certains croient pouvoir me reprocher, n’invalide pas les autres approches et ne saurait nullement être présentée comme un point de vue unique et somme toute totalitaire » (p.19). Que le lecteur se rassure : l’auteur n’a pas abandonné ses convictions. Pour lui, le discours psychanalytique reste toujours un outil privilégié qui permet d’interroger non seulement les différents champs de savoir et de savoir-faire, mais aussi le désir qui pousse chacun à s’y

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