Livres
Comment être parent en prison ?
DOURIS Marie et ROMAN Pascal (sous la direction), Éd. érès, 2020
Les droits et obligations parentales ne s’arrêtent pas aux portes de la prison, même si l’incarcération rompt l’union familiale sans qu’il y ait une volonté de rupture de ses membres. Mais cette titularité est plus juridique que matérielle. Par défaut de moyens financiers permettant les déplacements jusqu’aux lieux de détention, parfois très éloignés géographiquement ; du fait d’une durée de la peine usant les liens ; à cause des modalités d’accueil des établissements pas
Habiter après la prison
BARNET Jean-Noël, Éd. L’Harmattan, 2021, 204 p.
Quelle capacité d’habiter reste en soi, après une incarcération marquée par la sujétion et la soumission, l’aliénation et la surveillance, la violence et l’infantilisation, la contrainte domestique et la promiscuité ? Les défis à relever, explique Jean Noël Barnet, éducateur spécialisé en CHRS, consiste bien à se réapproprier la capacité à être seul et à affronter le monde extérieur, à gérer son espace personnel et son propre rythme, à réaménager les limites physiques et psychiques entre soi et
Soins et prisons
CHASSAGNE Aline, Éd. érès, 2019, 292 p.
Il aura fallu attendre 1944, pour qu’un service médial et médico-psychologique devienne obligatoire dans tout établissement pénitentiaire. Et 1994, pour que les infirmiers supplantent les gardiens pour distribuer les médicaments et que les détenus soient rattachés au droit commun dans l’accès aux soins. Cette reconnaissance du médical n’a jamais réussi à rompre la dichotomie entre la perception du patient-détenu par des soignants qui sont là pour guérir et celle du détenu-patient par des surveillants
Décarcérez. Cachez cette prison que je ne saurais voir
LHUISSIER Sylvain, Éd. Rue de l’échiquier, 2020, 91 p.
Que d’idées reçues véhicule la prison, toutes plus fausses les unes que les autres. Sylvain Lhuissier les met à mal, avec talent. Des prisons trois étoiles ? Certes, aucun établissement pénitentiaire n’est comparable. Et si les Maisons centrales enfermant les longues peines ne présentent un taux d’occupation que de 74 %, les Maisons d’arrêt atteignent un taux de 138 %, entassant les détenus dans des cellules surpeuplées, parfois envahies de punaises de lit et de cafards. Les prisons
La fabrique du crétin digital
DESMURGET Michel, Éd. du Seuil, 2020, 576 p.
Le nouveau monde des digital natives serait plus réactif, plus rapide et plus compétent à synthétiser d’immenses flux d’informations : nées une souris à la main, un smartphone dans l’autre, les nouvelles générations seraient multitâches, bricoleuses et zappeuses de génie. Au risque de se faire traiter de réactionnaire, de moraliste ou d’alarmiste, Michel Desmurget démonte ces artifices, appuyant sa mise en garde sur des centaines d’études menées par la communauté scientifique internationale. Mis à
Grandir avec les écrans
BETOU-HERVE Elisabeth, Éd. érès, 2020, 347 p.
Les progrès technologiques ont été fulgurants depuis vingt ans. L’accessibilité et la facilité d’utilisation, l’ultra portabilité et la miniaturisation des écrans les rendent incontournables, utilisables de plus en plus jeunes et se démultipliant dans l’équipement des logements. Certes, il faut distinguer entre mésusage, consommation excessive et addiction. Mais, les préconisations d’âge et d’accompagnement pour protéger les enfants de leurs effets pervers s’avèrent insuffisants. La fascination
Le smartphone des enfants placés
POTIN Émilie, HENAFF Gaël, TRELLU Hélène, Éd. érès, 2020, 178 p.
S’il est bien un problème récurrent pour les institutions, c’est le contrôle des pratiques socio numériques. Les smartphones bouleversent déjà l’organisation de la vie des familles et de l’école. Que dire de cet outil technique qui instaure un lien permanent entre des enfants et leur milieu d’origine, alors que la distanciation est la raison première de leur séparation ? D’un côté cet appareil, véritable cordon familial, évite une rupture brutale et donne des espaces même ténus
Le complexe de bip
LIEBIG Étienne, Éd. Michalon, 2022, 202 p.
Depuis une vingtaine d’années, un interlocuteur inattendu s’est invité au cœur de la relation entre l’enfant et ses parents : le smartphone. S’il restait un partenaire parmi tant d’autres d’une éducation diversifiée et d’un apprentissage multimodal, on ne pourrait que se féliciter de l’extraordinaire ouverture sur le monde qu’il procure. Mais, le mode d’expérience envahissant et dominant qu’il tend à imposer et à généraliser s’assimile bien plus à une dictature sensorielle totalitaire. Les dégâts
La golf blanche
SITZENSTUHL Charles, Éd. Gallimard, 2019, 209 p.
Les insultes, humiliations et menaces n’étaient suffisantes. Son père y rajouta une implacable violence contre sa mère et l’enfant qu’il était. Le récit de Charles Sitzenstuhl est glaçant, mais combien nécessaire. A chacune des pages de description banale du quotidien familial, on s’attend à ce que surgisse un épisode de fureur. Une vexation ? Un pot de fleurs de travers ? Un objet mal rangé ? Tout était prétexte à un emportement se terminant en coups. L’enfant sait se mettre en boule pour se
Rêver sous les coups
BOUHAFSI Mohamed et MAILLET Géraldine, Éd. Larousse, 2021, 174 p.
De sa prime enfance, Mohamed Bouhafsi garde de terrifiants souvenirs : des allers-retours fréquents aux urgences pour recoudre une arcade ; des cris, des gifles et des dents cassés par un père alcoolisé qui cogne sa famille ; une mère battue qui donne tout son amour à ses enfants. Les soirées se suivent et se ressemblent : des bastons silencieuses, pour ne pas faire trop de vagues. Femme ou enfants, tout le monde y passe ! Des coups de poing qui éclatent une lèvre. Des