Livres
Les loges du social, Histoire d’un borgne out
BENNAÏ Frédéric, Éd. Les 3 Colonnes, 2018, 137 p.
On les croit inoxydables, imperturbables et résistants à toutes les confrontations possibles et inimaginables. Peu s’interroge sur l’usure des professionnels en protection de l’enfance. Frédéric Bennaï le fait ici avec habileté et sobriété, en mettant en scène un travailleur social de l’Aide sociale à l’enfance aux prises avec les démons du public qu’il accompagne. Ni bureau des pleurs, ni cynisme, juste beaucoup d’humour et d’auto-dérision pour décrire cette contamination insidieuse et
Régie de quartier et résilience
NORYNBERG Patrick, Éd L’Harmattan, 2020, 173 p.
Tout ce que le lecteur a toujours voulu savoir sur les Régies de quartier n’est bien sûr pas là, l’auteur n’ayant pas la prétention à l’exhaustivité. Mais, il pourra trouver sous la plume de Patrick Norynberg le récit enthousiaste et passionné de la naissance, de la croissance et du déploiement du « bébé » dont il est le fondateur et président. Voyant le jour à la fin des années 1990, la Régie du Blanc Mesnil a d’abord répondu, comme ses cent quarante consœurs réparties dans l’hexagone, à la
Il était un éducateur
RUIZ François, Éd. Les Impliqués, 2021, 276 p.
Voilà un parcours de quarante ans au cœur des institutions accueillant des enfants placés qui risque de devenir rare, alors que les postes de responsabilité sont de plus en plus confiés à des personnes inexpérimentées face aux usagers. D’où l’intérêt de le lire. Avant de devenir Directeur de foyer, François Ruiz a commencé comme éducateur. Puis il devient chef de service. L’auteur a mille occasions ici d’évoquer sa riche et longue expérience. C’était un temps que les moins de vingt ans n’ont pas
Le festin de l’ogre
DAUTEL Stéphanie, Éd. Max Milo, 2021, 239 p.
Qui mieux qu’une victime peut expliquer combien le traumatisme de l’agression sexuelle constitue un poison à effet lent qui provoque d’une manière irréversible des dégâts personnels, collatéraux et transgénérationnels ? Il aura fallu quarante ans d’introspection, de réflexion, de bataille contre les préjugés, les tabous et le silence pour que Stéphanie Dautel écrive ce récit qui plonge au cœur de cette tumeur invisible et maligne qui n’a jamais cessé de la ronger. Tout commence ce 6 juillet 1979
Merci maîtresse !
F. Anouk, Éd. Cherche Midi, 2019, 254 p.
Quand une journaliste de Radio France démissionne pour enfin se trouver face à son public et se mettre à son service, cela donne un journal de bord rempli d’émotion et de tendresse. Juste après avoir passé avec succès le concours de professeur des écoles, l’auteure se retrouve en poste dans une école de regroupement pour enfants étrangers. Sa classe de CE2, elle en parle avec une bienveillance infinie. Et cela fait du bien de lire un récit qui, pour une fois, ne se réduit pas à d’incessantes jérémiades
Faire (l’)école. Un collège associatif sur la montagne limousine
COLLECTIF des archéologues d’un chemin de traverse, Éd. du Commun, 2020, 283 p.
Pratiquer une pédagogie active ; équilibrer la théorie, la pratique, l’artistique et le créatif ; prendre en compte la particularité de chaque élève … combien de parents en ont rêvé. Le collège associatif l’a réalisé. Produit d’une longue préparation, il ouvre ses portes à l’automne 2011. Le choix a été fait d’un établissement privé sous contrat, pour surmonter les obstacles posés par l’Education nationale. S’inspirant tant de Freinet que de Montessori, de
Les incasables
ZERROUKI Rachid, Éd. Robert Laffont, 2020, 268 p.
Quel équilibre trouver entre fermeté et bienveillance face à des élèves dont les souffrances induisent parfois des troubles envahissants du comportement ? Ce questionnement, l’auteur ne se contente pas de le poser d’un point de vue conceptuel, même s’il reproche aux chantres des pédagogies actives de se contenter d’expliquer comment nourrir les enfants et pas comment leur donner faim. C’est un praticien qui s’exprime ici, décrivant ce qu’il a mis en œuvre avec ses élèves de SEGPA. Comme
Comment l’école reproduit-elle les inégalités ?
GOUDEAU Sébastien, Éd. P.U.G, 2020, 103 p.
Le mythe de l’école méritocratique a la vie dure. La disparité des trajectoires individuelles ne reflèterait qu’un différentiel d’intelligence, d’efforts, voire d’hérédité. Quand les statistiques établissent que 4 % des enfants d’ouvrier obtiennent un diplôme de niveau Bac + 5 (contre 40 % d’enfants de cadres) et qu’en SEGPA ils sont 86 % (contre 2 % de milieu aisé), cette élimination et relégation des élèves de familles pauvres dans les filières les moins valorisées posent quand même problème
Maman, les p’tits bateaux
MAZART Claire, Éd. Le Muscadier, 2020, 80 p.
Au lecteur qui pense qu’il devrait toujours être facile à un enfant de révéler à ses proches les violences qu’il subit, on ne peut que lui conseiller de lire ce roman mettant en scène une adolescente aux prises avec une agression inommable. Ici, tout est suggéré et induit, avant que la violence vécue ne soit petit à petit révélée dans toute son horreur. Pas de risque donc d’être confronté à des descriptions crues ou voyeuristes. Mais, l’opportunité de comprendre les sentiments de mal-être, de
Souvenirs en bataille
SENSEI Shikabane, Éd. Akata, 2021, 184 p.
Shikabane n’a jamais connu sa mère. Le projet de vie avec son père, qui s’est mis en couple avec une autre femme, n’est jamais allé à son terme. L’enfant a été élevé par sa grand-mère qui, malgré son extrême pauvreté, lui a apporté la tendresse et l’affection qui lui ont permis de bien grandir. Il est devenu un adulte équilibré. Mais voilà que son aïeule est atteinte de démence. Elle entre régulièrement dans des épisodes d’hallucination et peut se montrer très agressive. Même chez le coiffeur, elle ne