Livres
La philosophie face au handicap
QUENTIN Bertrand, Ed. érès, 2013, 179 p.
Le handicap n’a jamais été une question centrale pour les philosophes. Socrate, tout à son amour pour la beauté, l’harmonie physique et la perfection corporelle, se demandait si la vie valait d’être vécue avec un corps en loques et en ruine. Discours paradoxal, puisqu’il démontrait combien sa propre laideur esthétique pouvait être compensée par l’accomplissement de sa richesse intellectuelle. Les stoïciens, quant à eux, préconisaient de noyer les enfants difformes. Il est vrai que le déficit physique
Quel accueil pour la folie?
BAILLON Guy, Ed. Champ Social, 2011, 345 p.
Guy Baillon plaide ici pour une psychiatrie humaniste qui s’oppose à cette psychiatrie traditionnelle qui fut longtemps fondée sur l’enfermement systématique, la séparation du patient d’avec sa famille, un mode de protection rigide et la centration de la thérapie sur les dysfonctionnements du seul patient, l’environnement étant exempté de toute responsabilité. L’auteur décrit la longue transformation des soins apportés aux malades mentaux et les révolutions qui émergèrent tant à l’époque de Pinel
Adèle & Henry
LÉPINE Christelle, Ed. d’un Monde à l’Autre, 2013, 77 p.
Qu’il est difficile de décrire le handicap psychique, sans tomber ni dans la stigmatisation méprisante ou la moquerie ironique, ni dans le diagnostic psychiatrique ou la préconisation thérapeutique. Christelle Lépine nous propose un récit d’une grande finesse qui tente, avec délicatesse, de nous faire comprendre ce qui peut bien se passer dans la tête d’une personne atteinte d’une confusion certaine (euphémisme synonyme de « détraquée du ciboulot », telle que notre héroïne se reconnaît
De la maltraitance à la relation de traitance. Un autre regard sur la relation d’aide
DARNAUD Thierry, Ed. Chronique Sociale, 2012, 92 p.
La violence est profondément liée à la condition humaine. Elle ne constitue pas seulement un fléau. Disciplinée, canalisée ou sublimée, elle peut même représenter un allié précieux. Maintenir le mythe de son éradication conduit à diaboliser l’agresseur et à victimiser l’agressé, en oubliant la signification que peut endosser un même acte violent, changeant de sens selon la période et les circonstances dans lesquelles il se produit. Se référant à la systémie, Thierry Darnaud nous propose une
La faiblesse des hommes. Histoire raisonnable de l’affaire d’Outreau
ANTONOWICZ Gilles, Ed. Max Milo, 2013, 319 p.
Quand Gilles Antonowicz reçoit à son domicile deux CD-Rom contenant le dossier judiciaire d’Outreau, lui, l’avocat spécialisé dans les affaires d’agressions sexuelles, ne pouvait que voir sa curiosité piquée au vif. Le voilà donc lancé dans l’étude des pièces reçues, ainsi que de l’ample documentation existante sur cette affaire. De cette recherche, il en a fait un livre décrivant ce qui s’est passé, sans chercher à faire triompher un point de vue sur un autre, ni remettre en cause la vérité
L’essentiel d’Alice Miller
MILLER Alice, Ed. Flammarion, 2011 1002 p.
Alice Miller nous a quittés en 2010. Les éditions Flammarion lui ont rendu hommage en publiant quatre de ses ouvrages dans un même volume. Si les analyses présentées peuvent sembler aujourd’hui banales, elles ne l’étaient pas vraiment au moment de leur publication. Le décalage entre la gravité de ce que l’enfant subit et la conscience qu’en ont les adultes provient, affirme l’auteur, d’un mécanisme de refoulement massif. Cette inhibition organise le déni et incite à reproduire la maltraitance
Maltraitance en EHPAD. Chroniques de ces petits riens qui nuisent au quotidien
MIALOCQ Henri, Ed. L’Harmattan, 2013, 180 p.
L’ouvrage d’Henri Mialocq répond à la question de la prévention des mauvais traitements dont sont victimes les personnes âgées dépendantes dans les établissements qui les reçoivent. Il est le résultat du travail de réflexion mené auprès d’une cinquantaine d’EHPAD. La théorisation proposée par l’auteur s’articule tant autour de ces actes quotidiens qui pour apparaître banals n’en sont pas moins centraux dans le vécu de ces aînés fragilisés que du sort réservé aux professionnels qui y sont
L’ABC d’une journée d’un aidant et d’un malade Alzheimer
Nathalie DEMEYRE, Ed. Mélibée, 2012, 103 p.
Comment les aidants peuvent-ils se comporter face à une personne atteinte de maladie d’Alzheimer ? Nathalie Demeyere nous propose ici un vadémécum tout en sensibilité et en humanité. Au-delà de la spécificité de cette atteinte grave, particulièrement invalidante, car irréversible, certaines préconisations présentent une dimension universelle pouvant convenir à bien d’autres handicaps partageant les mêmes fragilités et les mêmes détresses. La maladie d’Alzheimer est d’origine neurologique. Cette
Mais qu’est-ce qu’elle a maman?
Véronique FERRON & Julie GUERIN, Champ Social, 2013, 32 p.
Comment réussir à vivre pleinement sa vie de petite fille, quand sa maman est malade mentale ? C’est ce que nous explique Capucine qui vit avec ce lourd secret qu’elle ne peut partager avec personne. Sauf avec ses poupées à qui elle confie ses chagrins. Il y a pourtant une adulte avec qui elle peut parler de tout cela, c’est sa psychologue à qui elle explique ses inquiétudes et ses soucis. Mais, à ses copines elle ne peut rien leur dire : elles ne comprendraient pas. Ou elles la
Les nébuleuses du logement social en France et en Afrique du Nord
NORDINE TOUIL Ahmed & LABIDI Lassaad (sous la direction de), Le Sociographe n°44, décembre 2013, 144 p.
Ce numéro du Sociographe propose un regard croisé, depuis l’hexagone et l’Afrique du Nord, sur les implications du logement social. Que l’on se situe d’un côté ou de l’autre de la Méditerranée, les problèmes pour trouver à se loger sont aussi criants. Si la pénurie de constructions est une constante, le coût prohibitif des loyers s’impose ici, la forte démographie algérienne marquant là-bas un décalage permanent de la demande que