Billets d'humeur
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Dépasser les perturbations
Dans leur quotidien professionnel, les assistantes de service sociale doivent faire face à toutes les détresses liées à la précarité du marché du travail, à la fragilité des ressources, aux dettes que l’on ne peut honorer, aux dépenses inattendues, aux difficultés à faire valoir ses droits, aux ruptures du versement des aides sociales, à l’imbroglio administratif pour les solliciter, au manque de logements sociaux, aux ruptures conjugales, aux problèmes familiaux … Autant d’épreuves qu’elles accompagnent aux côtés des usagers, pour leur
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À chacun ses références
Plutôt que d’abattre les statues, mieux vaut les contextualiser, nous dit-on. Passons donc aux travaux pratiques. Plaçons en perspective deux commémorations de 2021 : celle de Napoléon 1er (mort en 1821) et de la Commune de Paris (massacrée en 1871).
On doit à Napoléon 1er : la création des Codes civil et pénal, du Sénat, du corps préfectoral, les lycées, du Baccalauréat, de la Cour des comptes et de la Légion d’honneur. Mais aussi, une dictature de quinze années marquées par la suppression des libertés d’expression, de réunion, de
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Les conséquences de ses actes
Léa (15 ans) trouve un stage dans une boulangerie. Pendant quatre jours, elle donne toute satisfaction au commerçant qui la félicite. L’après-midi même, elle part avec la caisse. Rudy (14 ans) a décroché de sa troisième. Sa Conseillère d’éducation le contacte afin qu’il passe au moins l’épreuve de l’ASSR, sans laquelle il sera bloqué pour son permis, plus tard. Le jour convenu, il est absent. Hilal en est à son septième conseil de discipline : insulter sa prof et lui faire un doigt d’honneur ne sont pas encore rentrés dans les normes de
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Ils veulent nos voix? A quoi s’engagent-ils?
Toute élection est l’occasion d’interpeller les candidats pour les amener à prendre des engagements. Les 20 et 27 juin prochains, les électeurs seront appelés à élire les conseillers départementaux et régionaux. Le Conseil départemental est l’instance chargée, depuis la décentralisation de 1982, de gérer une grande partie de l’action sociale de notre pays. Puisque l’occasion se présente de désigner sa nouvelle direction, interrogeons les listes en compétition sur leurs intentions ! C’est l’initiative que viennent de prendre les sections de la
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Quand la culpabilité rend aveugle
Le travail social d’aujourd’hui a hérité d’un passé pas toujours reluisant. Parmi les fantômes qui hantent nos professions, il y a ces pratiques eugéniques de stérilisation des jeunes filles porteuses d’un handicap. Comme on ne les considérait pas alors en capacité de faire face à la parentalité, on faisait pratiquer une ligature des trompes, sans qu’elles ne soient ni consultées, ni même informées de la nature de l’intervention chirurgicale. Cette atteinte insupportable aux droits humains assimile la personne à un simple objet dont on peut
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Les psys ne sont pas des thaumaturges
Aux prières mystiques traditionnelles ont succédé de nouveaux mantras : « le soin s’impose », « l’enfant a-t-il vu un psychologue ? », « il faudrait qu’il consulte ». Combien de fois ce type d’allégation est-il proféré face à celle ou celui dont le comportement déroute et déstabilise ? Il est vrai qu’il n’y a rien de plus frustrant que de ne pas comprendre le fonctionnement de l’Autre et surtout de ne pas trouver comment l’aider à changer un comportement qui peut lui nuire, autant qu’à son entourage. Parmi les centaines de méthodologies
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En même temps
Il parait qu’il faut choisir son camp, au risque d’être accusé, au mieux de faire le jeu de l’ennemi, au pire de complicité avec lui. Les invectives lancées de part et d’autre ont pour ambition d’instrumentaliser le débat. L’accusation d’islamo-gauchisme est souvent prétexte à refuser toute mise en cause des responsabilités historiques et actuelles de l’occident ; quand celle d’islamophobie est parfois utilisée pour délégitimer toute critique envers les intégrismes musulmans. Je me demande si je ne vais être menacé du bûcher en place publique
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Proximité ou éloignement ?
Corinne, âgée aujourd’hui de 26 ans, croise son ancien éducateur au marché. « Que deviens-tu ? » Responsable d’une équipe de vingt-six salariés, elle est fière de sa réussite. « Et que devient ta mère ? » Elle a rompu toute relation avec elle, rajoutant qu’elle a vraiment perdu son temps à chercher à garder le contact. Elle explique aller voir très souvent sa famille d’accueil, sans qui la carence parentale dont elle fut victime aurait pu s’avérer destructrice.
Steeve, âgé aujourd’hui de 26 ans croise son ancien éducateur à l’entrée d’un
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Les termes du débat - Bienvenue aux plus précaires !
Le 3 mars 2021, le courrier des lecteurs de Ouest France publiait mon courrier sur une information qui m’avait particulièrement révolté : la mobilisation d’une partie de la population d’un gros bourg contre l’ouverture d’un centre de réinsertion pour détenus en fin de peine.
Le 11 mars, le collectif des riverains de Ker Madeleine donnait sa réponse par le même biais.
L’élégance et la finesse de son propos m’a convaincu de le placer à la suite de mon propre billet. Bien sûr, nos arguments ne portent pas sur le même thème. Mon courrier
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Congruence contre compétition
Depuis l’épisode « #Me-too », une vague parcourt le monde : celle de la révolte des femmes contre l’oppression patriarcale. Ce combat est légitime. Bien sûr, il n’évite pas les outrances comme celles consistant à renoncer aux œuvres d’art produites par des hommes. Mais, il serait hypocrite d’instrumentaliser les réactions exacerbées par une parole trop longtemps bâillonnée, pour relativiser ou minimer le quotidien traumatique de tant de femmes. Dénoncer ces prédateurs pour qui le corps de l’autre n’est qu’un morceau de viande est essentiel