Interviews
Duthu Marie-Paule - AZF
Quelle action sociale en situation de catastrophe ?
La France a connu récemment une succession de catastrophes qui ont amené le travail social à intervenir d’une manière tout à fait inhabituelle. L’action engagée dans de telles circonstances gagnerait à ne pas céder à l’urgence et à la précipitation et être au contraire réfléchie au préalable. Il conviendrait sans doute de concevoir un plan ORSEC social comme il en existe un en matière de sécurité civile. L’expérience de l’explosion de l’usine AZF constitue sans doute l’épreuve récente la
Aufort Claude - Prison
Pour une complémentarité entre les associations et le monde carcéral
Claude Aufort est Directeur général de la Société de protection de l’enfance. Tous les éducateurs ne sont pas hostiles à une intervention en milieu carcéral. C’est le cas de Claude Aufort qui pose néanmoins ses conditions
Quelle est votre position face au débat sur l’enfermement des mineurs délinquants ?
Claude Aufort : l’avantage du débat actuel, c’est de poser la question de la façon dont notre société organise l’incarcération de ses mineurs. Pendant longtemps, dans
Dubasque Didier - Informatique
Une réflexion en phase avec l’évolution de la profession
Didier Dubasque, assistant social, a participé au groupe de travail du CSTS concernant l’utilisation des nouvelles technologies dans le travail social, en tant que représentant de l’ANAS. Il nous livre aujourd’hui ses impressions sur ces travaux.
Lien social : pouvez-vous nous décrire un peu comment le groupe de travail a fonctionné ?
Didier Dubasque : Notre groupe de travail s’est réuni à partir de 1997. Nous avons donc passé trois ans à réfléchir sur les implications des nouvelles
Rosenczveig J-P. & Tubiana M. - Incarcération
Donner aux juges les moyens de leur action ou prendre le risque d’un nombre croissant d’incarcération?
En 1987, le parlement vota une loi réduisant notablement les possibilités d'incarcération préventive des mineurs de moins de 16 ans. Cette mesure, appuyée à l’époque par Jean Pierre Rosenczveig, alors Directeur de l’Institut de l’Enfance et de la Famille, fut prise sous la pression d’un certain nombre de magistrats relayés par des personnalités telle Françoise Dolto ou, le Dr Alexandre Minkowski. Le constat fait est clair : les juges
Verdier Pierre - Origines-CNAOP
Quel avenir pour l’accès aux origines ?
Ségolène Royal s’apprête à vous remettre dans quelques jours la croix de chevalier de la légion d’honneur, au moment même où le nouveau gouvernement vous a évincé de la présidence du Conseil national pour l’accès aux origines personnelles (CNAOP) : êtes-vous victime de l’alternance politique ?
Pierre Verdier : Nadine Lefaucheur et moi-même avons été évincés avant même d’avoir pu siéger. Ma conception de la chose publique m’interdit de penser que cette décision ait pour raison le changement de majorité
Dubasque Didier - ANAS
Vers un renouveau de l’ANAS ?
Didier Dubasque est assistant de service social et président de l’ANAS
L’ANAS a connu récemment une grave crise. Où en est votre association ?
Didier Dubasque : nous avons effectivement rencontré des difficultés, et ce, à deux niveaux. Le premier était identitaire : fallait-il rester centrés sur le métier d’assistant de service social ou nous ouvrir à l’ensemble des travailleurs sociaux ? Nous avons adressé un millier de questionnaires à nos adhérents. Les 400 premières réponses ont été dépouillées. Elles ont
Esterle-Hédibel M. - Délinquance des mineurs
« On assiste à une véritable criminalisation de la pauvreté »
Enseignante-chercheuse à l’IUFM du Nord-Pas-de-Calais, membre du groupe Claris.
On parle beaucoup d’explosion récente de la délinquance des jeunes. Le groupe CLARIS, auquel vous appartenez, est très critique à l’égard de ce genre d’affirmation. Pourquoi ?
Maryse Esterle-Hédibel : Nous sommes effectivement très critiques face au discours ambiant sur la délinquance des jeunes car il n’existe pas d’outils vraiment fiables permettant de mesurer cette réalité. Ainsi, pour l’année
Pierrelée M-Danielle - Echec Scolaire 2
Innovation pédagogique reproductible ou voiture-balai de la remédiation ?
Au terme de cette première année scolaire, quel bilan dressez-vous de l’expérience que vous avez menée ?
Marie Danielle Pierrelée : Nous avions conçu ce projet dans une logique tout public. En fait, beaucoup des enfants que nous avons reçus étaient signalés comme violents : bagarreurs (12), refus du système scolaire (14). Mais ce qu’on retrouvait le plus c’était la démotivation, la passivité, le stress, un profond sentiment de dévalorisation personnelle aboutissant à
Pierrelée M-Danielle - Echec Scolaire 1
A l’école : respecter le rythme de chacun et proposer une référence commune, c’est possible !
Marie-Danielle Pierrelée est Principale du collège expérimental du Ronceray au Mans
Quelles sont, à votre avis, les racines de l’échec scolaire ?
Marie Danielle Pierrelée : votre question recouvre une problématique bien vaste à laquelle il est difficile de répondre d’une manière rapide. Je me risquerai néanmoins à parler de ce phénomène, qui est très visible à l’adolescence et donc au collège qui accueille l’immense majorités des adolescents
Rosenczveig J-Pierre - Educateurs
« Educateurs revendiquez et défendez votre travail ! »
Que pensez-vous des intentions du nouveau gouvernement ?
Jean Pierre Rosenczveig: Le gouvernement nous propose une vision négative du travail social qui se résumerait à une approche socio-policière. On s’apprête ainsi à demander aux éducateurs de la PJJ, de vérifier l’application des mesures décidées par les futurs « juges de proximité », sans qu’un véritable temps ne soit donné à l’action éducative. On veut rabaisser la sanction pénale à 10 ans (au lieu de 13 actuellement) et même