Education spécialisée
Educatrice auprès des populations défavorisées. La part des choses
Claire PINON, l’Harmattan, 2005, 144 p.
La situation de précarité se définit par l’absence d’une ou plusieurs sécurités et de la mobilisation de toutes les énergies pour tenter de préserver ou rétablir un minimum d’équilibre, nous explique d’emblée Claire Pinon. Cet état de fait peut confronter la personne à des ruptures en matière d’hébergement (avec ce que cela implique en terme de remise en cause de l’attachement à un lieu géographique et de la permanence à des repères spatiaux-temporels, mais aussi de l’intimité et de l’hygiène), en
Questions de distance dans la relation éducative
Christine DORME, L’Harmattan, 2005, 120 p.
Voilà un petit ouvrage tout à fait intéressant qui pose en termes clairs la question de la proximité relationnelle. Notre profession a cru un moment qu’elle allait pouvoir éviter le risque d’envahissement fusionnel réciproque que représente la trop grande proximité avec l’enfant, en essayant de chasser toute subjectivité et de privilégier une écoute non impliquée. Mais, qu’on le veuille ou non, la relation éducative provoque des sentiments complexes. D’abord du fait de l’institution qui, de par
Sales gosses. Tribulations d’un éduc
Jef CURVALE, Dominique DELPIROUX, JIHO, érès, 2005, 198 p.
Le lecteur doit être prévenu : il va hurler de rire ! Mais il va aussi frémir d’horreur ! Lorsqu’un journaliste prête sa plume et un dessinateur ses crayons pour donner corps aux souvenirs d’un éducateur, cela donne un résultat détonnant. Jef Curvale a commencé à exercer son métier, il y a de cela très longtemps : « c’était encore l’âge de pierre de la rééducation. Ces gosses qui faisaient peur, on préférait les boucler que les comprendre » (p.61) Mais quand on les lâchait, c’était
Sanctionner sans punir. Dire les règles pour vivre ensemble
Elisabeth MAHEU, Chroniques Sociales, 2005, 232 p.
D’aucuns expriment leur nostalgie du temps où l’enfant obéissait sans rechigner. C’était pourtant une époque où l’on identifiait éducation et soumission. Transgresser n’a rien de pathologique : « L’enfant a besoin d’être reconnu, de recevoir une réponse des adultes qui l’entourent, de vérifier les limites entre le permis et l’interdit, de tester l’autorité » (p.111). En outre, le petit d’homme n’est pas pleinement responsable de ce qu’il commet. Il a droit à l’erreur. On ne peut avoir à son
L’intervention éducative en milieu ouvert. Pour une rencontre entre théories et pratiques
Sous la direction de Martine BEISTEGUI, L’Harmattan, 2004, 202 p.
L’action éducative engagée au sein des familles se situe à la frontière de l’autorité parentale et du devoir de protection de l’enfance, de l’aide et du contrôle, du respect du droit des familles et de l’ingérence dans leur sphère intime. Cette définition qui nous ouvre à la complexité nous est livrée par Martine Beistegui, directrice du service d’éducation en milieu ouvert de l’association Buzenval qui a eu la bonne idée de réaliser cet ouvrage mêlant avec bonheur, témoignages
Les théories métisses des éducateurs: savoirs professionnels et représentations
Jean-Paul LASSAIRE, 2004, L’Harmattan, 290 p.
Le métier d’éducateur spécialisé connaît depuis son origine un processus de recomposition permanent ou conjoncturel. Il a d’abord été fondé sur une dynamique charismatique : l’essentiel était de dispenser suffisamment d’amour. Avec la professionnalisation, est venu le temps du technicien de la relation. Mais, malgré la pénétration des sciences humaines au cœur des pratiques, il n’existe toujours pas de corpus de connaissances théoriques spécifique. En fait, l’apport scientifique s’est fondu dans
Mauvais objet, mauvais sujet
Claude MARTIN, éditions Jeunesse et droit, 2004, 176 p.
La compagne de Stanislas Tomkiewicz présenta sa thèse il y a 25 ans, peu de temps avant de disparaître. On y trouve des propos d’une grande actualité, redonnant ses lettres de noblesse à des comportements éducatifs qui, sous l’effet de la vague à technicienne et psychologisante, n’osaient plus, déjà à l’époque, s’afficher. On ne peut s’aimer soi-même si on n’a jamais vraiment été ni aimé, ni accepté. Et pourtant, c’est cette auto acceptation qui conditionne ensuite l’amour envers les
Récits d’éduc. Des vies qui font des histoires, des histoires qui fondent des vies
Jacques LOUBET, érès, 2005, 142 p.
Jacques Loubet nous propose ici un ouvrage inspiré tant par le jeu d’écriture qu’il pratiqua longtemps que par la psychanalyse lacanienne. La première source ne le rend pas toujours simple à suivre. Quant à la seconde, elle nous confronte parfois à l’hermétisme. Ainsi, de cette fulgurance totalisante : « il n’existe qu’un seul handicap, celui de ne pouvoir dire son malheur à être au monde et dans le langage. La naissance du handicap est de ne pouvoir nommer son corps et de ne pouvoir dire les fantasmes qui
L’éducateur d’une métaphore à l’autre
Sous la coordination de Jean BRICHAUX, érès, 2004, 248 p.
Les métaphores rendent les idées plus sensibles et le verbe plus accessible. L’image parle plus vite, le cliché frappe plus fort. C’est à ce sens figuré qui confère à la compréhension une forme de fulgurance auquel Jean Brichaux a convié 19 contributeurs, leur demandant de réfléchir au métier d’éducateur. Cela donne un résultat très inégal allant d’une profondeur et d’une intensité tout à fait remarquables à des textes assez imbitables. Parmi les réussites, nous retiendrons
Moniteur éducateur, un professionnel du quotidien
Philippe GABERAN, Patrick PERRARD, érès, 2004, 198 p.
Si le métier d’éducateur spécialisé trouve ses sources dans la prise en charge des enfants porteurs de handicaps, celui de moniteur éducateur est le pur produit des moniteurs d’internat qui se multiplièrent après la seconde guerre mondiale. Les deux professions ont longtemps été mises en rivalité. Au premier, on a réservé la pensée et au second l’action. Pourtant, le moniteur éducateur n’est pas un sous éducateur spécialisé. Les auteurs en font la démonstration tout au long de cet ouvrage