ACTION SOCIALE ET ÉDUCATIVE
Comment protéger l’enfant? Protection, éducation, répression
Gilbert DELAGRANGE, éditions Kathala, 2004, 250 p.
Gilbert Delagrange nous livre ici ses convictions sur un secteur qu’il connaît bien, puisqu’il a exercé comme Pédopsychiatre pendant 17 ans auprès d’une association de protection de l’enfance. Ainsi, de la méfiance exprimée à l’égard de la médiatisation des situations de maltraitance qui ne rend pas compte du difficile travail de terrain qui va du soupçon à la conviction. Il y a d’abord, dans la majorité des cas, la souffrance de l’enfant qui se manifeste à bas bruit. Il y a ensuite la
En finir avec le placement ou "j’habite chez mes parents"
Gilles CHENET, éditions Jeunesse et droit, 2004, 134 p.
Voilà un ouvrage passionnant qui fourmille d’une réflexion qui démontre la vivacité et la créativité du milieu éducatif … du moins quand celui-ci s’autorise à penser, plutôt que de confier cette tâche à des experts dûment attitrés, chargés de nous expliquer comment nous devons raisonner. Même si le cheminement de Gilles Chenet prête à polémique, ce que nous ferons dans les lignes qui suivent, ce responsable de MECS pose de vraies questions. Il y a d’abord ce titre, provocateur s’il en
La demande de justice en protection de l’enfance
Jean LAVOUE, L’Harmattan, 2004, 218 p.
Le risque de tout ouvrage compilant des articles et des interventions de colloque, c’est la dispersion et le manque de cohérence. Jean Lavoué compense cet écueil par la finesse de ses analyses et la pertinence de sa compréhension des enjeux tant sociétaux que professionnels. La démocratisation du lien social nécessite, explique-t-il, une intériorisation des règles relationnelles et une autorégulation permanente, autant dire un seuil de responsabilisation élevé qui est bien loin d’avoir été atteint. Avec
Le placement familial. De la pratique à la théorie
Myriam DAVID, Dunod, 2004, 472 p.
Les éditions Dunod ont publié en 2004 la cinquième édition revue et corrigée d’un ouvrage incontournable qui fut l’occasion pour Myriam David de donner ses lettres de noblesse à une pratique qui aura été marquée par des dérives propres à son époque. Le placement familial fut longtemps plus proche d’une déportation de hordes d’enfants dans les coins les plus reculés de la campagne, réalisée dans des conditions de brusquerie et d’impréparation aux conséquences trop souvent catastrophiques. C’est aux lendemains
Moniteur éducateur, un professionnel du quotidien
Philippe GABERAN, Patrick PERRARD, érès, 2004, 198 p.
Si le métier d’éducateur spécialisé trouve ses sources dans la prise en charge des enfants porteurs de handicaps, celui de moniteur éducateur est le pur produit des moniteurs d’internat qui se multiplièrent après la seconde guerre mondiale. Les deux professions ont longtemps été mises en rivalité. Au premier, on a réservé la pensée et au second l’action. Pourtant, le moniteur éducateur n’est pas un sous éducateur spécialisé. Les auteurs en font la démonstration tout au long de cet ouvrage
Eduquer sans punir. Une anthropologie de l’adolescence à risques
Roland COENEN, érès, 2004, 132 p.
En 2005, cela fera dix ans que le Tamaris n’aura pas renvoyé un seul adolescent et cinq ans qu’il n’en aura sanctionné aucun. L’auteur, directeur de cette institution bruxelloise pour jeunes en grande difficulté, explique d’emblée que cet abandon de toute menace et de toute sanction est le produit non d’une décision délibérée, mais le fruit des pratiques sociothérapeutiques systémiques de l’équipe. Elles résultent du rejet d’un modèle normatif dénoncé comme producteur des symptômes qu’il cherche ensuite à
Protection de l’enfance. L’action de l’association Olga Spitzer
Michèle BECQUEMIN, érès, 2003, 256 p.
Le secteur social et médico-social est constellé d’associations qui pour n’avoir pas toutes traversé le siècle, loin s’en faut, sont les témoins vivants d’un parcours riche en expériences et en savoir-faire. L’association Olga Spitzer en est un exemple vivant. Elle a pris le nom de l’une des fondatrices et bienfaitrices (elle financera, selon les années, sur ses propres deniers, jusqu’à 60% des charges de fonctionnement) de ce qui s’appellera au début le service social de l’enfance en danger moral. La
Le service social du travail. Avatars d’une fonction, vicissitudes d’un métier
François ABALLEA et Charlotte SIMON, L’Harmattan, 2004, 286 p.
S’il est bien un paradoxe pour l’assistante sociale du travail, c’est d’avoir été en partie à l’origine de la profession et pourtant d’être largement méconnue. Tout commence en effet en 1917, alors que les femmes ont remplacé dans les usines d’armement les hommes encore au front. Albert Thomas, ministre socialiste de la guerre, rend obligatoire pour tout employeur de plus de cent femmes, la présence de surintendantes d’usine. Ce corps spécialisé s’occupe plus particulièrement de
Les écoles de service social 1910-1940
Cyril LE TALLEC, L’Harmattan, 2004, 194 p.
Initialement, la compétence de l’assistante sociale relevait bien plus de ses valeurs intellectuelles et morales que d’une quelconque qualification. C’est la générosité, le sens de l’autre et la vocation dont elle faisait preuve qui lui valait reconnaissance. Mais, très vite, il s’est avéré nécessaire d’améliorer ses connaissances notamment en terme de sciences humaines et d’appropriation des lois sociales qui s’étaient particulièrement complexifiées depuis la vague de grandes réformes initiée par la
Le tiers : protecteur de l’enfant victime
Sous la direction de Marcelle Bongrain, érès, 2004, 150 p.
La loi française attribue aux parents la charge d’avoir à protéger leur enfant. Mais, quand ceux-ci ne peuvent exercer cette mission, le législateur a prévu de désigner à cet effet un tiers : l’administrateur ad hoc. Il est nommé soit par le parquet, soit par le juge d’instruction, soit par la juridiction de jugement. Les conditions qui justifient sa désignation sont très larges. Le magistrat ne va pas forcément chercher un désinvestissement caractérisé de la part des parents ou une