Violence / Maltraitance
Une journée dans la mort de l’Amérique
YOUNGE Gary, Ed. Grasset, 2017, 475 p.
Le journaliste britannique Gary Younge nous propose la photographie instantanée du samedi 23 novembre 2013 aux USA. Pourquoi cette journée ? Parce qu’elle fut marquée par la mort par balle de dix enfants et adolescents. Sept étaient noirs, deux hispaniques et un blanc. La chronologie est lugubre. 1h00 : Gary (18 ans). 3h13 : Kenneth (19 ans). 3h30 : Gustin (18 ans). 4h17 : Stanley (17 ans). 7h36 : Jaiden (9 ans). 16h22 : Pedro (18 ans). 19h15 : Edwin (16 ans). 20h19 : Tyler (11 ans). 23h00 : Samuel (16
Tolérances et radicalisme: que n’avons-nous pas compris?
LAURENT Pierre Joseph (Sous la direction), Ed. Couleur Livres, 2016, 187 p.
Traiter les terroristes islamistes de barbares apaise la légitime colère que provoquent leurs actes. Mais, s’en contenter ne permet nullement de comprendre. Sortir de l’émotion et s’émanciper du leurre de l’explication unique susceptible à elle seule de traduire les raisons des actes posés : tel est le défi lancé et réussi par les chercheurs de l’Université catholique de Louvain. L’émergence de la radicalisation s’inscrit dans l’histoire, comme un variant
Le désamour. De la maltraitance à la résilience
ZAOUI Leïla, Ed. Michalon, 2016, 166 p.
Elle a longtemps hésité. A 35 ans, mère de deux enfants et éducatrice spécialisée de métier, elle a voulu savoir. « Tu m’as battue, maltraitée, enfermée dans un placard, mal habillée, mal nourrie »… dans un flot continu de paroles, elle interroge sa mère. La seule réponse qu’elle obtiendra, c’est une pirouette : « Mais, tu vois, tu t’en es sortie » ! Très tôt, Leïla est devenue le souffre douleur de sa mère. De son enfance, elle ne garde aucun souvenir d’amour ou d’affection, juste des brimades, des
Acquittée « Je l’ai tué pour ne pas mourir »
LANGE Alexandra, Ed. J’ai lu, 2013, 280 p.
Témoignage poignant s’il en est que celui de cette femme victime de violence conjugale douze années durant et qui, dans un geste d’ultime protection, porte un coup de couteau mortel à son mari. Incarcérée en préventive dix huit mois, elle sortira libre de son procès d’Assises, le 23 mars 2012, après que lui soit reconnue la légitime défense. Il est vrai que pas un seul témoignage à charge ne sera présenté contre elle, le procureur prononçant lui-même un réquisitoire d’acquittement. Quand, à 17 ans
Droit de refuge pour les femmes et les enfants. Face aux violences conjugales et sociales
WILPERT Marie-Dominique, avec BODÉNANT Martine, DOUYÈRES Catherine, DUBOST Claire et GUILLOT Évelyne, Ed. érès, 2015, 201 p.
L’Oeuvre normande des mères, créée en 1942 pour accueillir les femmes enceintes pendant la captivité de leurs époux, s’est ensuite ouverte aux filles mères. Dans les années 1970, elle se tourne vers les épouses et les compagnes victimes de violences. Puis en 1984, elle ouvre un centre d’urgence pour femmes battues. L’ouvrage est issu d’une recherche participative centrée sur le travail théorique, clinique et éthique de
Il m’a volé ma vie
SELIMAN Morgan, Ed. Xo Document, 2015, 237 p.
Cet ouvrage provoque tant l’incrédulité, que l’effroi et la consternation. L’incrédulité d’abord, parce qu’on a du mal à comprendre que des mécanismes d’emprise puissent à ce point maintenir un être humain sous la domination brutale et inhumaine d’un autre. L’humiliation, les coups répétés, la soumission décrits ici vont durer près de quatre ans … une éternité avant que Morgan Seliman ne réagisse. L’effroi, ensuite : la description qui est faite de la violence conjugale est hallucinante. Loin de
Du prince charmant à l’homme violent. Prévenir les violences conjugales
NGUYEN Swan, (avec la participation de GARANT Julia), Ed. L’esprit du temps, 2015, 231 p.
Pendant longtemps, les violences conjugales furent légitimées par le droit de correction accordé aux hommes et aux pères. Le droit coutumier belge, datant du 14ème siècle, ne prétendait-il pas que battre sa femme n’était pas répréhensible, tant que celle-ci survivait aux mauvais traitements subis ? Il faudra attendre le nouveau code pénal entré en vigueur en 1994, pour que ces maltraitances relèvent du délit. Pourtant, aujourd’hui encore, une femme
Troubles psychiques et comportement à problème dans les établissements sociaux et médico-sociaux: observer, comprendre, agir
Les Cahiers de l’Actif n°434-435-436-437, Juillet-août 2012, 330 p.
L’accompagnement des usagers a changé de paradigme depuis quelques décennies, plaçant beaucoup d’équipes dans un désarroi allant parfois jusqu’à confiner à l’impuissance : tel est le constat dressé par les contributeurs de ce numéro, dont l’un n’hésite d’ailleurs pas à avancer le pourcentage de 70 % des établissements concernés. Reprenons la déclinaison annoncée dans le titre : observer, comprendre, agir. D’abord, observer. Le durcissement d’une partie du public accueilli se
Passage à l’acte, traumatisme, résilience et effets transgénérationnels
RODET Chantal (sous la direction), Ed. Chronique Sociale, 2014, 126 p.
De cet ensemble de contributions inspiré par une psychanalyse parfois un peu trop redondante et verbeuse, on retiendra surtout l’apport particulièrement brillant et éclairant des criminologues Valérie Moulin et Marc Dupuis, ainsi que l’exposé tout aussi lumineux de Serge Tisseron, les uns et les autres ouvrant et refermant la boucle, en partant de l’agression et arrivant au processus de résilience. Les premiers explicitent donc, avec succès, les explications multiples des
Gestion des situations de violence ou l’intervenant social en bonne posture
JAFFIOL Didier, AÏT Christian, Ed Synopsis Communication, 2014, 155 p.
Sans relever pour autant de leur quotidien, la confrontation des professionnels de santé, de l’éducation et du travail social aux situations d’agression existe malgré tout. Aucune formation qu’elle soit initiale ou continue ne les y prépare, aucun protocole ne leur permet d’y faire face. Réussir à anticiper le risque, à l’atténuer lorsqu’il est devenu imparable et à diminuer ses conséquences désastreuses ne fait partie ni du savoir-faire, ni du savoir être reconnu et