Violence / Maltraitance
Enfance maltraitée et éducation familiale. Textes 1991-2000
DURNING Paul, L’Harmattan, 2010, 201 p.
Paul Durning est un universitaire bien connu des milieux de la protection de l’enfance, pour avoir mené de nombreuses recherches portant tant sur la maltraitance des mineurs, que sur l’éducation familiale. La compilation de ses écrits, qu’il nous propose ici, est l’occasion de jeter un regard rétrospectif sur la vingtaine d’années qui nous sépare de la prise de conscience par la société française, des mauvais traitements infligés à ses enfants. Un nombre considérable de travaux ont été menés dans de
Pour en finir avec les violences faites aux femmes
BRUNEL Chantal, Le Cherche Midi, 2010, 261 p.
L’auteur est rien moins que député UMP. Nul n’est parfait. Autant dire qu’il serait légitime que l’on se méfie de sa prose, tant sa force politique a montré depuis trois ans des élans profondément anti-sociaux. On aurait bien tort. Il semble qu’ici la question féminine transcende les différences idéologiques : « depuis que les sociétés existent, les femmes subissent les pires exactions. De tous temps, elles ont vu leurs droits bafoués et leur honneur sali » (p.18) affirme Chantal Brunel qui
La fille dévastée
GUILCHER Rozenn, éditions Sulliver, 2009, 170 p.
Notre société ne tolère guère qu’on ne puisse se sentir en capacité de faire face à son enfant. Tout est mis en œuvre pour favoriser, encourager et aider à la parentalité. Mais il n’y a que deux postures possibles : être un bon ou un mauvais parent. Cette forte pression morale interdit d’avouer et de s’avouer qu’on ne peut apporter ce dont un enfant a besoin pour vivre et qu’il serait bien mieux de passer le relais. Même l’abandon est considéré comme un geste d’amour. On est bien loin d’avoir
Outreau, la vérité abusée: 12 enfants reconnus victimes
GRYSON-DJEHANSART Marie-Christine, éditions Hugo & Cie, 2009, 263 p.
« Madame Gryson, vous êtes une femme malhonnête » La cinglante attaque de l’avocat claque dans la salle des assises de Saint Omer, comme une atteinte insupportable à l’honneur et à la probité de la principale experte psychologue de l’affaire d’Outreau. La réponse arrivera cinq ans après, à travers ce livre dont la profonde honnêteté s’inscrit comme un démenti convainquant de cette perfide accusation. Patiemment et sereinement, Marie-Christine Gryson-Djehansart reprend
La fessée, pour ou contre?
VALENTIN Stephan, éditions Jouvence, 2009, 94 p.
Le proposition d’une loi interdisant la fessée, déposée par la députée UMP Edvige Antier, a reçu un accueil très froid de la part tant de la majorité parlementaire que des Français qui viennent, à 82 %, de s’y déclarer hostiles (Sondage TNS Sofres, 22/11). L’opinion n’est pas prête à rejoindre les 18 pays européens (sur 47) l’ayant déjà fait. D’où l’intérêt décuplé de ce petit ouvrage très pédagogique. Stephan Valentin en convient : cette question n’est pas populaire car elle fait intrusion
Histoire de l’homicide en Europe de la fin du moyen âge à nos jours
MUCCHIELLI Laurent & SPIERENBURG Pieter, La Découverte, 2008, 334 p.
Deux hypothèses s’affrontent pour expliquer le profond changement qu’a connu l’Europe, en matière d’homicide. La première, initiée par le sociologue allemand Norbert Elias, met l’accent sur le processus de civilisation des mœurs qui entraîna le contrôle des émotions, l’accroissement de la capacité empathique, le progrès du respect mutuel et de la coopération pacifique. La seconde, inspirée par Michel Foucault, privilégie le processus de disciplinarisation : le contrôle
Une histoire de la violence
MUCHEMBLED Robert, le Seuil, 2008, 499 p.
De nombreuses études historiques convergent pour décrire le Moyen-Âge comme une époque dominée par une culture de grande violence. Dès le plus jeune âge, l’éducation des garçons y exalte la force physique et habitue les corps à la souffrance, par des punitions corporelles précoces. Les codes de l’honneur et de la virilité ne souffrent pas le moindre affront : l’escalade va du défi à l’injure, à la gifle, puis à l’affrontement qui provoque parfois une blessure, alors fréquemment mortelle, tant la
T’es toujours en vie, toi?
DARMON Laëtitia, KIMO, Le cherche midi, 2008, 210 p.
La famille de Kimo arrive du Portugal, en 1964. Quand leur père, venu travailler en France deux ans plus tôt, la fait venir, c’est pour l’héberger dans un bidonville de Massy. Huit années dans ces conditions et le F5 d’une cité HLM obtenu en 1972 devient un véritable palace, sa modeste baignoire prenant les dimensions d’une piscine ! Ce qui pourrait être la destinée banale d’une famille ouvrière immigrée prend ici la dimension d’une tragédie grecque. Ecrit de main de maître, ce récit est
L’enfance du crime - Tous les grandes criminels ont été des enfants maltraités
LASSUS Pierre, Bourin éditeur, 2008, 252 p.
Il n’existe pas de criminels nés, ni de gène du crime, pas plus que de conditions socio-économiques qui induiraient automatiquement des passages à l’acte, affirme avec force Pierre Lassus. C’est du côté des conditions d’éducation qu’il faut aller chercher la source principale de la barbarie et de la sauvagerie avec lesquelles agissent tous les criminels en série. Moins l’environnement se montre protecteur, plus graves peuvent être les conséquences potentielles. Bien entendu, les mauvais traitements
Oui, la nature humaine est bonne. Comment la violence éducative ordinaire la pervertit depuis des millénaires
MAUREL Olivier, Robert Laffont, 2009, 256 p.
On peut distinguer trois époques dans la prise de conscience de la maltraitance subie par les enfants. La première, qui a duré des millénaires, est à peine troublée par quelques voix largement inaudibles face à la domination du déni. La violence dans l’éducation y est considérée comme banale et légitime : la douleur provoquée par les coups agirait sur la raison, la volonté et la mémoire de l’enfant, l’incitant donc à éviter de reproduire le comportement qui a causé le châtiment. Cette conviction