EN SOUFFRANCE
Personnes handicapées, personnes valides ensemble, semblables et différentes
ZUCMAN Elisabeth, éd. érès, 2012, 213 p.
Qu’est-ce qui unit et qu’est-ce qui distingue les valides des personnes handicapés ? C’est à cette question qu’Elisabeth Zucman répond, avec le regard profondément humaniste qu’elle pose depuis tant d’années sur l’espèce humaine, en général et sur ses membres les plus fragiles, en particulier. Ce que nous partageons ensemble, c’est d’abord le nécessaire attachement et la qualité de l’attention dont nous avons tous besoin, de la naissance à la mort. C’est, ensuite, cet ardent désir à se faire comprendre
Autisme et zoothérapie. Communication et apprentissage par la médiation animale
BEIGER François et JEAN Aurélie, éd. Dunod, 2011, 154 p.
Se refusant, avec raison, d’entrer dans la polémique sulfureuse entre psychanalystes et comportementalismes, quant à la meilleure approche permettant de répondre aux difficultés que posent les différentes formes d’autisme, les auteurs de cet ouvrage passionnant décrivent d’une manière simple et didactique comment l’animal peut contribuer au soutien des personnes souffrant de cette déficience si particulière. Le profil de cette forme de psychose est très singulière : incapacité plus ou
Mixité filles-garçons : réussir le pari de l’éducation
P. FRANÇOIS Jean, éd. érès/CEMEA, 2011, 215 p.
Longtemps objet de polémiques, la mixité s’est généralisée dans les années 1960/1970, bénéficiant alors d’un large consensus. Et puis, ces dernières années, la tendance s’est inversée de façon assez spectaculaire. L’idée en a été critiquée par nombre de sociologues, de pédagogues et de moralistes notamment religieux. Loin d’être une réussite, elle aboutirait au contraire à nuire à l’apprentissage des relations entre hommes et femmes. Jean P. François affiche d’emblée sa profonde conviction : la
Genre et socialisation de l’enfance à l’âge adulte. Expliquer les différences, penser l’égalité
ROUYER Véronique (sous la direction), éd. érès, 2010, 236 p.
Si notre société affiche un souci de parité et de réduction des discriminations entre les hommes et les femmes, les inégalités sont bien loin d’avoir disparu entre les sexes. Ce n’est pas la biologie qu’il faut convoquer pour comprendre la persistance d’une telle situation, mais les normes et les codes sociaux relatifs aux représentations du masculin et du féminin qui sont intégrées, dès les premières années de la vie. Et ce sont ces mécanismes que nous décrivent les vingt quatre
Sales merveilles. Enfants des rues de Katmandou
MIDOL Bertrand (texte), GRIMAUD Frédéric et FOURNEAU Alecia (photos), 2010, 190 p.
Voilà un livre à se procurer, sans délais. Pour découvrir, d’abord, ses magnifiques photographies d’une force et d’une intensité peu communes. Pour se délecter, ensuite, de son écriture fine et précise. Pour la pertinence et la justesse, encore, d’un propos sans concession qui décrit une réalité aussi terrible qu’attachante. Le Népal reste un pays à la fois pauvre et archaïque, faible en ressources et riche en superstitions qui aveuglent ses populations sur
Je suis un Pachtoune d’Afghanistan. Récit d’un jeune réfugié
VITTURI Lisa & KHAN ZAZAÏ Nouri, Ed. du Cygne, 2012, 197 p.
Le lecteur curieux de comprendre ce qui motive un enfant à courir mille dangers, pour rejoindre l’Europe, sera particulièrement intéressé par ce livre. C’est grâce à Lisa Vitturi, une assistante sociale qui, après avoir consacré sa carrière à travailler auprès des mineurs isolés étrangers, lui a prêté sa plume, que Nouri Khan Zazaï peut nous proposer le récit captivant et souvent palpitant d’un afghan que rien ne destinait à l’exil. Ce jeune Pachtoune naît dans une région certes
Après l’inceste… Comment je me suis reconstruite avec la psychogénéalogie
LE DRÉAU Noëlle, InterEditions, 2011, 324 p.
Le témoignage de Noëlle Le Dréau est au choix précieux ou encombrant. Précieux pour toutes celles et tous ceux qui subissent la trahison d’une famille qui préfère les sacrifier plutôt que de reconnaître l’agression sexuelle commise par l’un de leurs parents. Encombrant pour les thuriféraires du familialisme présentant la famille comme compétente par principe et incontournable dans le travail de reconstruction. L’auteur avait pourtant oublié pendant des années ce qu’elle avait subi, sans que cela
Tais-toi et pardonne!
De Villiers Laurent, Ed. Flammarion, 2011, 292 p.
L’enfant victime de l’inceste subit, trop souvent, une triple peine. Celle, d’abord, d’être transformé en objet sexuel. Celle, ensuite, d’être agressé par un parent aimé. Celle, enfin, de devenir le mouton noir, accusé de faire peser une lourde menace sur la cohésion familiale. On lui impose le silence, pour que la famille ne perde pas la face. C’est lui qui a vécu un terrible traumatisme. Mais c’est lui qui devient coupable d’avoir osé parler. Si l’auteur de ce livre n’était pas le fils d’un
Nous sommes tous la France. Essai sur la nouvelle identité française
Durpaire François, Éd. Philippe Rey, 2012, 143 p.
La France connaît une véritable crise d’identité, les occasions de partager le sentiment d’appartenir à la même communauté se faisant de plus en plus rares. L’auteur avance plusieurs explications possibles. L’une d’entre elles renvoie à l’histoire de la constitution de notre nation. La lutte contre les particularismes notamment provinciaux, le passé colonial fondé sur une ambition civilisatrice et l’idéal universaliste ont laissé bien peu de place à la reconnaissance des spécificités et des
Dedans, dehors. La condition d’étranger
LEBLANC Guillaume, Seuil, 2010, 219 p.
Avant d’être immigré, on est migrant : c’est la misère, la guerre ou la terreur politique qui poussent à fuir son pays natal et à rompre tant avec ses attaches qu’avec son existence antérieure. Mais, ces conditions invivables vont imposer à l’individu une posture guère plus supportable : être pris dans une zone tampon entre le totalement dedans et le totalement dehors. Car, au-delà de l’incarnation dans un corps et un visage, être étranger constitue un état, plus qu’un statut, marqué avant tout par une