EN SOUFFRANCE
La violence dans les établissements sociaux - Comprendre, évaluer, répondre
Jacques DANANCIER, Dunod, 2000, 180 p.
L’acte violent est un acte de force dirigé vers des personnes ou des objets de l’environnement visant à la destruction, l’effacement, la soumission ou la contrainte. Cette tentative de définition proposée ici par Jacques Danancier s’accompagne d’une prise en compte du contexte. Il y a d’abord la réaction provoquée chez chacun, la violence provoquant une résonance particulière fonction de l’histoire et de la personnalité individuelles. Il y a ensuite la sensibilité globale du groupe social plus ou moins
Zoneurs des Halles. Changer de regard sur la marginalité
Annie ROMILLAT, éditions Yves Michel, 2000, 120 p.
Les marginaux inquiètent la population, les consommateurs, les commerçants, les autorités. Pour autant, leur insoumission aux règles de la société et leur besoin urgent de provoquer ne sont pas compris pour ce qu’ils sont : un cri de protestation et de révolte qui exprime un fantastique mal-être. Paradoxe de l’action sociale engagée en leur direction : il s’agit de les élever au statut de citoyen alors même que, ne croyant plus en rien et désirant avant tout échapper à toute contrainte
Classer les exclus - Enjeux d’une doctrine de politique sociale
Jean Yves BARREYRE, Dunod, 2000, 184 p.
Les politiques sociales ont toujours eu recours à des grilles d’observation et à des modes d’interprétation pour orienter leurs manières de faire. Ces classifications fonctionnent sur la base de trois conditions : un inventaire préalable, une catégorisation par critères et l’assignation de l’individu à une place et une seule. Cette modélisation constitue une approche artificielle de la réalité : « il ne faut pas devenir dupes de nos propres œuvres, on ne saurait donner aucune valeur absolue aux
L’exclusion, définir pour en finir
Saül KARSZ, Michel AUTES, Robert CASTEL, Richard ROCHE, Monique SASSIER, Dunod, 2000, 174 p.
Saül Karsz est connu pour l’entreprise qu’il a entamée depuis quelques années de déconstruction du social. Cette démarche, éminemment constructive, se trouve ici à nouveau illustrée à propos du concept d’exclusion. Ce terme galvaudé et mis à toutes les sauces est revisité avec une force et une pertinence qui mérite le détour. C’est d’abord l’occasion d’évoquer les multiples approches de cette notion. Pour Serge Paugam, l’exclusion prend avant tout la
Les jeunes, les drogues et leurs représentations
Pascal LE REST, L’harmattan, 2000, 188 p.
Professeur de mathématiques, 13 ans durant, Pascal Le Rest est devenu éducateur spécialisé et ethnologue. Il intervient en prévention de l’alcoolisme et de la toxicomanie auprès d’enfants d’âge primaire et de jeunes de collège et de lycée du département de l’Eure et Loire. Il nous livre, dans cet ouvrage, le fruit de ses réflexions et de sa riche expérience. D’un côté, il nous décrit un monde d’adultes si étranger aux adolescents qu’il leur impose une violence, trop souvent non dite. Il nous présente
Le toxicomane et sa tribu
Nadia PANUNZI-ROGER, Editions Desclée de Brouwer, 2000, 180p.
L’ambition de Nadia Panunzi-Roger est bien ici de déconstruire la représentation sociale du toxicomane comme être social et dangereux, en incitant à ne pas s’en arrêter au symptôme, mais à reconsidérer la personne. On a, en effet, trop tendance à fabriquer un personnage à partir d’un aspect ou d’une conduite. Or, il n’y a pas de rupture significative entre le toxicomane d’un côté et de l’autre le reste de la population. La toxicomanie n’est ni un état ni un processus, mais un
Violences des jeunes, les parents sont-ils démissionnaires?
Joëlle MARTICHOUX, PRAT éditions, 2000, 192 p.
Le propos est classique : les parents ont abandonné toute autorité face à leurs enfants, ce qui les rend responsable des acte de délinquance que ceux-ci commettent. Pour répondre à cette opinion largement répandue, le sociologue Adil Jazouli a déjà pertinemment fait remarquer que les parents ne sont pas démissionnaires, mais qu’on les a plutôt démissionnés. Les professionnels de terrain, ceux qui se coltinent au quotidien les familles en difficulté savent bien que leur problématique est bien plus
Jeunes délinquant à la recherche d’une socialisation perdue
Robert CARIO, L’Harmattan, 1996/1999, 208 p.
Comment tolérer les réponses répressives face à la délinquance des mineurs quand on sait que les causes de ces passages à l’acte sont à rechercher du côté du manque d’affection, d’éducation et de socialisation ? Le ton de l’auteur est donné dès les premières lignes. Et il va tenter tout au long de l’ouvrage de justifier de cette conviction. Avec tout d’abord un état des lieux qui permet de savoir de quoi l’on parle. La première difficulté réside dans la recherche de chiffres fiables. Les
La délinquance des mineurs, l’enfant, le psychologue, le droit
Catherine BLATIER, Presse Universitaire de Grenoble, 1999, 292 p.
A une délinquance commençant de plus en plus tôt et produisant des actes de plus en plus graves a répondu une inquiétude de plus en plus grande de la population. D’où l’intérêt de cette étude tout à fait passionnante sur la délinquance des mineurs, son identification et son traitement tant judiciaire, éducatif que psychologique. L’auteur y décrit longuement le dispositif de la justice des enfants en la replaçant dans un contexte historique et s’appuie sur toute une série
L’état de l’enfance en France - L’enfance handicapée
Gabriel LANGOUËT et all, Hachette, 1999, 286 p.
La réflexion qui traverse tout l’ouvrage se réfère à la construction de la notion de handicap, bâtie au fil des temps, à l’image des sociétés qui ont cherché à l’appréhender. De l’enfance anormale à l’enfance inadaptée des années 60, on est passé aux publics handicapés ou en difficulté. Avec toujours la même opposition entre la vision médicale (= une personne en fauteuil roulant face à un escalier a un problème du fait de sa paralysie) et la vision sociale (= la même personne est victime d’une