EN SOUFFRANCE
Les toxicomanes ne sont pas tous incurables
Sylvie GEISMAR-WIEVIORKA, Seuil, 1998, 210 p.
Régis, à 23 ans, est employé modèle le jour et toxicomane la nuit. Très apprécié sur son travail où il est perçu comme sérieux et ponctuel, cela ne l’empêche pas de consommer régulièrement de l’héroïne. Il avait trouvé là une forme d ‘équilibre, sans que sa famille ni ses collègues de travail ne s’aperçoivent de rien. Par amour pour une jeune fille qu’il a rencontrée, il décide de se désintoxiquer tout seul. Son comportement change, il devient irritable et confus. Le pot aux roses est bientôt
Au nom des enfants, violence, pédophilie, maltraitances… 40 ans de lutte
Simone Chalon, Le pré au Clercs, 1999, 252 p.
Le livre de Simone Chalon ne fait pas dans la dentelle. Elle se fait vraiment l’écho du fin fond de l’horreur. La plongée terrifiante qu’elle nous propose soulève le cœur et provoque la révolte : le sort des enfants qu’elle présente est à peine imaginable tant il confine à l’insupportable. Maltraitance, persécution, torture, brutalité, négligence, mépris de la part tant des parents que des adultes sensés les protéger. C’est à partir de sa place de présidente de la Fédération des comités Alexis
Les villes face à l’insécurité - Des ghettos américains aux banlieues françaises
Sophie Body-Gendrot, Bayard Editions, 1998, 366 p.
Le constat de l’auteur est très clair : toutes les sociétés occidentales connaissent les mêmes crises de contrôle, d’intégration et de régulation sociale. Mais deux modèles s’affrontent quant aux modalités de résolution de cette situation. En France, la rhétorique relève de la lutte contre l’exclusion et la paupérisation alors qu’aux USA, ce qui l’emporte massivement, c’est la répression. Il est vrai que la criminalité et la violence ont atteint dans ce pays des recors invraisemblables. Ainsi
Y a-t-il une psychopathologie des banlieues?
Jean-Jacques Rassial et all, érès, 114 p. 1999
Y a-t-il une relation entre le mode de fonctionnement des banlieues et une certaine forme de psychopathologie ? Une brochette de psy… nous proposent ici des réponses tout à fait pertinentes à cette question quelque peu provocante.
Première hypothèse, la disparition de la place du père provoquerait l’émergence d’une horde fraternelle s’exprimant tant sous la forme du fondamentalisme que des gangs. Seule la triangulation permet, en effet, que se concrétisent les processus de sublimation (objet
La crise du droit d’asile
Philippe SEGUR, puf, 1998, 181 p
Le droit d’asile constitue une pratique immémoriale dont la source est à rechercher du côté du sacré. A l’origine, il s’agit bien d’un sanctuaire « voué à la divinité, protégé, fermé, interdit aux profanes et à leurs activités » (p.18). Les rochers sacrificiels, les temples, les églises, les cimetières, les tombeaux ou sépultures des saints ou de certains rois sont devenus ainsi au court des siècles des lieux où étaient prohibée toute violence échappant aux règles et codifications du religieux.Plus que
La fabrique de l’enfant maltraité - Un nouveau regard sur l’enfant et sa famille
Laurence GAVARINI et Françoise PETITOT, érès, 1998, 174 p.
Si la maltraitance pose un problème de fond aux professionnels, c’est bien celui de sa définition. On n’a pas réussi à trouver un contenu qui soit universel. Les facteurs qui permettent de la déceler ne se suffisent la plupart du temps pas à eux-mêmes (mises à part les traces de coup). Ce qui taraude les intervenants c’est le risque d’erreur qu’il soit par excès ou par défaut. D’où la nécessité de se pencher sur cette catégorisation qui « ne peut être séparée du contexte social et
Maltraitances institutionnelles - accueillir et soigner les enfants sans les maltraiter
Marceline GABEL, Frédéric JESU, Michel MANCIAUX, Fleurus, 1998, 305 p.
Les éditions Fleurus viennent de publier les actes du colloque qui s’était tenu le 15 décembre 1997 sur les maltraitances institutionnelles et dont Lien Social s’était fait un large écho dans son numéro 431. Cette parution fait suite à la publication depuis 1993 des travaux des journées portant respectivement sur « le maintien des liens », «répétition et évaluation » et sur « les maltraitances psychologiques ». Pour ce qui est du séminaire « accueillir et soigner les
Les enfants maltraités
Pascal VIVET, Les essentiels de Milan, 1998, 64 p.
La littérature portant sur la question de la maltraitance a donné lieu à une notable profusion. C’est un peu comme si, depuis une quinzaine d’années, notre pays avait voulu rattraper l’important retard qu’il avait accumulé en la matière. Objet pendant très longtemps de déni sinon de dédain, ce thème a fourni des milliers de pages en provenance tant des chercheurs que des acteurs de terrain ou des victimes. Même si la qualité de ces travaux et témoignages l’emporte le plus souvent et ne peut
Le malade mental à l’épreuve de son retour dans la société
Eliane CARIO, 1998, L’Harmattan, 236 p.
“ Le comportement d’une société envers ses malades mentaux est un des meilleurs témoignage de son degré de civilisation ” affirmaient les premières Rencontres psychiatriques d’après guerre. Et c’est vrai que, pendant des siècles, la maladie mentale n’existait pas. Plus exactement elle était identifiée soit à un don de prophétisme soit à la monstruosité. Au XVII ème siècle, la répression de l’errance aboutit au “ grand enfermement ” qui va aussi concerner les “ fous ”. Mais, il faudra attendre le XIXème
Les SDF et le nouveau contrat social
Maryse BRESSON, L’Harmattan, 1997, 234 p
Face à une exclusion qui ne cesse de prendre de l’ampleur, l’auteur préconise une nécessaire et salutaire déconstruction de tous les préjugés sur cette question.Non, le vagabondage n’a pas toujours été synonyme de grande pauvreté et d’indigence. Cette réalité ancienne est devenue un problème politique avant d’être un problème social. C’est le salariat qui a imposé le travail pour les valides, les hôpitaux pour les invalides, la prison pour ceux qui résistaient à cet agencement (en 1899, on