Enfance
A qui appartiennent nos enfants?
SEGALEN Martine, Ed. Taillandier, 2010, 207 p.
L’enfant est le miroir de la société. Tout au long de l’histoire, la question de savoir à qui il appartient a reflété les conceptions et modes de vie des adultes. Il a d’abord été la propriété de la famille, conséquence naturelle du mariage, institution structurée autour du devoir de fécondité. La parentèle avait alors une forte emprise sur le nouveau-né qui prenait, selon son sexe, un prénom de la lignée masculine ou féminine. A dix ans, il était associé à toutes les activités sociales. Les
Nos idées sur l’enfance. Étude des représentations de l’enfance en Occident
DUPEYRON Jean-François, L’Harmattan, 2010, 311 p.
Voilà une étude historique tout à fait judicieuse qui nous permet de relativiser la vision, trop souvent répandue, d’une conception moderne de l’enfance triomphante face au soi-disant obscurantisme médiéval qui aurait soit ignoré, soit méprisé cette classe d’âge. Jean-François Dupeyron nous fait la brillante démonstration que les mêmes visions du petit d’homme ont traversé, pour la plupart, l’histoire. Il en repère au moins quatre, que l’on retrouve sous des versions plus ou moins originales
Nos enfants sous haute surveillance. Évaluations, dépistages, médicaments…
GIAMPINO Sylviane & VIDAL Catherine, éd. Albin Michel, 2009, 284 p.
Toute éducation se confronte à deux ambitions quelque peu contradictoires : préparer nos enfants à s’adapter aux attentes de la société, tout en évitant de formater leur personnalité. Ces deux préoccupations tendent à être phagocytées par une conviction totalitaire : croire que l’on va pouvoir maîtriser leur développement, sans avoir à en assumer la part d’incertitude. L’école maternelle renonce à sa pédagogie créative et ludique, pour aborder dès la petite section des
Comment aider l’enfant à devenir lui-même? Éléments de réponses
DE SINGLY François, Armand Colin, 2009, 151 p.
Hier, on exigeait de l’enfant qu’il obéisse et qu’il se soumette au destin qui lui était imposé. Aujourd’hui, on attend de lui qu’il se découvre par lui-même et qu’il forge de façon autonome sa propre personnalité. François de Singly refuse tout autant la seule relation verticale autoritaire du passé que l’unique voie horizontale contemporaine de l’auto-engendrement de l’individu. Il en appelle, dans cet essai tout à fait pertinent, à s’engager dans une troisième voie : celle qui conjugue la
Il est permis d’obéir. L’obéissance n’est pas la soumission
MARCELLI Daniel, Albin Michel, 2009, 265 p.
Le thème de l’autorité est devenu une obsession. La question de l’obéissance semble, quant à elle, relever du pire de registres réactionnaires. Seule la désobéissance apparaît libératrice face à une éducation rigide et autoritaire. Fort de ce constat, Daniel Marcelli propose une réflexion passionnante, nous démontrant avec brio en quoi l’obéissance est le corollaire de l’autonomie. Que le lecteur se rassure : on ne trouvera pas ici le moindre relent passéiste sur les vertus d’un style éducatif
Enfants turbulents: l’enfer est-il pavé de bonnes intentions
Collectif Pas de 0 de conduite, éditions érès, 2008 304 p.
Notre société présente le curieux paradoxe d’être à la fois de plus en plus demandeuse de catégorisation, de dépistage et de diagnostic opérationnel, tout en étant particulièrement attentive à la défense des libertés individuelles. C’est à cette contradiction que répond la vingtaine de participants au colloque scientifique réuni, en novembre 2007, par le collectif Pas de 0 de conduite. S’il est bien une idée fausse, c’est celle qui laisse croire à l’existence d’un lien linéaire et
L’enfant: petit homme ou petit d’homme ?
GUILLAUME Françoise, L’Harmattan, 2008, 208 p.
Jusqu’au milieu du XXème siècle, l’enfant était considéré comme un petit d’homme. Il fallait l’éduquer pour lui permettre de prendre la place qui lui est dévolue. Il fallait le modeler dans un moule sculpté à l’image de l’adulte attendu. Ce qui dominait alors, c’était l’hétéronomie : un corpus de pensée structurait l’individu et ordonnait dans le moindre de ses actes personnels ou collectifs. Tout était organisé pour que chacun se reconnaisse comme partie d’un ensemble. La personnalité
Nos enfants
Sous la direction de WIEVIORKA Michel, éditions Sciences Humaines, 2008, 291 p.
Prenez un thème, réunissez une vingtaine de chercheurs, d’élus ou d’acteurs de terrain et faites-les plancher sur le sujet que vous avez choisi. Vous obtiendrez une foire à l’intelligence. C’est la recette appliquée, chaque année, aux entretiens d’Auxerre. La trame pour le rendez-vous de 2007 était : « nos enfants ». De quoi décliner un portrait sur cette période de la vie de l’Homme qui a pris, dans la période contemporaine, une dimension tout à fait originale
Faut-il être plus sévère avec nos enfants ?
ANTIER Edwige, Aldo Naouri, Mordicus, 2008, 94 p.
Il est des livres qui font gagner beaucoup de temps. Celui-ci en fait partie. Il permet de mesurer l’intérêt qu’il y a à lire les 14 autres écrits de ces deux pédiatres médiatiques, devenus des références pour nombre de parents. C’est vrai qu’ils visent parfois juste. Mais, d’autres affirmations sont pour le moins péremptoires. Edwige Antier nous explique ainsi : « le nourrisson, le bébé, puis l’enfant jusqu’à trois ans, doit être le roi » Jusqu’à cet âge, il ne fait jamais de caprices
A la recherche des besoins perdus. Un regard sur l’enfance et la société
ZAMET Pierre, L’Harmattan, 2007, 204 p.
C’est à partir de sa longue expérience de pédiatre auprès des enfants et des parents, que Pierre Zamet a écrit cet essai. Chaque individu, explique-t-il, est confronté à la nécessité d’assouvir un certain nombre de besoins, afin de calmer sa tension intérieure et la pénurie de satisfactions. Pour autant, répondre aux aspirations individuelles ne peut se faire qu’en tenant compte de celles des autres. « La société n’autorise pas la satisfaction débridée des pulsions de l’être humain. » (p.17) C’est