LA FAMILLE
L’enfance, une grande question philosophique
BACHLER Laurent, 2022, Éd. érès, 164 p.
En interrogeant les certitudes et le sens des mots, la philosophie n’apporte pas de réponses, mais cherche à questionner en laissant parfois ouvertes les portes qu’elle a entre-baillées. Jonglant avec Socrate, Platon, Kant, Nietzche et autres Foucault, Sartre ou Camus, Laurent Bachler malmène bien des évidences, des idées reçues et des prescriptions. Si éduquer c’est apprendre à se passer de l’éducateur, : comment s’émanciper de tout assujéettissement, en vivant dans la contrainte ? Peut-être en ne
Je voulais juste être libre
GRATIAS Claire, Éd. Le Muscadier, 2019, 212 p.
L’oppression exercée par sa mère abusive était trop forte. L’humiliation répétée était trop odieuse. L’étouffement ressenti était trop insupportable. Manon, pourtant si sérieuse et si studieuse, a fini par s’en est aller. Comme une cocotte-minute qui explose pour avoir été trop longtemps sous pression, l’adolescente s’est enfuie. Elle est partie très loin de cette maison familiale qui l’empêchait tout simplement de vivre. Les témoins se succèdent, chapitre après chapitre, pour donner leur propre
Comment élever un ado d’appartement 2.0
DE RANCOURT Anne, Éd. Educ.s, 2019, 219 p.
Et si on se lâchait un peu ? Certains pourront trouver ce livre cruel et caustique. Mais, bien d’autres n’arrêteront pas de se bidonner tout au long de ses pages. Anne De Rancourt ne propose pas une étude psychologique, ni une recherche sociologique, pas plus d’ailleurs qu’un manuel d’éducation. Rien de scientifique ou de rationnel, d’instructif ou de réutilisable dans ces propos. Juste un humour certes corrosif, mais combien ravageur qui, selon le cas, peut rassurer (le mien n’est pas à ce point)
Adolescents de cité. L’épreuve de la mobilité
OPPENCHAÏM Nicolas, Éd. Presse Universitaire de François Rabelais, 2016, 271 p.
Les adolescents résidant en banlieue ont la réputation de quitter rarement leur quartier, comme si l’enveloppe protectrice du ghetto leur assurait une sécurité face à la stigmatisation trop souvent subie. L’étude menée par Nicolas Oppenchaïm apporte un éclairage distancié face à cette idée reçue. Il distingue quatre « idéal-types » de mobilité sociale tant chez les filles que chez les garçons. Les postures masculines peuvent d’abord prendre la forme de ces « ados
Accompagner les adolescents
COTTIN Patrick (sous la direction), Éd. Erès, 2018, 195 p.
Tout le monde en convient, l’adolescence est une période énigmatique où l’on n’est plus un enfant, tout en n’étant pas encore un adulte. Coincé entre un discours adulte paradoxal alternant « fais ce que je te dis » et « tu es assez grand pour savoir ce que tu as à faire », l’adolescent gagne progressivement en autonomie, vécue comme une injonction, se confrontant dès lors à la responsabilité individuelle de l’échec. Il arrive parfois que maltraiter son corps, agresser les autres ou
Pour une éducation sur mesure
FIZE Michel, Éd. Mimesis, 2018, 132 p.
La plupart des informations qui sont diffusées sur les adolescents proviennent de cas pathologiques que l’on généralise pour en faire une réalité universelle. En 2009, un sondage révélait que 80% des adultes étaient persuadés qu’ils se sentaient mal, alors que 70% d’entre eux se disaient heureux. C’est la classe d’âge qui subit le plus de clichés, de préjugés, de fantasmes, de caricatures et de moqueries. En réalité, l’adolescence n’est un temps ni de crise, ni de contestation, proclame invariablement
Les monstres n’existent pas
MILLOT Ondine, Éd. Stock, 2018, 322 p.
Entretenir son jardin relève d’un loisir plaisant. Sauf, peut-être, quand un coup de pioche déterre une bien macabre découverte : un sac poubelle d’où s’échappe une odeur pestilentielle, celle provenant de nourrissons en décomposition. Les nouveaux propriétaires rapidement mis hors de cause, l’enquête mène jusqu’à Dominique Cottrez. Cette aide-soignante, donnant jusque-là toute satisfaction à ses employeurs et particulièrement prévenante envers les personnes âgées qu’elle accompagne, reconnaît rapidement
Vagabondes, voleuses, vicieuses
BLANCHARD Véronique, Éd. Françoise Bourin, 2019, 327 p.
Nous voilà plongé(e)s aux lendemains de la seconde guerre mondiale. Véronique Blanchard redonne la parole à ces « mauvaises filles » qui avaient le malheur de ne pas se soumettre à la loi du genre. Le modèle patriarcal leur programmait pourtant un avenir tout tracé : prendre soin de leur foyer, de leur mari et de leurs enfants. Rebelles, à la recherche d’émancipation ou tout simplement fuyant une famille rigide, maltraitante ou trop pauvre, certaines refusèrent cette destinée et se
Les fantines
PIA BRIFFAUT Maria, Éd. Le Lys Bleu, 2019, 185 p.
Voilà un plaidoyer raisonné et raisonnable pour l’abolition de l’accouchement sous X. Bien des arguments tentent pourtant d’en défendre le bien-fondé. Eviter les infanticides ? C’est supposer que toute femme en difficulté avec sa grossesse serait une criminelle en puissance. Enrayer les abandons sauvages ? L’actualité nous montre qu’ils perdurent, malgré ce dispositif censé l’éviter. Empêcher la contestation de la légitimité des adoptions ? De plus en plus de parents adoptifs se prononcent
Ces parents qu’on soutient. Une protection de l’enfance autre
THOMASSET Jean-Pierre, Ed. érès, 2018, 280 p.
Jean-Pierre Thomasset en est convaincu : il est nécessaire de remettre radicalement en cause notre façon de gérer les placements de mineurs, pour cesser d’en rajouter à la souffrance qui existe déjà.
La protection de l’enfance a d’abord fonctionné sur le discours de la contrainte : sauver l’enfant prétendument perdu, en le coupant de ses racines réputées pathogènes et y substituer un lieu d’accueil forcément plus sain.
Le second discours à être advenu est celui des affects : il a poussé des