LA FAMILLE
L’éducation en mal d’autorité
LE PENNEC Yann, Ed. L’Harmattan, 2013, 89 p.
L’autorité fut longtemps fondée sur la toute puissance autocratique du paterfamilias, s’exerçant verticalement et exigeant sur le champ et sans contestation possible l’obéissance. Cette soumission fut légitimée tant par un Aristote considérant que l’enfant est uniquement prisonnier de ses désirs, qu’un La Bruyère lui attribuant toutes le turpitudes humaines, qu’un Kant le réduisant à la somme de ses impulsions désordonnées que la discipline n’avait pas encore humanisées ou encore un Le Play le
Les jouets sont éternels. Médiation, initiation, sujétion
KOTOMICHOS Irène (sous la direction de), Le Sociographe n°41, mars 2013, 144 p.
Les sciences humaines sont unanimes à le constater : que ce soit dans la maîtrise des choses ou de lui-même, dans l’épreuve du réel ou dans l’expérimentation des situations de la vie, le jeu constitue un besoin essentiel pour l’enfant. C’est même l’un des outils principaux qu’il met en œuvre, tant dans le processus d’apprentissage, que dans la construction de sa personnalité. Certains objets ont une valeur intrinsèque latente qui pousse à les utiliser spontanémentLa famille: ressource ou handicap?
COUM Daniel (Sous la direction), Ed. érès, 2013, 231 p.
Quelles que soient les modalités diverses et variées de faire famille, celle-ci a toujours été le creuset permettant à l’enfant, nourri de lait autant que de fantasmes et de références culturelles, de grandir. Les parents ont toujours pour fonction de transmettre au petit d’homme, par imprégnation longue, ce qui lui permettra d’accéder à l’âge adulte. Ce qui lui est nécessaire pour atteindre cet objectif relève d’un véritable paradoxe : bénéficier du soutien et de l’aliénation
La parenté en question(s)
BEDIN Véronique et FOURNIER Martine (Sous la direction), Ed. Sciences Humaines, 2013, 235 p.
Quand les sciences humaines s’emparent de la question de la famille, on quitte l’univers des fantasmes et des idéologies, pour entrer dans celui de la réalité. L’ouvrage édité par la célèbre revue éponyme démontre que si toutes les sociétés ont énoncé des règles et des tabous concernant les unions sexuelles de ses membres, la procréation et l’éducation des enfants, il n’existe aucun archétype uniforme et absolu, mais plutôt une grande diversité de
Paternités imposées. Un sujet tabou
PLARD Mary, Ed. Les liens qui libèrent, 2013, 203 p.
Depuis cinquante ans, le législateur n’a cessé de renforcer les droits des femmes sur leur maternité : libéralisation de la contraception et de l’avortement, lois contraignant les pères à assumer leurs responsabilités (saisie sur salaire en cas de pensions alimentaires non versées, peines de prison en cas d’abandon de famille). Les mères peuvent procéder à une insémination artificielle, accoucher sous x, remettre le bébé en vue d’adoption. Toutes ces mesures constituent un indéniable
La seconde vie des bébés morts
MEMMI Dominique, Ed. EHESS, 2011, 206 p.
La tradition a longtemps voulu que l’on fasse disparaître le corps d’un bébé mort, qu’on place sa mère sous sédatif et qu’on l’incite à oublier et à en faire un autre. Entre le milieu des années 1980 et le milieu des années 1990, une mutation essentielle est intervenue dans le secteur hospitalier, sous l’influence de la psychanalyse : le petit corps jusque là caché aux yeux de ses parents, leur fut d’abord présenté, puis habillé. Le geste consistant à toucher l’enfant décédé, à le prendre dans ses
Renaître orphelin. D’une réalité méconnue à une reconnaissance sociale
VALET V. Florence, Chronique sociale, 2010
Voilà un ouvrage d’autant plus utile à lire que le thème qu’il traite est particulièrement délaissé. Pendant longtemps, l’existence des orphelins fut marquée par la tragédie et la surmortalité. La littérature populaire fourmille de ces récits d’enfants abandonnés, endeuillés, voués à la débrouillardise et à une survie précaire. Un enfant sur deux perdait un parent, avant d’atteindre ses vingt ans. Et puis, les progrès de la médecine permettant de réduire massivement la mortalité, le nombre des
Petit frère l’orage
AUCANTE Marieke, Albin Michel, 2012, 261 p.
C’est un véritable hymne à l’amour que Marieke Aucante dédie à son petit frère Denis, né avec une encéphalopathie qui lui vaudra, toute son existence, un taux d’incapacité de 90 %. Si, au début, la famille est déstabilisée face à cet enfant différent, souffrant d’une déficience particulièrement handicapante, elle va l’entourer ensuite d’une bienveillance et d’une ferveur à nulle autre pareille. Et c’est d’abord sa mère, considérée comme une sainte dans son village, qui se dévouera corps et âme à son
Frères et sœurs de personnes handicapées
GARDOU Charles (sous la direction), érès, 2012, 187 p.
La structuration identitaire d’un enfant tient aux liens verticaux, mais aussi aux liens horizontaux. Les relations, au sein de la fratrie, sont faits de contiguïté fusionnelle et d’adversité déchirante, de risque de se confondre et de tentation de s’entretuer, de protection et de désir fratricide. Ces rapports de proximité et de distance constituent des facteurs essentiels de socialisation, de régulation des conflits et d’articulation de la place faite à chacun, préfiguration à
Choisir la paternité gay
GROSS Martine, Ed. érès, 2012, 289 p.
Certes, l’étude réalisée par Martine Gross, auprès de cinquante adultes gays déjà parents et vingt en projet de l’être, n’est pas a proprement parler objective. Mais, l’ambition de l’auteur n’est pas tant de démontrer la légitimité de l’homoparentalité qu’elle tient pour acquise, que de mieux comprendre comment elle fonctionne. Et c’est vrai que la lecture de son ouvrage ne peut qu’emporter la conviction, tant son argumentaire est riche, documenté et structuré. Si la paternité gay enchevêtre des