Livres
En souffrances. Adolescence et entrée dans la vie
LE BRETON David, éditions Métailié, 2007, 362 p.
La grande majorité des jeunes s’intègre à notre société, en y trouvant sa place. Pourtant, une frange non négligeable peine à donner sens à son existence et à traverser sereinement la longue phase d’attente et d’incertitude qui s’étend de la fin de l’enfance à l’âge adulte. Les comportements à risque peuvent être compris comme autant de tentatives douloureuses de se mettre au monde et de ritualiser le passage de l’adolescence. C’est cette trame d’interprétation que David Le Breton nous livre
Qu’est-ce que l’adolescence ?
BEDIN Véronique & all, Sciences Humaines, 2009, 255 p.
On retrouve dans cette publication de la revue Sciences Humaines le même souci que dans le mensuel : celui de proposer un tour d’horizon synthétique offrant au lecteur un large état des lieux qui, sans se vouloir exhaustif, n’en reste pas moins très diversifié. La réflexion débute ici avec un constat récurrent : trop souvent, on stigmatise l’adolescence, en y voyant le temps de tous les dangers et de tous les risques, et plus particulièrement celui des crises et des désordres
L’échec scolaire des enfants de migrants. L’illusion de l’égalité
CHOMENTOWSKI Martine, L’Harmattan, 2009, 244 p.
Les statistiques le démontrent clairement : les enfants de migrants rencontrent plus de difficultés à l’école que ceux ayant des parents non immigrés. Plus qu’ailleurs on y trouve des troubles de l’attention, de la mémorisation, du raisonnement, de la concentration, de la capacité de synthèse et du potentiel d’écoute. L’auteure nous propose ici une démonstration implacable des causes de ces dysfonctionnements. Elle commence par rappeler que si l’échec scolaire marque l’incapacité d’un individu à
Violence à l’école. Des violences vécues aux violences agies
SIROTE Alain & all , Bréal, 2009, 239 p.
Loin des discours à la mode sur une violence scolaire volontiers amalgamée à la délinquance, aux banlieues et à l’immigration, voilà un livre qui mérite vraiment le détour. Sa finesse d’analyse et l’intelligence de son propos sont à souligner. Même s’il admet la réalité de la montée de ce phénomène, il ne se centre pas, pour l’expliquer, tant sur l’enfant que sur l’institution et les adultes qui la constituent. La démarche éducative consiste, avant tout, en un processus d’arrachement à la nature
Ces enfants dont personne ne veut
Pierre VERDIER et Marieke AUCANTE, Dunod, 1997, 162 p
En 1995, 2.262 enfants susceptibles d’être adoptés ne pouvaient l’être. Parmi les raisons expliquant cet état de chose, on trouve la bonne insertion dans la famille d’accueil (18%), le maintien des liens familiaux (7%), mais aussi l’âge (12%) mais surtout des raisons de santé (38%). Après tout, n’est-ce pas de la folie que de vouloir adopter un enfant atteint d’un handicap ou d’une maladie qui sans forcément les destiner à une mort proche (comme on peut le craindre pour ceux d’entre eux
Bruno Bettelheim, une vie
Nina Sutton, Stock, 1995, 758 p.
Bruno Bettelheim, le célèbre psychanalyste, le directeur de l’Ecole Orthogénique de Chicago pendant près de trente ans, le penseur empreint d’humanité et de pédagogie active, serait-il en fait un imposteur ? La presse lui rend un vibrant hommage lorsqu’en 1990, l’homme se suicide. Mais l’encre des nécrologies flatteuses à peine sèche, une violente campagne de presse le traîne dans la boue.
Nina Sutton nous propose ici une biographie monumentale qu’elle a mis cinq années à écrire. On y suit Bruno Bettelheim de
S’ennuyer, quel bonheur!
LEMOINE Patrick, Armand Colin, 2008, 183 p.
Si notre société a appris à chasser et à redouter l’ennui, c’est sans doute en raison de sa quête de satisfaction instantanée, d’efficacité et de productivité qui exclut tout temps mort. Mais cela n’a pas toujours été ainsi : après la peine de mort, la sanction la plus lourde fut longtemps les travaux forcés. C’est aujourd’hui, l’incarcération à perpétuité en un lieu où l’on n’a d’autres perspectives que d’attendre, sans rien faire. Les vertus de la morosité, les merveilles du farniente, l’extase
Peut-on vraiment choisir sa mort? Repères pour les citoyens et ceux qui les soignent
DEVALOIS Bernard, Editions Collection Oméga, 2009, 188 p
Médecin réanimateur et Directeur du service de soins palliatifs de l’hôpital de Puteaux, Bernard Devalois nous propose ici un ouvrage précieux, pour comprendre l’un des termes du débat sur l’euthanasie : celui de ses opposants. Homme de l’art, l’auteur reconnaît volontiers que la capacité accordée aux soignants de repousser l’issue fatale de la mort ne leur donne pas forcément le droit d’exercer cette faculté. Et de dénoncer l’acharnement thérapeutique, en la qualifiant de dérive
Pitié pour les hommes. L’euthanasie: le droit ultime
LABAYLE Denis, Stock, 2009, 210 p.
C’est un vrai coup de colère que pousse Denis Labayle, ce médecin hospitalier à l’origine du manifeste signé en 2007 par 2.000 soignants qui reconnaissaient avoir aidé des malades à mourir, en fin de vie. Trop d’hypocrisie, trop de procès d’intention, trop de politiquement correct et d’humainement incorrect sur ce dossier de l’euthanasie. Convenant des avancées de la loi de 2005, il lui reproche toutefois de ne pas avoir répondu aux attentes, en allant jusqu’au bout. Certes, l’opposition à l’acharnement
Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient touchés. Journal de la consultation « souffrance et travail »
PEZE Marie, Editions Pearson, 2008, 214 p.
Psychologue et psychanalyste, Marie Pezé a créé à Nanterre la première consultation psychologique consacrée au travail, qu’elle dirige encore aujourd’hui. Elle nous propose dans cet ouvrage toute une série de cas cliniques éclairés d’une réflexion conceptuelle d’une grande pertinence. Si son inspiration est bien freudienne, elle le reconnaît avec une grande honnêteté : pour utiles qu’elles soient « mes références théoriques de psychanalyste (…) ne suffisent pas » (p. 20). Pire, « l’application