Les publications en sciences humaines sont nombreuses et d’une richesse impressionnante.La lecture de centaines d’ouvrages a constitué, à chaque fois, un moment de plaisir et de grande satisfaction intellectuelle. J'espère que l’internaute trouve dans ces critiques l’envie de se plonger, à son tour, dans ces livres

Méthodologie de l’intervention en travail social

DE ROBERTIS Cristina, Bayard, 2007, 399 p.

« C’est dans les vieux pots, qu’on fait les meilleures soupes » : voilà un proverbe qui sied fort bien à l’ouvrage de Cristina de Robertis. Ce livre de chevet de générations d’étudiants, constamment réédité, revu et complété pour la présente édition, a démontré à l’usage qu’il constitue une valeur sûre. L’auteur s’opposant à toute tentative de constituer une doctrine figée, replace le corps de connaissances constitutif de l’action professionnelle, dans une dynamique en perpétuelle évolution. Si le

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Tout ne se joue pas avant 3 ans

DELION Pierre, Albin Michel, 2008, 222 p.

Pierre Delion tient d’abord, pour l’essentiel, un discours prudent. S’il ne nie pas l’importance des gènes ou des trois premières années, il rappelle que les forces qui surdéterminent et celles qui offrent réparation sont tout autant présentes. S’il existe bien d’authentiques pathologies du contrôle moteur et des processus d’attention, la ligne de démarcation entre le normal et le pathologique est pour le moins fluctuant, explique-t-il. S’il reconnaît que les catégories nosographiques ont leur

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Enfance dangereuse, enfance en danger? L’appréhension des écarts de conduite de l’enfant et de l’adolescent

Sous la direction de Lucette Khaïat et Cécile Marchal, érès 2007, 271 p.

On retrouve dans ces Actes du colloque proposé en 2006 par l’association Louis Chatin, les tenants et aboutissants de la volée de bois vert reçue par l’expertise collective de l’INSERM intitulée « trouble de conduite chez l’enfant et l’adolescent ». Cette étude s’est largement inspiré du DSM4, manuel de référence publié et régulièrement actualisé par l’Association psychiatrique américaine. Pour comprendre la logique de cette démarche, il faut se replonger dans le

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De la violence et des femmes

Sous la direction de Cécile DAUPHIN et Arlette FARGE, Albin Michel, 1997, 201p.

Comment penser la violence des femmes alors que celle qu’elles subissent est de loin la plus manifeste ? Les onze auteurs de cet essai abordent cette question délicate sans tabous ni misérabilisme. Oui, malgré leur douce nature, les femmes sont violentes. Elles le sont à cause et malgré l’éducation qui inculque très tôt des valeurs de conquête chez le petit garçon qui affiche alors force et audace et  des valeurs de modestie chez la petite fille ce qui favorise

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Maires de banlieues. La politique à l’épreuve du réel

Hacène BELMESSOUS, éditions du Sextant, 2007, 156 p.

L’auteur a suivi, pas à pas, pendant quelques semaines, les maires respectifs de Vaulx-en Velin, (près de Lyon), de La Courneuve et de Montfermeil (en région parisienne). C’est au travers du portrait sensible, habile et subtil qu’il nous en dresse, que nous pénétrons au cœur de la fonction de premier magistrat communal. Mais ce n’est pas un quotidien banal qu’il nous décrit. C’est celui d’hommes politiques exerçant leur mandat dans des communes tout particulièrement concernées par la

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Avoir un idéal, est-ce bien raisonnable?

Michel LACROIX, Flammarion, 2007, 197 p.

Avoir un idéal est indispensable pour les uns, car rien ne définit plus l’être humain que de donner un sens à sa vie. C’est une attitude à proscrire pour les autres, tant l’excès, la désillusion et la dépendance que cela induit peuvent être destructrices. Et il est vrai que si la mise en œuvre d’idéaux sociaux et politiques a permis de transformer le monde, elle a aussi constitué le plus court chemin vers l’enfer. Peut-on éviter le pire et préserver le meilleur ?  C’est à cette question que répond

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Trop de gestion tue le social. Essai sur une discrète chalandisation

Michel CHAUVIERE, la Découverte, 2007, 225 p.

Alors que l’action sociale bruisse de ces concepts issus du secteur marchand telles la démarche qualité, la satisfaction de l’usager, l’évaluation, l’efficacité … il était temps qu’une réaction digne de ce nom ait lieu. C’est à Michel Chauvière que l’on doit ce remarquable travail de synthèse qui dresse l’état des lieux de l’offensive néo-libérale dans notre secteur. L’auteur en convient : la marchandisation du social se heurte aux limites qu’oppose l’insolvabilité des populations bénéficiaires

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Le travail social mis à mal. Le risque totalitaire

Romuald AVET, EFEdition, 2007, 118 p.

Le travail social est critiqué sur ses méthodes et son manque d’objectivité, son absence de transparence et son déficit de résultats, sans oublier son manque d’efficience. Pour répondre à cette situation, on entend le soumettre à des procédures d’évaluation quantitatives et qualitatives. Quel qu’il soit, aucun protocole ne permettra de rendre compte de la complexité des processus à l’œuvre. Parce que le praticien qui s’engage sans préjuger des résultats, ni chercher à en maîtriser le cours ne saurait se

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Donner un sens à sa vie

Jacques LECOMTE, Odile Jacob, 2007, 326 p.

Quelle voie emprunter pour réussir sa vie ? Entre la vision hédoniste (le plaisir comme bien suprême) et la conviction eudémoniste (atteindre l’objectif qu’on s’est donné), l’auteur refuse de choisir : « ni le bien-être, ni le sens ne sont suffisants pour qualifier positivement la vie d’un individu » (p.39). Il préfère nous proposer une synthèse entre la quête de soi et la recherche de l’autre. Il s’appuie sur les travaux de la psychologie humaniste pour démontrer que le bonheur passe à la fois par

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La part obscure de nous-mêmes. Une histoire des perversions

Elisabeth ROUDINESCO, 2007, 233 p.

Petite revue de détail de la perversité à travers l’histoire : tel aurait pu être le sous-titre de cet ouvrage d’une grande culture qui nous fait remonter les siècles. On y croise les mystiques, les flagellants, Gilles de Rais, le Marquis de Sade. On termine par « l’effrayante, l’indicible, l’impensable banalité du mal » (Anah Arendt) que constitua le nazisme. Mais, l’auteur ne se contente pas d’un récit fort bien documenté. Elle cherche à démontrer la tentation récurrente de catégorisation et d’isolement

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