Les publications en sciences humaines sont nombreuses et d’une richesse impressionnante.La lecture de centaines d’ouvrages a constitué, à chaque fois, un moment de plaisir et de grande satisfaction intellectuelle. J'espère que l’internaute trouve dans ces critiques l’envie de se plonger, à son tour, dans ces livres

Ces enfants dont personne ne veut

Pierre VERDIER et Marieke AUCANTE, Dunod, 1997, 162 p

 
En 1995, 2.262 enfants susceptibles d’être adoptés ne pouvaient l’être. Parmi les raisons expliquant cet état de chose, on trouve la bonne insertion dans la famille d’accueil (18%), le maintien des liens familiaux (7%), mais aussi l’âge (12%) mais surtout des raisons de santé (38%). Après tout, n’est-ce pas de la folie que de vouloir adopter un enfant atteint d’un handicap ou d’une maladie qui sans forcément les destiner à une mort proche (comme on peut le craindre pour ceux d’entre eux

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Bruno Bettelheim, une vie

Nina Sutton, Stock, 1995, 758 p.

Bruno Bettelheim, le célèbre psychanalyste, le directeur de l’Ecole Orthogénique de Chicago pendant près de trente ans, le penseur empreint d’humanité et de pédagogie active, serait-il en fait un imposteur ? La presse lui rend un vibrant hommage lorsqu’en 1990, l’homme se suicide. Mais l’encre des nécrologies flatteuses à peine sèche, une violente campagne de presse le traîne dans la boue.

Nina Sutton nous propose ici une biographie monumentale qu’elle a mis cinq années à écrire. On y suit Bruno Bettelheim de

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S’ennuyer, quel bonheur!

LEMOINE Patrick, Armand Colin, 2008, 183 p.

Si notre société a appris à chasser et à redouter l’ennui, c’est sans doute en raison de sa quête de satisfaction instantanée, d’efficacité et de productivité qui exclut tout temps mort. Mais cela n’a pas toujours été ainsi : après la peine de mort, la sanction la plus lourde fut longtemps les travaux forcés. C’est aujourd’hui, l’incarcération à perpétuité en un lieu où l’on n’a d’autres perspectives que d’attendre, sans rien faire. Les vertus de la morosité, les merveilles du farniente, l’extase

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Peut-on vraiment choisir sa mort? Repères pour les citoyens et ceux qui les soignent

DEVALOIS Bernard, Editions Collection Oméga, 2009, 188 p

Médecin réanimateur et Directeur du service de soins palliatifs de l’hôpital de Puteaux, Bernard Devalois nous propose ici un ouvrage précieux, pour comprendre l’un des termes du débat sur l’euthanasie : celui de ses opposants. Homme de l’art, l’auteur reconnaît volontiers que la capacité accordée aux soignants de repousser l’issue fatale de la mort ne leur donne pas forcément le droit d’exercer cette faculté. Et de dénoncer l’acharnement thérapeutique, en la qualifiant de dérive

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Pitié pour les hommes. L’euthanasie: le droit ultime

LABAYLE Denis, Stock, 2009, 210 p.

C’est un vrai coup de colère que pousse Denis Labayle, ce médecin hospitalier à l’origine du manifeste signé en 2007 par 2.000 soignants qui reconnaissaient avoir aidé des malades à mourir, en fin de vie. Trop d’hypocrisie, trop de procès d’intention, trop de politiquement correct et d’humainement incorrect sur ce dossier de l’euthanasie. Convenant des avancées de la loi de 2005, il lui reproche toutefois de ne pas avoir répondu aux attentes, en allant jusqu’au bout. Certes, l’opposition à l’acharnement

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Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient touchés. Journal de la consultation « souffrance et travail »

PEZE Marie, Editions Pearson, 2008, 214 p.

Psychologue et psychanalyste, Marie Pezé a créé à Nanterre la première consultation psychologique consacrée au travail, qu’elle dirige encore aujourd’hui. Elle nous propose dans cet ouvrage toute une série de cas cliniques éclairés d’une réflexion conceptuelle d’une grande pertinence. Si son inspiration est bien freudienne, elle le reconnaît avec une grande honnêteté : pour utiles qu’elles soient « mes références théoriques de psychanalyste (…) ne suffisent pas » (p. 20). Pire, « l’application

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Les conditions de travail dans le secteur social. Approches juridiques d’un exercice professionnel bien particulier

MANANGA Francisco, Editions L’Harmattan, 2008, 390 p.

Il y a encore une trentaine d’années, les travailleurs sociaux existaient à peine. Aujourd’hui, ils sont partout où règnent les problèmes sociaux, affirme Fransisco Mananga. Cette généralisation s’accompagne d’une autre caractéristique notable : des mécanismes de professionnalisation qui n’ont pas supprimé les valeurs fondatrices faites d’altruisme, de militantisme et de philanthropie, mais leur ont superposé des exigences liées aux prérogatives du code du travail. Le monde du travail

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L’institution incertaine du partenariat

LYET Philippe, Editions L’Harmattan, 2008, 236 p.

Le partenariat est devenu le nouveau leitmotiv à la mode. Pourtant, il ne suffit pas d’inciter les acteurs issus d’institutions distinctes à travailler ensemble et à construire conjointement des normes communes, pour réussir à produire de la gouvernance partenariale. On le savait empiriquement. Philippe Lyet nous en fait ici une démonstration conceptuelle implacable et talentueuse. La résistance se produit d’abord du côté des acteurs de terrain qui, voyant leur identité malmenée, sont

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La gouvernance des associations. Economie, sociologie, gestion

Sous la direction de HOARAU Christian et LAVILLE Jean-Louis, érès, 2008, 297 p.

Les associations qui avaient rêvé de bénévolat, de gratuité, de générosité et de travail en commun harmonieux, vivent parfois des enjeux de pouvoir, des conflits violents, des identités non reconnues, un sentiment de perte de projet et donc de sens. D’où l’intérêt de cet ouvrage qui se propose de rétablir ce que devrait être un mode d’organisation de plus en plus influencé par le monde de l’entreprise. La dirigeance associative, qui est passée successivement des

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L’éducation par les mots

DEMEY Christel, L’Harmattan, 2007, 236 p.

Christel Demay nous propose un ouvrage dense et passionnant sur la force parfois destructrice des mots. Elle ne remet pas en cause les propos parfois rudes adressés par les parents à leur enfant, pour les faire obéir ou enrayer ceux de leurs comportements qu’ils jugent néfastes. Ils ont le droit d’être parfois épuisés ou de décompenser. C’est ce langage massivement dépréciatif qui s’inscrit dans la durée et la répétition, dans l’acharnement et la puissance de conviction qu’elle considère comme

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