Les publications en sciences humaines sont nombreuses et d’une richesse impressionnante.La lecture de centaines d’ouvrages a constitué, à chaque fois, un moment de plaisir et de grande satisfaction intellectuelle. J'espère que l’internaute trouve dans ces critiques l’envie de se plonger, à son tour, dans ces livres

Les ancêtres ne prennent pas l’avion

RUFFEL Pascale, Ed. Jeca Seria, 2017, 123 p.

Pour accompagner les réfugiés, il faut renoncer à ces idées reçues, à ces poncifs pseudo-culturels et à ces représentations psychologisantes si souvent plaqués sur ces populations. C’est cette expérience que nous livre ici Pascale Ruffel, psychologue au Centre nantais d’hébergement des réfugiés, dans un écrit emprunt de retenue et d’humilité. S’exiler, rappelle l’auteur, confronte à un bain de sons et de langue qui vous enveloppe de son étrangeté. « La dépossession de la langue, c’est se retrouver

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La fin de l’hospitalité. Lampedusa, Lesbos, Calais. Jusqu’où irons-nous?

LEBLANC Guillaume et BURGÈRE Fabienne, Ed. Flammarion,  2017, 239 p.

L’antique valeur de l’hospitalité est née d’une impulsion vers l’autre, d’un désir de secourir celui qui est en péril, du choix de se laisser affecter par la menace pesant sur sa vie, de la conviction que tout existence est digne d’attention et de considération. Emmanuel Kant proclamait que la terre n’appartenant juridiquement à aucune nation, ni à aucun individu, personne n’a « originairement plus de droit q’un autre à un endroit de la terre ». Mais, avec la modernité, les

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Définir les réfugiés

AGIER Michel, Ed. PUF, 2017, 116 p.

L’histoire est longue de l’introuvable définition du réfugié. Sans doute parce que ce n’est pas une identité, mais une catégorie institutionnelle construite artificiellement qui se transforme sans cesse, au fils du temps, au gré des priorités politiques nationales et des changements de rapports de force internationaux. L’octroi de l’asile ou de la qualité de réfugié relève bien plus d’une prérogative de l’État qui définit, à un moment donné et pour les raisons qui lui sont propres, une politique migratoire

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Les migrants de Calais: enquête sur la vie en transit

DJIGO Sophie, Ed. Agone, 2016, 210 p.

Sophie Djigo est allée sur place les rencontrer ces migrants de Calais, ces militants qui les soutiennent, ces populations qui les côtoient. L’ouvrage passionnant qu’elle nous propose combine le reportage, le recueil de témoignages et l’essai réflexif sur une problématique qui salit notre république réputée patrie des droits de l’homme. Méthodiquement, l’auteur s’attaque aux stéréotypes. Peut-on imaginer que ce serait par choix que ces migrants subissent une vie hors de toute limite de décence, sans

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La paix des ménages. Histoire des violences conjugales XIX au XXI siècle

VANNEAU Victoria, Ed. Anomosa, 2016, 363 p.

La puissance maritale s’imposant aux femmes comme aux enfants a longtemps été la norme incontestée. Proverbes, brocards, pièces de théâtre, chansons sont nombreux qui contribuent alors à pérenniser l’idée d’un droit de correction du mari sur son épouse, fondé sur la nature des choses. La tradition s’effrite toutefois à la révolution. Même si l’article 213 du Code civil édicté en 1804 valide la dépendance de la femme à l’autorité domestique du mari (aboli seulement entre les deux guerres) et même si

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Exposés aux violences conjugales, les enfants de l’oubli

ZAOUCHE-GAUDRON Chantal, FLORES Jean-Jacques, JASPART Coline, PAUL Olivia, SAVARD Nathalie, Ed. érès, 2016, 130 p.

Tous les enfants ont besoin, pour bien grandir, d’un espace aimant et sécurisant leur garantissant des repères stables. Ce n’est pas exactement ce qui se passe dans les familles confrontées aux violences conjugales. Il n’est pas nécessaire qu’ils soient exposés directement à la vue des coups pour vivre une situation traumatisante. Entendre des mots prononcés, percevoir leur intensité, leur violence, les cris, les bruits

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Sortir de la maltraitance. Violences conjugales: résister c’est comprendre, c’est agir

LOMBARDI Edith, Ed. L’Harmattan, 2016, 211 p.

Aussi loin que la mémoire humaine remonte, les femmes ont toujours été assujetties et considérées comme un bien précieux en tant que reproductrices de l’espèce. Loin de changer la donne, le premier Code civil à avoir été édicté, celui de Napoléon (1805), les prive de tout droit juridique, les rabaissant au niveau des mineurs, des criminels et des débiles mentaux. C’est très progressivement qu’elles vont conquérir leurs droits : disposer de leur salaire (1907), passer contrat et s’inscrire à

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Sentiment amoureux et conjugalité violente. Du meilleur au pire

CONDOMINAS Cécile, Ed. L’Harmattan, 2016, 189 p.

Deux lectures opposées cherchent à interpréter les ressorts de la passivité de certaines femmes face aux violences conjugales. La première privilégie une emprise de l’agresseur prenant la forme de l’effraction (invasion du territoire de sa proie), de la captation (son isolement) et de la programmation (son dressage). La seconde lecture accuse la femme de complicité active (provocation et incitation) ou passive (intériorisation de la domination patriarcale). Cécile Condominas propose une piste

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Le cauchemar qui n’en finit pas. Comment le néo libéralisme défait la démocratie

DARDOT Pierre, LAVAL Christian, Ed. La Découverte, 2016, 248 p.

La crise de 2008 n’a fait que radicaliser le néo-libéralisme, constatent les auteurs. La politique économique qu’il impose un peu partout dans le monde, veut faire payer aux salariés et aux retraités le sauvetage du système financier et le remboursement d’une dette qu’ils n’ont jamais contractée. L’Union européenne a mobilisé 4.500 milliards d’euros, soit 37 % du PIB pour éviter l’écroulement des banques. Résultat de l’opération : d’un côté l’accroissement des inégalités, les

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En finir avec le libéralisme à la française

SARLAT Guillaume, Ed. Albin Michel, 2015, 234 p.

Si la parole anti-libérale n’est pas rare, on la trouve difficilement dans la bouche de banquiers d’affaire comme Guillaume Sarlat. La France n’est ni en faillite, ni au bord du gouffre, affirme-t-il. Elle est surtout l’otage, depuis plus de trente ans, d’une politique économique qui, en 2013, a procuré quarante milliards d’euros aux actionnaires des groupes du CAC-40 et dégradé toujours plus les conditions de vie des plus fragiles. Les choix qui ont été faits de renoncer à la gestion

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