Livres
Sociologie de l’enfance
COURT Martine, 2017, Ed. La Découverte, 125 p.
L’enfance est la période de la vie humaine allant de la naissance à la puberté. Ses caractéristiques physiologiques sont universelles : petite taille, dentition incomplète, incapacité à se reproduire, immaturité du système immunitaire... Pour le reste, c’est la diversité qui l’emporte selon les époques historiques, les lieux et les catégories sociales. C’est pourquoi, mieux vaut parler des enfances plutôt que de l’enfance. C’est très récemment que cet être particulier a cessé d’être réduit à desVers un État social actif à la française
ROUZEAU Marc, Éd. EHESP, 2016, 169 p.
L’État providence se délite. Le cadre de référence construit au cours des trente glorieuses a été remis en cause par les crises successives des années 1980. Sous l’effet de la mondialisation, de la décentralisation, de l’européanisation et du paradigme néo-libéral, la protection sociale et l’assistance ont cédé le pas à la promotion de l’équité et de la cohésion sociale, du développement des capabilités et de la mobilisation des bénéficiaires. Les travailleurs sociaux se voient confier la mission
Affaires sociales, questions intimes
KARSZ Saül, Ed. Dunod, 2017, 296 p.
Saül Karsz nous a habitués, livre après livre, à déconstruire les évidences et à manier la dialectique avec maestria. Son dernier ouvrage nous propose un vrai feu d’artifice, décomposant et contextualisant huit catégories trop souvent dogmatisées et essentialisées : présentées comme naturelles elles agiraient comme en lévitation. La vieillesse ? Si elle est bien marquée par des données biologiques, anatomiques et psychiques, elle est avant tout une construction historique au sein de rapports sociaux
Dysfonction publique. L’État social vu de l’intérieur
NOBLET Pascale, Éd. Le Mieux, 2016, 318 p.
Après trente ans de bons et loyaux services, Pascal Noblet, haut fonctionnaire du ministère des affaires sociales en retraite, décrit ce qui traditionnellement est tu, obligation de réserve oblige. Fin connaisseur de la gestion de l’action sociale, et notamment celui des sans-abri, il nous livre un récit sans concession teinté d’humour, de pathétique et d’une certaine amertume. La haute fonction publique est marquée par la toute-puissance des chefs à qui il ne faut pas faire d’ombre, ni déplaire en
La solidarité en quête de sens
GIORGI Dominique et SAINTOYANT Valérie, Éd. EHESP, 2018, 244 p.
Cet ouvrage didactique écrit par deux inspecteurs généraux des affaires sociales est d’une grande érudition. On y trouve une chronologie détaillée de l’histoire des politiques de solidarité, un état des lieux quasiment exhaustif des dispositifs d’action sociale, une mise en perspective de la crise de l’État providence ainsi qu’une esquisse prospective de ce que peut nous apporter un renouveau de l’action politique. Cette somme ne manquera pas de devenir une référence pour tout
Le mythe de la virilité. Un piège pour les deux sexes
GAZALÉ Olivia, Ed. Robert Laffont, 2017, 419 p.
L’homme n’est homme que parce qu’il arbore les attributs triomphants de sa virilité. La mythologie, la cosmologie, la métaphysique, la religion et la science ont imaginé deux pôles diamétralement opposés. D’un côté la femme passive et inconstante, fragile et faible, au caractère doux et aimant, gouvernée par ses émotions et incapable de raisonner, faite pour la maternité. De l’autre, l’homme fort et courageux, avisé et volontaire, au caractère stable et conquérant, maître de lui et capable de
Prostitution, quel est le problème?
MATHIEU Lilian, Ed. Textuel, 2016, 141 p.
Le sens commun tient pour évident que la prostitution est une réalité déplorable. Lilian Mathieu, en bon sociologue qui se respecte, se charge de passer en revue et d’évaluer des arguments sensés le démontrer qui se sont émoussés, depuis la libéralisation des moeurs sexuelles. La prostitution devrait être bannie parce qu’elle induit une sexualité sans désir pour l’autre? Cette affirmation revient à condamner toute recherche de relations brèves ou ponctuelles, sans engagement amoureux prioritairement
Utopies réalistes
BREGMAN Rutger, Ed. du Seuil, 2017, 251 p.
Il nous faut de nouveaux points de repère et une nouvelle utopie qui changent l’avenir, explique Rutger Bregman. En commençant par arrêter de faire la guerre aux pauvres pour s’en prendre vraiment à la pauvreté. Les pays dotés de programmes sociaux ambitieux sont ceux qui ont réussi le plus à la faire reculer. Les pauvres sont les meilleurs experts de ce dont ils ont besoin. Les aider sans condition est la façon la plus efficace de les inciter à travailler. Cette confiance permet même d’économiser
La contre société
Sue Roger, Ed. LLL, 2016, 188 p.
Par son ampleur et sa persistance, la crise a fini par disqualifier la plupart des institutions et de leur pouvoir. La société apparaît moins protectrice, moins solidaire, plus dure, plus violente, plus excluante et plus inégalitaire. Face à la fragmentation, l’éclatement et la déconstruction des collectifs, une contre société émerge à travers le monde, en réaction au repli sur soi et à l’absence d’une perspective d’avenir. Alors que le pouvoir vertical se vide peu à peu de sens et de légitimité, un
Utopies réelles
WRIGHT Erik Olin, Ed. La Découverte, 2017, 613 p.
Après de milliers d’années de stagnation et de survie aléatoires, la société humaine a adopté une organisation qui lui a apportée une prospérité et un confort inégalés. Le capitalisme constituerait dans l’histoire une formidable opportunité favorisant l’épanouissement de notre espèce, s’il n’était porteur de toute une série de dérives inhérentes à sa logique profonde : creusement des inégalités entre les plus riches et les plus pauvres, consumérisme sans limites détruisant la nature