Livres
Une vie à crédit. Ethnographie avant basculement des mondes
Tome 1 : Immersion (189 p.) Tome 2 : au cœur du monde (193 p.) Tome 3 : le virage du monde » (204 p.)
LE REST Pascal, Ed. L’Harmattan, 2017
En 586 pages, Pascal le Rest nous dresse un étonnant portrait. Rares sont les écrivains en capacité de donner autant de détails aussi précis sur des évènements remontant trente ans en arrière. Et pour cause, il leur manque les 3.000 pages noircies alors, retraçant par le menu le quotidien, que l’auteur a compilées en se disant qu’un jour, il en ferait sûrement quelque chose. Dans le déroulement des
Les disparus du foyer Sainte Madeleine
GUIMARD Nathalie, Ed. L’Harmattan, 2018, 252 p.
Il se passe toujours quelque chose dans le travail social, y compris des crimes. On n’avait encore jamais situé un polard au coeur d’un foyer éducatif. Voilà qui est fait. Nathalie Guimard nous propose une intrigue haletante qui se lit comme un roman policier … puisque c’en est un ! Un cadavre enterré dans une forêt. Un éducateur au bord du burn-out. Deux mineurs étrangers isolés afghans disparaissant d’un foyer qui les accueille. Des galeries retrouvées dans son sous-sol. Une ONG
C’était mieux avant!
SERRES Michel, Ed. Le Pommier, 2017, 95 p.
Avant, les guerres successives faisaient des millions de morts. Avant, les pauvres mourraient sans soins les médecins emportant dans leur sacoche les dix médicaments efficaces pour les patients qui pouvaient les payer. Avant, on pouvait injurier les juifs dans des revues antisémites et prétendre scientifiquement que les noirs étaient plus proches des primates que des êtres humains. Avant, les usines pouvaient répandre sans contraintes leurs déchets dans la nature. Avant, il fallait mettre au monde
Gabin sans limites. Mon amour de fils autiste
SAVARD Laurent, Ed. Payot, 2018, 174 p.
À 18 mois, Gabin ne dit pas « papa », mais son rire infernal, qui peut durer une bonne demi-heure, lézarde les murs. À deux ans et demi, il ne parle toujours pas. « Peut-être n’a-t-il rien à dire ? », commente le pédiatre. À trois ans, Gabin a déjà fait tous les hôpitaux, tous les labos, tous les examens. C’est au bout de dix ans qu’un diagnostic sera posé. Dans la rue, il ferme tous les volets passant à sa portée. Ses petites voitures, il les aligne méthodiquement sans chercher à les faire rouler. À la
Autisme: j’accuse!
HORIOT Hugo, Ed. L’iconosclaste, 2018, 137 p.
Voilà un coup de colère qui mérite d’être relayé. Il émane d’un adulte autiste, écrivain et comédien, qui revendique sa différence et proclame sa fierté d’en être doté. Parce que la voix de ses sœurs et de ses frères est marginalisée, étouffée et censurée, il le crie très fort : il ne supporte plus que l’on parle de son identité comme d’un mal, d’une épidémie, d’un fléau, d’une maladie ou d’une calamité qu’il faudrait éradiquer … ou la faire correspondre au profil neurotypique. Si un enfant
Vivre avec l’autisme. Une expérience relationnelle. Guide à l’usage des soignants
LARBÁN VERA Juan, Ed. érès, 2016, 257 p.
Juan Larbán Vera nous propose ici un ouvrage très didactique utilisant une argumentation solide échappant à l’hermétisme trop souvent nébuleux des psychanalystes. Pourtant, il reprend une rhétorique souvent critiquée. Les causes de l’autisme nous demeurent en grande partie inconnues, explique Bernard Golse dans sa préface ? Par pour l’auteur. Si on ne peut écarter les facteurs environnementaux et génétiques, les causes essentielles sont à rechercher du côté des soins primaires, du style d’éducation et
A quoi pensent les autistes?
JOUBERT Martin, Ed. Gallimard, 2017, 159 p.
Les premières pages de Martin Joubert sont limpides. Dommage que la suite ne le soit pas toujours. La pathologie de l’autisme, affirme-t-il, se caractérise par une très grande variété de tableaux cliniques. Celui qu’il nous décrit renvoie à cet abîme de perplexité, auquel certaines personnes vivant avec ce syndrome sont confrontées, quand elles font face à l’expression d’une émotion qui représente pour elles un continent mystérieux, une terre étrangère et un univers de non-sens. Vivant avec une
Fous d’Afrique. L’omerta
SANS Pierre, Ed. C.I.P.P., 2018, 237 p.
Au premier abord, le très charismatique béninois Grégoire Ahongbonon emporte l’adhésion. Illustrant les conférences qu’il donne en occident, en sortant d’un sac de bure les fers utilisés pour la contention des fous d’Afrique, il apparaît comme le nouveau Pinel libérant en 1795 les aliénés de leurs chaînes. Pierre Sans a voulu mettre ses quarante ans de carrière dans la psychiatrie au service de cette œuvre réputée sortir rapidement les malades mentaux de leur enfermement et les réinsérer dans leur
La folle histoire des idées folles en psychiatrie
CYRULNIK Boris et LEMOINE Patrick (sous la direction), Ed. Odile Jacob, 2016, 275 p.
De tous temps, la psychiatrie n’a parlé pas tant des patients souffrants de maladie mentale que de sa manière de voir le monde et de l’expliquer selon les modèles que lui fournissent son époque et sa culture. Aussi, n’est-il pas étonnant de lire sous la plume de près d’une douzaine de contributeurs, une énumération assez terrifiante des idées saugrenues, voire criminelles qui animèrent cette discipline. Jeter le patient dans une fosse grouillante de serpents
Chroniques d’un éducateur devenu usager. De l’autre côté du mur
PALLARD Vincent, Ed. L’Harmattan, 2018, 210 p.
Comment réussir à honorer ses engagements envers l’autre, quand on est soi-même désengagé de sa propre vie ? Ce paradoxe, Vincent Pallard, moniteur éducateur dans le médico-social, va le résoudre en décidant d’arrêter de travailler pour se faire hospitaliser en psychiatrie. Le récit qu’il nous livre d’une plume alerte est précieux à plus d’un titre. Parce qu’il rompt avec un tabou : nombre de professionnels voués à l’accompagnement d’autrui craquent un jour. Et parce qu’il rend visible le vécu