Les publications en sciences humaines sont nombreuses et d’une richesse impressionnante.La lecture de centaines d’ouvrages a constitué, à chaque fois, un moment de plaisir et de grande satisfaction intellectuelle. J'espère que l’internaute trouve dans ces critiques l’envie de se plonger, à son tour, dans ces livres

Autisme: j’accuse!

HORIOT Hugo, Ed. L’iconosclaste, 2018, 137 p.

Voilà un coup de colère qui mérite d’être relayé. Il émane d’un adulte autiste, écrivain et comédien, qui revendique sa différence et proclame sa fierté d’en être doté. Parce que la voix de ses sœurs et de ses frères est marginalisée, étouffée et censurée, il le crie très fort : il ne supporte plus que l’on parle de son identité comme d’un mal, d’une épidémie, d’un fléau, d’une maladie ou d’une calamité qu’il faudrait éradiquer … ou la faire correspondre au profil neurotypique. Si un enfant

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Chroniques d’un éducateur devenu usager. De l’autre côté du mur

PALLARD Vincent, Ed. L’Harmattan, 2018, 210 p.

Comment réussir à honorer ses engagements envers l’autre, quand on est soi-même désengagé de sa propre vie ? Ce paradoxe, Vincent Pallard, moniteur éducateur dans le médico-social, va le résoudre en décidant d’arrêter de travailler pour se faire hospitaliser en psychiatrie. Le récit qu’il nous livre d’une plume alerte est précieux à plus d’un titre. Parce qu’il rompt avec un tabou : nombre de professionnels voués à l’accompagnement d’autrui craquent un jour. Et parce qu’il rend visible le vécu

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La folle histoire des idées folles en psychiatrie

CYRULNIK Boris et LEMOINE Patrick (sous la direction), Ed. Odile Jacob, 2016, 275 p.

De tous temps, la psychiatrie n’a parlé pas tant des patients souffrants de maladie mentale que de sa manière de voir le monde et de l’expliquer selon les modèles que lui fournissent son époque et sa culture. Aussi, n’est-il pas étonnant de lire sous la plume de près d’une douzaine de contributeurs, une énumération assez terrifiante des idées saugrenues, voire criminelles qui animèrent cette discipline. Jeter le patient dans une fosse grouillante de serpents

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Fous d’Afrique. L’omerta

SANS Pierre, Ed. C.I.P.P., 2018, 237 p.

Au premier abord, le très charismatique béninois Grégoire Ahongbonon emporte l’adhésion. Illustrant les conférences qu’il donne en occident, en sortant d’un sac de bure les fers utilisés pour la contention des fous d’Afrique, il apparaît comme le nouveau Pinel libérant en 1795 les aliénés de leurs chaînes. Pierre Sans a voulu mettre ses quarante ans de carrière dans la psychiatrie au service de cette œuvre réputée sortir rapidement les malades mentaux de leur enfermement et les réinsérer dans leur

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Principal de collège ou imam de la République

RAVET Bernard, Ed. Kero, 2017, 236 p.

Avec un titre aussi racoleur, on s’attend à un contenu plutôt populiste. Le propos est bien plus mesuré. Si on n’a souvent retenu de ce témoignage que l’amertume de ce principal d’avoir dû réorienter, pour le protéger, un élève en provenance d’Israël, il dit aussi bien d’autres choses. Comme cette description du collège Versailles, où il exerça un temps, comme lieu en perdition, oublié, enkysté dans une zone impossible à réhabiliter, coincée sous l’autoroute A7 qui vomit son flot incessant de voitures et

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À l’école de l’autonomie. Épreuves et enjeux des dispositifs de deuxième chance

DECHENEAU Benjamin, HOUDEVILLE Gérald, MAZAUD Caroline (sous la direction), Ed. L’Harmattan, 2016, 274 p.

Même si les cohortes concernées par le décrochage scolaire ne représentent plus que 6% d’une classe d’âge (25% en 1975), celui-ci est devenue un problème social et politique. Les pouvoirs publics ont structuré tout un secteur de formation dédié aux jeunes sortant déqualifiés de l’éducation nationale. Ce dispositif est financé par les Conseils régionaux qui lancent des appels d’offre, fixant les contours et les contenus attendus. Comment

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Mon incroyable vie d’instit

SAINT HILAIRE Florence, Ed. Balland, 2017, 176 p.

Haut cadre dans un grand groupe pharmaceutique, l’auteure décide la trentaine révolue, de devenir institutrice. Très vite, elle se spécialise dans la grande difficulté scolaire. Suivant son militaire de mari, la voilà égrenant d’improbables expériences, au gré des différentes mutations de son conjoint. Son passage par l’IUFM n’est guère heureux, se terminant par une évaluation finale assurée par un inspecteur titubant, connu pour ses problèmes d’alcool. Sa première affectation dans les Hauts

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Journal d’un psychologue de l’école de la République

CAZENEUVE Michel, Ed. L’Harmattan, 2018, 236 p.

Que fait-on quand on a commencé comme instituteur, continué vingt ans comme directeur dans le social et le médico-social  et que l’on veut réintégrer son corps d’origine ? On demande un poste de direction. Les équivalences de diplôme n’existant pas, la seule nomination qui vous est proposée c’est psychologue scolaire. Fort de son doctorat en psychologie l’auteur accepte. Il y perdra une fin de carrière comme cadre. Il y gagnera l’occasion d’investir son savoir faire auprès des plus fragiles

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Comment nous sommes devenus humains. Les origines de l’empathie

BLAFFER HRDY Sarah, Ed. L’instant Présent, 2016, 365 p.

Les capacités pro sociales permettant à l’espèce humaine de privilégier les activités collaboratives proviennent de son aptitude unique dans le monde du vivant à penser ce que les autres ressentent et à partager leur expérience. Les neurosciences démontrent que les mêmes régions du cerveau sont activées lorsqu’on aide autrui et quand on reçoit des récompenses. Mais, l’intersubjectivité n’est pas favorisée par le seul fonctionnement neuronal. Elle l’est aussi par la culture. Chez les
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Le monde va beaucoup mieux que vous le croyez

LECOMTE Jacques, Ed. Les Arènes, 2017, 211 p.

Chômage, guerres, attentats, réchauffement climatique …le catastrophisme bruisse à la une des gazettes. Et pourtant, le monde va mieux. Cela qui ne signifie pas pour autant qu’il va bien. Mais, petit à petit, la pauvreté, la faim, les maladies, l’analphabétisme reculent. Mesurer le chemin parcouru ne doit pas nous amener à nous arrêter, mais à identifier ce qui a été acquis et surtout ce qui reste à accomplir. Pourquoi, ne sommes-nous attentifs qu’à la dramatisation de la situation ? Parce que

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