Livres
Le royaume de Tristan. Guide de survie d'une maman face à l'autisme
FERRY Anne-Sophie, Ed. Michalon, 2015, 239 p.
Qu’avons-nous fait, pendant des décennies ? Comment est-il possible de nous être montrés collectivement aussi bornés, archaïques et maltraitants ? Le témoignage d’Anne-Sophie Ferry donne froid dans le dos. Son petit garçon manifeste très tôt des comportements pour le moins inquiétants : Tristan pleure pendant des heures, refuse obstinément de s’habiller, crie beaucoup, détruit tout, brise ses jouets, se jette au sol dès qu’on le contrarie, se tapant la tête, frappant ou mordant l’adulte qui veut
Maud Mannoni: une autre pratique institutionnelle
AVET Romuald, Ed. Champ Social, 2014, 99 p.
La psychanalyse se retrouve coincée entre, d’un côté, la dictature du chiffre, de la norme et de l’évaluation qui menace son existence et, de l’autre, l’impérialisme des interprétations d’une doctrine qui a substitué l’orthodoxie et le dogme à la subversion initiale. Ce jugement sévère, mais lucide n’est pas le fait d’un quelconque détracteur de cette approche, mais de l’un de ses défenseurs les plus convaincus. Et ce qui fonde le mieux la fidélité de Romuald Avet à l’héritage de Freud, c’est
Les âmes blessées
CYRULNIK Boris, Ed. Odile Jacob, 2014, 331 p.
C’est dans les cinquante dernières années de l’histoire de la psychiatrie, que le second opus des mémoires de Boris Cyrulnik nous entraîne. Tout jeune professionnel, l’auteur a connu ces hôpitaux psychiatriques où l’on enfermait des fous considérés comme incurables, regroupés dans de vastes dortoirs collectifs, couchés sur de la paille, dans le silence hébété ou les hurlements, traités à coup de lobotomie, de chocs électriques, de comas insuliniques et maintenus dans des camisoles de force. Puis
Sauve-toi, la vie t’appelle
CYRULNIK Boris, Ed. Odile Jacob poche, 2014, 291 p.
Tout évènement traumatique peut placer la victime sous l’emprise d’une mémoire sélective qui lui fait fuir les situations qui pourraient l’y faire penser, les objets qui pourraient l’évoquer et les mots qui pourraient réveiller la blessure occasionnée. L’évoquer présente le risque de faire resurgir dans la conscience l’image insupportable du choc venant envahir la nuit, de terribles cauchemars. Boris Cyrulnik sait de quoi il parle, lui qui est un rescapé de la Shoah, n’ayant réussi à
Prendre soin de l’enfance
DAVID Myriam et all (sous la direction de Marie-Laure Cadart), Ed. érès, 2014, 480 p.
C’était plutôt une gageure que de réussir à choisir les textes les plus représentatifs et significatifs de la pensée de Myriam David, qui nous a quittés, il y a de cela dix ans. Pari réussi ! Jamais ennuyeux, toujours éclairants, ses propres écrits alternent avec ceux de ses amis, élèves et héritiers. Tout ce que l’on peut lire dans ce recueil peut sembler au lecteur contemporain évident. Et c’est, sans doute, la victoire posthume de cette grande dame qui a
''Il me cherche'' Comprendre ce qui se passe dans son cerveau entre 6 et 11 ans
FILLIOZAT Isabelle (illustration Anouk Dubois), Ed. JC Lattès, 20143, 175 p.
Après s’être intéressée aux enfants âgés d’un à cinq ans, Isabelle Filliozat et son excellente illustratrice récidivent avec les six onze ans. L’auteur prolonge sa démonstration, expliquant qu’aimer son enfant n’est pas suffisant pour l’aider à grandir. Il faut, tout autant, interagir avec lui. Mais pas de n’importe quelle façon. Coups, punitions et rejets accroissent le stress, quand les contacts physiques doux, la tendresse, la voix réconfortante et les
''J’ai tout essayé !'' Opposition, pleurs et crises de rage : traverser la période de 1 à 5 ans
FILLIOZAT Isabelle (illustration Anouk Dubois), Ed. Poche Marabout, 2013, 129 p
Si tout parent peut témoigner des moments de grand bonheur qu’il a vécu avec son enfant en bas âge, il peut tout autant évoquer la détresse dans laquelle il se trouve plongé, quand celui-ci entre en crise. L’ouvrage d’Isabelle Filliozat s’intéresse justement à ces moments déroutants et très déstabilisants. C’est bien à tort qu’on interprète ces attitudes comme un test ou de la mauvaise volonté, une comédie ou des caprices. L’auteur n’a de cesse de rappeler
La fessée. Questions sur la violence éducative
MAUREL Olivier, Ed. La Page, 154 p.
Cette troisième édition réécrite et réactualisée de l’ouvrage d’Olivier Maurel, devenu un classique de la littérature d’éducation non-violente, pourrait constituer le point final du combat contre les châtiments corporels, tant son propos semble percutant, convainquant et exhaustif. Mais, il y a encore tant d’adultes à persuader. L’argument est implacable. Que l’on souhaite aborder la question d’un point de vue descriptif, historique, géographique, juridique, psychologique, médical etc… on trouvera ici une
Passage à l’acte, traumatisme, résilience et effets transgénérationnels
RODET Chantal (sous la direction), Ed. Chronique Sociale, 2014, 126 p.
De cet ensemble de contributions inspiré par une psychanalyse parfois un peu trop redondante et verbeuse, on retiendra surtout l’apport particulièrement brillant et éclairant des criminologues Valérie Moulin et Marc Dupuis, ainsi que l’exposé tout aussi lumineux de Serge Tisseron, les uns et les autres ouvrant et refermant la boucle, en partant de l’agression et arrivant au processus de résilience. Les premiers explicitent donc, avec succès, les explications multiples des
La gestion de l’agressivité en institution
FEREY Jean-Max, Ed. Chronique Sociale, 2013, 156 p.
Partant du constat de l’absence trop fréquente de réaction pensée et réfléchie face aux comportements agressifs, Jean-Max Ferey se propose justement de déconstruire ces passages à l’acte et de présenter un certain nombre d’outils de gestion permettant d’y répondre avec efficacité. On retrouve, en tout premier lieu, l’incontournable mais essentiel distinguo entre agressivité, agression et violence. Puis, sont déclinés un certain nombre de facteurs permettant de cerner au plus près les tenants