Protection de l'enfance
Il nous faut drainer la colère
MAHIEU Lucie, Éd. Academia 2021, 217 p.
Lucie Mahieu a toujours couché sur papier ses ressentis. C’est sa façon à elle d’entrer dans le processus de la résilience face au parcours difficile de la grande pauvreté. C’est son vécu qu’elle nous décrit, ici. Elle a 19 ans en novembre 1984, quand elle arrive à la maison Saint Paul situé à Mons. Elle n’en est jamais repartie. Son père ne comprend pas alors qu’il ait dû bosser si dur, pour payer des études à ses enfants et que sa fille n’ait comme seule ambition que de côtoyer la misère. Dix mille
(L)armes d’errance. Habiter la rue au féminin
CABRAL Mauro Almeida, Éd. Academia, 2021, 173 p.
Il existe peu d’enquêtes sur les femmes vivant à la rue. Educateur auprès de personnes vivant dans les interstices urbains, l’auteur leur consacre cette monographie pleine de nuance et de tact. C’est dans les parkings, les entrées de garage, les parcs municipaux, les galeries marchandes, les gares routières qu’il a déambulé à la rencontre du sujet de son étude. Il y a rencontré des femmes au passé douloureux marqué par la maltraitance et de multiples traumatismes. Peu visibles et mises au ban
Enfants et familles vulnérables en protection de l’enfance
BOUTANQUOI Michel et LACHARITE Carl (sous la direction), Éd. Presse universitaire de Franche-Comté, 2020, 259 p.
Si les années 1990 ont vu apparaître et se généraliser le concept d’exclusion, la décennie 2010 a privilégié celui de vulnérabilité. Ce concept séduisant mérite pourtant d’être interrogé. La condition humaine est fragile et tout individu est faillible. Pourquoi opposer des populations réifiées dans un statut figé dans une faiblesse immuable face à des travailleurs sociaux réputés sauveurs infaillibles ? Une telle approche
Histoire des enfants, des familles et des institutions d’assistance. La protection de l’enfance de l’Antiquité à nos jours
TIGREAT Hervé, PLANCHE Pascale, GOASCOZ Jean-Luc, Éd. L’Harmattan, 2019, 272 p.
La protection de l’enfance n’est pas une préoccupation contemporaine. Aussi loin que remontent les traces d’écriture, elle a toujours été présente. Ce livre nous en fait une description précise et détaillée. A commencer par la riche organisation sociale et familiale de l’empire romain. L’autorité toute puissante du paterfamilias lui attribue un droit de vie et de mort sur tous les membres de son foyer, de l’esclave jusqu’à sa femme en passant par son enfant qu’il
Le murmure des Démons
HAAG Christian, Ed. NomBre7, 2020, 76 p.
Il n’est pas si fréquent qu’un ancien enfant placé réussisse, avec autant de talent, à faire entrer le lecteur dans la peau de celui qui a été si longtemps poursuivi par les traumatismes du syndrome abandonnique. Il faut lire le récit de Christian Haag, pour mieux comprendre les réactions de ces enfants qui, avides d’affection, n’en rejettent pas moins celles et ceux qui leur en proposent. Ecrit d’une maîtresse plume, l’auteur nous décrit un cheminement qui commence comme bébé, échappant de peu à la
Les trois pupilles de la nation
HERVOCHE Michel, Éd. Opéra, 2017, 290 p.
Il est des perles qui restent parfois ignorées. Le récit de Michel Hervoche en fait partie, lui qui nous décrit avec une précision d’orfèvre une enfance placée, dans les années 1950, sous l’autorité de l’Assistance publique. Même si certains épisodes semblent dignes de Charles Dickens, tous ne sont pas aussi indignes. Il va connaître autant des fermiers traitant les enfants accueillis comme des commis contraints à participer au travail agricole qu’une nourrice pauvre, mais juste. Si certaines familles
Le juge des enfants
DE GARATE Jean-Philippe, Ed. Portaparole, 2019, 103 p.
Être juge des enfants, c’est entrer dans l’intimité des familles, croisant le dramatique, le sordide ou le pathétique. Les treize situations que l’auteur nous livre ici sont loin d’être à l’avantage des parents. En commençant par ces familles de la haute société qui ne sont pas exempts de dérives. A l’image de ce couple qui, pour sillonner les continents, n’en est pas moins abandonnique, préférant s’entredéchirer que de s’occuper de son fils ou cet entrepreneur à la tête d’une centaine
Je suis né … à 17 ans
BECCARO Thierry, Éd. Mon Poche, 2019, 304 p.
La biographie de l’un des animateurs les plus populaires du petit écran ? Le lecteur pourrait bien se méfier de ce genre de littérature people. Il aurait tort. Car, sous les projecteurs éclairant l’homme de radio et de télévision, de cinéma et de théâtre, se cache une face bien plus sombre : celle d’un petit garçon apeuré, recroquevillé sur lui-même pour se protéger de la violence de son père. Son exposition médiatique, Thierry Beccaro a voulu justement l’utiliser, pour attirer l’attention sur la
Toutes nos aurores communes
VEPRES Denis, Ed. Verone, 2019, 193 p.
Avant de transmettre son expérience à des générations d’étudiants, comme formateur à l’IREIS de Bourg-en-Bresse, Denis Vêpres a été vingt ans assistant social en AEMO. Son parcours l’habite avec une telle force et le fait vibrer avec une telle intensité, qu’à chaque page il fait vivre à son lecteur l’émotion de la rencontre, comme s’il l’avait éprouvée hier encore. La soixantaine d’étape de son carnet de route fonctionne au même rythme : une courte vignette clinique, un commentaire et un intermède
Du côté des enfants en danger
IZZO Laura Izzo et ANCHE Christophe, Ed. des Equateurs, 2019, 156 p.
Quand, à la une de l’actualité, s’étalent des faits divers sordides impliquant des enfants, l’opinion publique est prompte à s’exclamer « mais que font les services sociaux ? ». Mais oui, au fait, que font-ils ? C’est justement ce que nous décrivent ici Laura Izzo et Christophe Anché, respectivement éducatrice spécialisée et assistant social exerçant des mesures judiciaires d’AEMO (action éducative en milieu ouvert). Leur témoignage est d’autant plus précieux que ce travail