Discrimination / Exclusion
Où va l’argent des pauvres ?
COLOMBI Denis, Éd. Payot, 2019, (349 p.)
Tout le monde a un avis sur ce que devraient faire les pauvres avec leur argent, surtout ceux qui ne l’ont jamais été ! Certains les excusent, par misérabilisme, en faisant l’éloge de leurs mérites face à l’adversité. D’autres les condamnent, par populisme, en stigmatisant leur mauvaise utilisation des leurs aides. Et si on les regardait tels qu’ils sont. Ce que nous propose justement Denis Colombi qui déconstruit le mythe d’une incapacité à gérer ses ressources, d’une vie menée au-dessus de ses moyens
Vies majuscules. Autoportrait de la France des périphéries
Vaillant Emmanuel, Zambeaux Édouard, Éd. Les petits matins, 2020, 335 p.
On parle volontiers sur eux. Mais, quand leur donne-ton la parole ? Voilà qui est fait, grâce aux deux journalistes, animateurs des ateliers d’écriture ouverts aux invisibles. Ils sont quatre cents à avoir accepté de livrer ainsi des bribes de leur quotidien. Le projet n’était pas de susciter des opinions ou des analyses, mais de faire émerger des morceaux de vie. Chacun avait quelque chose à dire. Il fallait juste le convaincre de le faire. Quatorze semaines
Les fantômes de l’Europe. Les migrants face aux politiques migratoires
PEYROUX Olivier, Éd. Non Lieu, 2020, 235 p.
Certains partis politiques et nos gouvernements successifs n’ont de cesse que de promettre de lutter contre l’immigration. Celle-ci est pourtant restée stable depuis quinze ans, mise à part la crise aigüe de 2015 qui s’est résorbée dès l’année suivante. Mais, ce dont on parle beaucoup moins, c’est de la traite consécutive des êtres humains. La protection des frontières a supplanté celle des personnes. Si les autorités ont favorisé l’expansion de l’industrie du contrôle biométrique, elles ne
On a tous un ami noir
GEMENNE François, Éd. Fayard, 2020, 253 p.
Comment contrer tous ces discours contre l’immigration qui contestent tout racisme au prétexte de l’existence d’un ami noir ? Sûrement, en lisant l’ouvrage de François Gemenne qui multiplie les démonstrations contre-intuitives. En commençant par récuser le principe même du débat : s’interroger sur l’accueil et le coût des migrants est aussi légitime que de questionner le poids des personnes âgées o
u handicapées dans le PIB ! Pour l’auteur, la migration a toujours existé et existera toujours. Il
Carte blanche : l’État contre les étrangers
PARROT Karine, Éd. La Fabrique, 2019, 328 p.
On se doutait que les variations politiques sur les questions de nationalité relevaient de choix arbitraires et discrétionnaires, au gré des préoccupations guerrières, colonisatrices et économiques des États. A la lecture de ce livre s’intéressant à la variante Française, on n’aura plus aucun doute. Karine Parrot rappelle que la nationalité est un concept récent dans l’histoire, une pure construction juridique façonnée en un moment où la gestion des flux de population s’avéra nécessaire. La
Travail social et nouvelles pratiques interculturelles
CURIE Raymond, Éd. L’Harmattan, 2020, 263 p.
Comment les professionnels du social peuvent-ils se positionner face à ces multiples ethnies auxquelles la diversité de leur public les confronte ? Leur éthique leur commande de reconnaître autrui, quel qu’il soit, comme appartenant à la même humanité. Si cette conviction universelle les conduit à accueillir avec bienveillance les spécificités de chaque culture, ce n’est pas pour y enfermer leur interlocuteur, pas plus que pour justifier les atteintes aux droits de l’homme otages de la lutte
Histoire d’un sans-abri
COURTECUISSE Antoine, Éd. Erès, 2019, 269 p.
La clinique de la rue nous oblige à rêver pour les autres, pour qu’ils redémarrent. Antoine Courtecuisse a pris cette affirmation à la lettre, se glissant alternativement dans la peau de Claude qui vit à la rue et celle de Christine, l’éducatrice avec qui se tisse petit à petit une relation de confiance. Le lecteur ressentira ainsi directement un quotidien plein d’effroi où l’on se réveille frigorifié dans des vêtements lourds de pluie, ressentant les vibrations des pas de celles et ceux qui
Seniors de la rue. Ethnographie de la « grande exclusion »
SAPORITI Lionel, Éd. L’Harmattan, 2019, 281 p.
Rompant avec une approche misérabiliste, Lionel Saporiti a mené une recherche sur les ressources déployées par les sdf pour survivre à la rue. Leur fonctionnement quotidien est fondé sur des logiques nourries par une rationalité ancrée dans une histoire de vie. Et c’est justement ce qu’il a choisi de nous décrire, en suivant le quotidien d’une dizaine d’acteurs. Mobilisant d’anciens savoir-faire de commercial, Thiébault accueille les automobilistes à l’entrée d’un parking de musée, son compère
Qui dort dehors ?
DAMON Julien, Éd. L’Aube, 2020, 115 p.
Isolés ou par petits groupes, allongés à même le sol ou sous une tente, ils passent difficilement inaperçus dans l’espace public. Qu’on les nomme sans logis, sans-abri, clochards, vagabonds, mendiants, voire même « habitants de la rue », certains y sont depuis (et pour) longtemps, quand d’autres ne font qu’y passer. Spécialiste de cette question, Julien Damon y consacre un nouveau livre regroupant une dizaine d’articles et d’études qu’il lui a consacrés. Difficile de dénombrer la population mouvante et
Idées reçues sur les SDF
BESOZZI Thibaud, Éd. Le Cavalier Bleu, 2020, 147 p.
Thibaud Besozzi dresse ici un état des lieux très précis sur la question sdf, tout en déconstruisant les fausses évidences. Au premier rang desquelles, l’image du clodo aviné, insultant les passants. La classification qu’il propose démontre combien cette population s’avère au final très hétérogène. Il distingue ainsi les jeunes en errance des zonards revendiquant un mode de vie alternatif, les routards s’inscrivant dans une mobilité chronique des stabilisés durablement hébergés chez des