Discrimination / Exclusion
Une histoire des inégalités
SCHEIDEL Walter, Éd. Acte Sud, 2021, 702 p.
Depuis que la société humaine a troqué, dans sa quête de nourriture, le prélèvement par la chasse et la cueillette par la domestication des plantes et des animaux, les tensions qu’ont engendrées les inégalités sont devenues une constante fondamentale de l’humanité. Pendant des milliers d’années, l’histoire a été rythmée par de longues périodes où elles se sont accrues, entrecoupées d’épisodes d’intenses compressions. Mais, le terrible constat de l’auteur est sans appel : aucune action non-violente
Une brève histoire de l’égalité
PIKETTY Thomas, Éd. du Seuil, 2021, 357 p.
La marche vers l’égalité a commencé il y a longtemps déjà et n’est pas prête à se terminer. Ses avancées alternent avec des retours en arrière et des replis identitaires. Son moteur, ce sont les luttes sociales, les révoltes et les révolutions. Son carburant, le suffrage universel et la démocratie parlementaire, l’éducation gratuite et obligatoire, l’assurance maladie universelle et l’impôt progressif, le droit syndical et la liberté de la presse. Même si bien des progrès restent à accomplir, les
Le temps des passions tristes
DUBET François, Éd. du Seuil, 2019, 110 p.
La question sociale, qui concentra pendant longtemps la lutte contre les inégalités, semble se dissoudre aujourd’hui dans les catégories de l’identité, du nationalisme et de la peur. Les colères, les ressentiments et les indignations ne portent plus contre un ordre injuste, mais à travers des revendications spécifiques portées par une multitude de catégories aux frontières invisibles mais trop souvent infranchissables : les femmes, les homosexuels, les précaires, les groupes écologistes ou
Le voyage de l’humanité
GALOR Oded, Éd. Denoël, 2022, 309 p.
Depuis 300 000 ans, l’homo sapiens, a surtout existé dans une économie de survie. Malgré le passage du nomadisme à la sédentarité, il n’a jamais réussi à sortir du dénuement. Le concept de « trappe à pauvreté » de Malthus l’explique bien : toute augmentation de la production, se traduisant par un surplus de nourriture, était absorbée par une hausse du taux de natalité, les nouveaux venus consommant les excédents obtenus. Pourtant, ce cercle vicieux s’est interrompu, quand l’agriculteur analphabète et
La fabrique de l’enfant transgenre
ELIACHEFF Caroline, MASSON Céline, Éd. de l’Observatoire, 2022, 108 p.
En près de dix-quinze ans, le diagnostic de dysphorie de genre a augmenté de 1 000 à 4 000 %, passant de dix demandes par an … à dix demandes par mois. Emergence de besoins jusque-là étouffés ou mystification collective ? Si les auteures s’interrogent sur une banalisation qui a transformé un symptôme psychique à entendre et à interroger en un simple fait social à accompagner, elles s’inquiètent pour l’accès donné à la transition de genre pour les mineurs, dès 11 ans
La question trans
HABIB Claude, Éd. Gallimard, 2021, 174p.
Affirmer que le sexe est déterminé par la biologie est-il incompatible avec les droits humains ? L’identité, dépendant dorénavant de l’auto appréciation, devient-elle disponible au consommateur pouvant en changer à son gré ? Le genre relève-t-il de l’arbitraire social (féministes) ou d’une essence enfouie au plus profond de soi (transgenres) ? Les questions iconoclastes de l’auteure, inspirées de faits divers longuement exposés, ne contestent pas le droit des personnes transgenres à se voir faciliter
Transitions. Réinventer le genre
HEFEZ Serge, Éd. Calmann Levy, 2021, 270 p.
Bisexuel, pansexuel, polyamoureux, genre neutre ou fluide, transgenre … les frontières explosent entre l’hétérosexualité et l’homosexualité, entre le masculin et le féminin. Les figures du genre, construction éminemment culturelle, se déclinent à l’infini à travers de multiples êtres et essences parcourus par une interrogation permanente. L’évidence naturelle et figée est remise en question au profit d’une création personnelle, d’une invention de soi et d’une identité plurielle, composite et
Différents. Le genre vu par un primatologue
DE WAAL Franz, Éd. Les Liens qui Libèrent, 2022, 462 p.
Être de culture, l’humain est aussi profondément ancré dans sa nature biologique. Pourtant, que n’a-t-on véhiculé comme mythes éthologiques et ethnologiques, en s’appuyant sur des comparaisons hasardeuses, partielles ou déformées entre primate et humain. Ainsi, les petites filles et les petits garçons comme les petites femelles et mâles singes, à qui on donne le choix, sont spontanément attiré(e)s par les poupées pour les unes et les petites voitures par les autres. C’est là une
Contre les femmes
DE SWAAN Abram, Éd. Seuil, 2021, 368 p.
Trois époques forment les trois parties de ce livre : la domination patriarcale, le mouvement d’émancipation féminine et la réaction masculiniste qui y répond. La description qui initie l’essai est digne du magasin des horreurs. La suprématie masculine rivalise de cruauté à travers le monde : bébés filles supprimés à la naissance quand ce n’est pas l’avortement de leur embryon, après que échographie aie identifié le sexe ; mutilations génitales pas excision ; pédophilie officielle autorisant le mariage
Pourquoi l’histoire a effacé les femmes
LECOQ Titiou, Éd. L’Iconoclaste, 2021, 328 p.
Il est un mythe tenace qui attribue à l’histoire en général, et celle des femmes en particulier, un sens naturel allant d’un état de servitude totale vers une libération complète. Titiou Lecoq fait justice de cette idée reçue, en parcourant une chronologie qui démontre l’entremêlement d’époques à la fois de liberté et d’oppression. En commençant par une préhistoire marquée par une grande variation de la division du travail entre hommes et femmes, du fait de l’extrême diversité des normes sociales