SCIENCES HUMAINES
L’empathie au cœur du jeu social
TISSERON Serge, Albin Michel, 2010, 226 p.
La capacité d’empathie est inhérente à l’espèce humaine, même si ses membres gardent le contrôle de son utilisation. L’individu acquière progressivement l’aptitude à se préoccuper d’autrui : c’est vers quatre ans, que l’enfant réussit vraiment à se faire une idée de ce que l’autre pense ou ressent et qu’il arrive à se mettre à sa place. Mais, s’il ne s’agit que de percevoir un ressenti, on ne dépasse pas alors le stade de la contagion émotive. Celle-ci peut être partiellement inhibée, à l’image du
Le génie de l’intuition. Intelligence et pouvoir de l’inconscient
GIGERENZER Gerd, Belfond, 318 p.
La philosophie nous a mis en garde, depuis l’antiquité, contre la connaissance sensible qui peut si facilement nous induire en erreur. La civilisation des mœurs nous a incités à nous méfier de nos émotions et de nos affects qui nous mènent trop souvent à des excès. La science nous a incités à nous détourner des superstitions et de la magie, en ayant recours à la rationalité. La sociologie nous prévient contre le sens commun et les opinions qui s’abreuvent de tant de clichés et d’idée reçues. Tout cela est bel
Histoires d’écritures - Voyage en ateliers d’écriture »
MECAT-MAHEU Isabelle, La cause des livres, 2010, 158 p.
Voilà une histoire fort bien écrite qui ne peut que régaler tout lecteur s’y plongeant. Il aurait été dommage qu’une animatrice d’atelier d’écriture ne se montre pas une belle plume. Mais, il y a là, bien autre chose qu’un excellent exercice littéraire. L’itinéraire qu’Isabelle Mercat-Maheu nous propose d’emprunter mène aux sources de cette activité collective autant qu’individuelle, tout en plongeant dans l’aventure humaine qu’elle suscite. Tout commence dans le monde anglo-saxon à la
Juste? Injuste? Sentiments et critères de justice dans la vie quotidienne
KELLERHALS Jean & LANGUIN Noëlle, éd. Payot, 2009, 219 p.
L’espèce humaine a toujours été assoiffée de justice. De tous temps, les hommes se sont déchirés et entretués, au nom de cette commune et tenace aspiration. Pourtant, il semble impossible de retenir une même représentation de ce qui est juste et de ce qui ne l’est pas. L’étude proposée ici nous le démontre amplement. Prenons le salaire. Il est considéré comme équitable, à partir de multiples critères. Les uns optent pour une comparaison avec ce que gagnent les autres salariés
Comment ne plus être victime
LOPEZ Gérard, éd. L’esprit du temps, 2009, 156 p.
Les vampires sont parmi nous. On les retrouve dans tous les milieux : familiaux, professionnels, institutionnels, politiques… Ce sont ces escrocs, ces violeurs, ces supérieurs harcelants, ces bizuteurs, ces amants, ces époux, ces maîtresses, ces parents, ces gourous qui captent et instrumentalisent leurs proies, pour en faire l’objet de leur désir. Ils les disqualifient, les humilient, les culpabilisent, alternant des périodes d’accalmie et de menaces. Ils sont habiles, agissant dans l’ombre
Lexique des sciences humaines. Personne et société
Glorieux Jean, Gauthier Béatrice, éd. Chronique Sociale, 2010, 232 p
Les termes répertoriés ici sont parfois simples, parfois ils le sont moins. Ils sont souvent connus, d’autres fois non. Les voilà classés en 16 grandes familles : anthropologie, biologie, médecine, psychologie, sociologie, politique, droit, économie, écologie, éducation, pédagogie, communication, linguistique, logique, philosophie et religion. Ce lexique s’attache au sens des mots, qu’il éclaire en allant chercher l’étymologie, qu’il illustre par des exemples, qu’il commente
Un monde sans limite & Malaise dans la subjectivité
LEBRUN Jean-Pierre, Érès, 2009, 367 p.
Comment interpréter l’affaiblissement, dans notre société, des catégories de l’autorité, de l’incertitude, du risque, du temps d’attente, de la conflictualité que supplée la recherche de consensus et de l’immédiateté sans limite ? Pour Jean-Pierre Lebrun, l’une des raisons majeures, sinon la raison principale, tient dans le dérapage tant de l’autorité, que de la légitimité du père. Il fait remonter la remise en cause de cette position de tiers, essentielle à ses yeux pour permettre la séparation de la
Le juste et le vrai. Études sur l’objectivité des valeurs et de la connaissance
BOUDON Raymond, Hachette Littérature, 2009, 575 p.
Comment distinguer le vrai du faux ? C’est à cette question que tente de répondre Raymond Boudon, à travers ce recueil d’articles, de conférences et de contributions à des ouvrages collectifs. On a l’habitude d’attribuer la croyance erronée ou la conviction en des idées douteuses à des préjugés irrationnels, à des pensées magiques ou à une mentalité primitive, à un quelconque fanatisme, à une aliénation ou à un aveuglement, à la passion ou à la manipulation, voire encore à une résistance au
Mourir de dire la honte
CYRULNIK Boris, éd. Odile Jacob, 2010, 260 p.
La honte est un sentiment poison, un abcès de l’âme qui, pourtant, n’a rien d’irrémédiable. C’est ce que nous explique Boris Cyrulnik qui nous propose ici un brillant essai, écrit de main de maître, dans son style inimitable qui fait virevolter les concepts et les illustrations concrètes. Que nous dit-il ? Que ce ressenti a directement à voir avec nos rapports à autrui. Il prend sa source dans l’empathie, cette capacité à se représenter soi, parmi les autres. Si cette compétence nous fragilise
Vaincre sa culpabilité
TEILLAC Martine, éd. Du Toucan, 2009, 239 p.
La culpabilité est une morsure de l’âme qui nous habite de la naissance jusqu’à notre mort. Mais, c’est le prix à payer pour la conscience de nous-mêmes, affirme Martine Teillac qui consacre tout le début de son ouvrage à reconstituer la chronologie de la façon dont ce sentiment a été pensé. Cela commence par la philosophie platonicienne qui nous invite à devenir sage : en nous libérant de nos passions, nous éviterons le sentiment d’avoir commis une faute. Pour Saint Augustin, l’homme naît de toute