Psychopathologie de la personnalité dépendante

Gwenolé LOAS,  Maurice CORCOS, Dunod, 2006, 209 p.

Le parti pris des auteurs est clair : il n’y a pas une définition unique de la personnalité dépendante, ni d’ailleurs un seul modèle qui s’y réfère. Pour en faire la preuve, ils dressent la liste exhaustive de nombreuses recherches qui ont tenté de la circonscrire. Edifiant ! Parmi les hypothèses avancées successivement, on compte une malléabilité particulièrement forte, une facilité à être séduit, le besoin de s’en remettre à une personne pour prendre des décisions à sa place, la quête

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Petit traité des conflits ordinaires

Dominique PICARD et Edmond MARC, Seuil, 2006, 261 p.

Il est traditionnel d’aller chercher l’origine d’un conflit dans les traits de caractère des protagonistes, dans leurs difficultés à s’écouter ou à se comprendre ou encore dans des dimensions affectives telles que la rancœur, la jalousie ou l’animosité… Les auteurs démontrent ici que la complexité à établir un consensus ne constitue pas une aberration, mais une issue possible à la communication au même titre que l’entente ou la compréhension réciproque. En un mot comme en cent : il est

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Pourquoi la politesse? Le savoir-vivre contre l’incivilité

Dominique PICARD, Seuil, 2007, 238 p.

La politesse a pu être considérée comme désuète, dépassée, poussant à l’artifice et au mensonge. Pourtant, le savoir-vivre est l’un des piliers essentiels de la socialisation. Il appartient à ces rituels institués qui permettent de réduire les incertitudes. Les règles de politesse sont un outil indispensable pour sécuriser face à l’angoisse de l’inconnu, assurer la conciliation entre des exigences contradictoires inhérentes à la vie sociale et assumer une fonction régulatrice au sein de la communauté

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Pourquoi l’interdit? Regards psychologiques, culturels et interculturels

Odile REVEYRAND-COULON et Zohra GUERRAOUI, érès, 2006, 238 p.

Les sociétés humaines ont toujours oscillé entre l’imposition et la levée des interdits. Là où les structures sociales traditionnelles sont tentées de les multiplier, l’accession à la démocratie devient synonyme de l’aspiration et de la réalisation de leur bannissement. Bien que l’on préfère le plus souvent leur substituer les notions de prescription, d’injonction ou de permis, le vivre ensemble s’est de tous temps édifié sur ces interdits formels ou implicites. C’est même la

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Le temps de victimes

Caroline ELIACHEFF, Daniel SOULEZ LARIVIERE, Albin Michel, 2006, 295 p.

Il existe un lien étroit entre la démocratie et les victimes. Que la compassion éprouvée face à la souffrance d’autrui soit à géométrie variable, versatile ou émoussée, elle nous révèle à quel point, nous nous sentons égaux. L’émotion compassionnelle est devenue, depuis une vingtaine d’années, une qualité première qui semble attester de la validité d’une citoyenneté exemplaire. Elle a pris une dimension telle que « les citoyens peinent à jouir d’être ensemble, au point

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La société des victimes

Guillaume ERNER, La Découverte, 2006, 224 p.

La meilleure façon de comprendre une époque, c’est de s’intéresser à ses obsessions. La nôtre est obnubilée par les victimes qui ont tout envahi. Pourtant, le spectacle de la souffrance n’a pas toujours inspiré les mêmes sentiments. Pendant des siècles, les hommes ont cohabité stoïquement avec elle. Si la démocratie l’a rendue insupportable et scandaleuse, c’est parce l’idéal d’égalité et de fraternité fait percevoir le malheur de l’autre comme si c’était le sien. Même si l’on semble trop souvent

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Le dossier Freud: enquête sur l’histoire de la psychanalyse

Mikkel BORCH-JACOBSEN, Sonu SHAMDASANI, 2006, Les empêcheurs de penser en rond, 506 p.

Qu’est-ce qui a donc poussé les successeurs de Freud à ne rendre ses archives consultables qu’entre 2013 et 2102 ? Ont-ils peur de voir s’effondrer les fables sur lesquelles s’est construite l’une des théories en apparence les plus fécondes du XXème siècle ? C’est que la critique historique pourfend les légendes en abordant tout fait comme une construction problématique et non comme un a priori intangible. Il en va ainsi du mythe d’un Freud qui, isolé

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Etre psychothérapeute. Questions, pratiques, enjeux

Fédération française de psychothérapie et psychanalyse (FF2P), coordonné par Serge GINGER, Edmond MARC, Armen TARPINIAN, 2006

A la fin des années 1940, la psychologie s’est séparée de la philosophie. En 1968, la psychiatrie s’est émancipée de la neuropsychiatrie. Dans les années 1980 la psychothérapie a affirmé son autonomie à l’égard de la psychologie et de la psychiatrie (notamment de la psychopathologie). Tout un corps professionnel, composé seulement à 50% de médecins et de psychologues, s’est ainsi constitué, s’adressant à trois millions

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LQR. La propagande du quotidien

Eric HAZAN, Raisons d’agir, 2006, 124 p.

Le régime nazi s’insinua dans les esprits à travers des expressions isolées, des tournures, des formes syntaxiques qui s’imposèrent à des millions d’exemplaires et qui furent adoptées de manière mécanique et inconsciente. Telle est l’analyse réalisée par Victor Klemperer qui étudia la naissance et le développement de cette nouvelle langue qu’il baptisa Lingua Tertii Imperii. Par comparaison, Eric Hazan nous décrit l’émergence d’une novlangue issue de la brutale modernisation du capitalisme français

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La mort au quotidien. Contribution à une sociologie de l’imaginaire, de la mort et du deuil

Patrick LEGROS, Carine HERBE, érès, 2006, 154 p.

Toutes les sociétés ont été préoccupées par la mort. Quel que soit l’époque, elles continueront à être hantées par le deuil. Pour autant, la modernité a inauguré un cours nouveau : la volonté d’évacuer ces décès devenus encombrants pour les vivants. Quelle est la raison de cette profonde mutation ? Jusqu’au XVIIIème siècle, la mort est proche, fréquente et familière. La mortalité infantile forte de 250 pour mille ne permet pas de compter sur une espérance de vie supérieure à 28 ans. Quand le

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