Économie / Emploi
Pour un manifeste du convivialisme
CAILLÉ Alain, Ed. Le Bord de l’eau, 2011, 117 p.
Dans notre société en crise, malgré un idéal dominant fait d’harmonie et de consensus, ce qui l’emporte c’est l’opposition et la division. Rien de plus normal, tant les points de vue, les intérêts et les désirs entre les êtres humains sont nécessairement différents et a priori divergents. C’est grâce aux autres et contre eux que chacun se valorise et donne du sens à son existence. C’est en dialectisant et en canalisant ces conflits qu’on peut éviter qu’ils ne se transforment en guerre de tous
L’idée même de richesse
CAILLÉ Alain, Ed. La découverte, 2012, 143 p.
L’idéal qui régit notre monde est celui de la richesse, sans que l’on sache toujours bien comment la définir. Son identification est assez systématiquement réduite étroitement au champ monétaire : est riche celui qui possède beaucoup d’argent. On n’y intègre jamais ni le bien-être vécu, ni la qualité des relations humaines ou la santé, pas plus que la vertu écologique, la correction politique, le goût de l’innovation ou la créativité etc… Seule leur traduction consumériste en termes d’efficacité
Les enjeux hybrides de l’économie sociale et solidaire. De la reconnaissance d’un tiers secteur
COURTOIS Laurent (sous la direction), Le Sociographe hors série 5/2012, Ed. Champ Social, 311 p.
Vouloir faire de l’entreprise autre chose qu’une machine à gagner de l’argent : voilà l’ambition de l’économie sociale et solidaire qui revendique de placer l’être humain au coeur de ses préoccupations, favorisant le processus démocratique de gestion et une finalité reliée à ses membres ou aux intérêts de la collectivité. La démarche n’est pas nouvelle, coopératives, mutuelles, associations existant depuis le 19ème siècle. Mais, son essor a pris
L’envers de la "fraude sociale". Le scandale du non-recours aux droits sociaux
Observatoire des non-recours aux droits et services, Ed. La Découverte, 2012, 210 p.
Que n’a-t-on entendu sur ces pauvres profitant des aides sociales, ces allocations pesant sur l’économie, cette fraude sociale grevant les comptes sociaux, cet assistanat gangrenant notre société. Aucun discours n’était assez dur pour stigmatiser les plus fragiles, coupables de bénéficier de la redistribution des revenus. Et puis, voilà le travail remarquable d’un groupe de chercheurs qui nous démontre que non seulement les pauvres ne coûtent pas à la
Travail et précarité. Les "working poor" en Europe
LESTRADE Brigitte (sous la direction), Ed. L’harmattan, 2011, 267 p.
Il fut un temps où l’ambition de pouvoir compter sur le salaire perçu pour être à l’abri durablement, voire définitivement, des besoins vitaux était réaliste. Surtout, quand l’assurance chômage permettait de relayer des ressources défaillantes, dans l’attente d’un nouvel emploi. Ce n’est plus le cas. Le constat fait ici par la vingtaine de chercheurs universitaires européens ayant contribué à l’ouvrage est récurrent : à travers le vieux continent, est réapparue la catégorie
Manifeste pour sortir du mal-être au travail
DE GAULEJAC Vincent et MERCIER Antoine, Ed. Desclée de Brouwer, 2012, 184 p.
La révolution managériale qui s’est imposée à nos sociétés, depuis les années 1980, prétendait remplacer, à l’inverse du taylorisme, la soumission passive par l’adhésion volontaire, le contrôle disciplinaire par la mobilisation personnelle et la surveillance hiérarchique par la motivation individuelle. Après trente ans d’application, le constat est clair : ce changement a été un marché de dupe, aux conséquences terrifiantes. Outre un mal-être généralisé se traduisant
DRH Le livre noir. Embauches, salaires, carrières… la vérité qui dérange
AMADIEU Jean-François, Seuil, 2013, 238 p.
Jean-François Amadieu, universitaire spécialiste de la gestion des ressources humaines et fondateur-dirigeant de l’observatoire des discriminations, dresse ici un tableau plutôt sombre des modalités de gestion du personnel dans notre pays. Tout commence par l’embauche. Le naïf qui imagine un recrutement basé sur une compétition à la loyale où chacun fait valoir ses atouts et ses compétences en sera pour ses frais. D’emblée, les jeux sont faussés. Dans 60% des cas de recrutement, une seule candidature
L’économie qu’on aime!
BARTHÉLÉMY Amandine, KELLER Sophie, SLITINE Romain, Ed. Rue de l’échiquier, 2013, 108 p.
L’économie va mal ? La croissance est en panne ? Le chômage s’accroît ? Ce petit livre a de quoi redonner de l’espoir à tout lecteur pensant qu’il y aurait là une fatalité. Il démontre avec brio que les théories néolibérales n’ont rien d’intangibles, ni d’immuables. Un entrepreneur ne peut être qu’un autocrate dominant ses salariés ou un dirigeant instrumentalisé par les actionnaires ? Faux. Il existe des patrons réinventant leur pouvoir d’agir et
Contre histoire du libéralisme
LOSURDO Domenico, Ed. La Découverte, 2013, 390 p.
On est parfois surpris par le cynisme et la brutalité avec lesquels le libéralisme traite les êtres humains, justifiant par exemple les licenciements boursiers par la libre concurrence, sans s’inquiéter vraiment du sort des centaines de milliers de salariés et de leurs familles jetés à la rue. Rien d’étonnant, finalement, après la lecture de cette édifiante étude sur les débuts historiques de cette école de pensée. Qu’on en juge, plutôt. Les trois nations, à l’origine de la révolution
Travail, les raisons de la colère
DE GAULEJAC Vincent, Éd. du Seuil, 2011, 335 p.
Le travail occupe une place centrale dans l’existence. Au-delà des ressources financières qu’il procure, il fournit un statut, une position sociale et constitue l’un des principaux facteurs d’accomplissement de soi. Mais si l’activité salariée peut privilégier l’avènement du sujet en répondant à sa quête identitaire et en assurant tant son émancipation que son épanouissement, elle peut tout autant produire son assujettissement, dès lors où elle s’accomplit dans la contrainte, la servitude ou